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Harceler Israël et les Etats-Unis par tous les moyens : la redoutable stratégie de Téhéran

Le président iranien Ebrahim Raïssi prononce un discours en hommage au général Qassem Soleimani (à droite sur l'écran derrière lui), lors d'une cérémonie marquant le quatrième anniversaire de sa mort, le 3 janvier 2024 à Téhéran.




Il est mort depuis plus de quatre ans, mais la doctrine du général Soleimani, tué le 3 janvier 2020 par une frappe américaine en Irak, est toujours bien vivante. Ce militaire iranien puissant, chef de la force Al-Qods, au sein de l’organisation paramilitaire des Gardiens de la révolution, avait, entre autres, unifié une centaine de milices chiites en Irak pour les coordonner, dans le but d’accomplir la moukawama, contre les Etats-Unis et Israël. Le “m” de l’acronyme “Hamas”, le mouvement palestinien, renvoie d’ailleurs à “al-muqawama”. La traduction littérale du terme est “résistance”, mais le terme va plus loin : cette doctrine se caractérise par une forme de combat permanent visant à avoir l’adversaire à l’usure, et c’est ainsi que Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah et Khaled Mechaal, ex-dirigeant du Hamas, la définisse. Sur tous les terrains et dans toutes les circonstances, cela signifie une force de harcèlement de l’ennemi, même si les forces sont disproportionnées.Une des dernières manifestations de cette “guerre persistante” a eu lieu le week-end dernier, sous la forme d’une attaque importante contre une base américaine en Irak, menée par une milice pro-iranienne. Celle-ci se nomme “Al-Muqawama al-Islamiyah fi al-Iraq” : la résistance islamique en Irak. Elle a également attaqué une base américaine en Syrie. Téhéran a par ailleurs tiré des missiles balistiques contre des cibles en Syrie et en Irak contre des intérêts américains et israéliens, et mené des frappes au Pakistan, dans un conflit annexe. Comme l’évoque à juste titre Jean-Pierre Perrin, grand spécialiste de l’Iran, dans l’ouvrage collectif Précis de survie stratégique (Ed. Equateurs, 2023), “c’est sur le territoire syrien qu’Iraniens et Israéliens se font la guerre quasiment au quotidien”. “Assad a perdu une bonne partie de son territoire au profit des milices iraniennes”, précise-t-il.L’Irak peine aussi à se détacher de l’influence iranienne, même si des tensions semblent apparaître dans la domination de l’influence iranienne sur le pays : Bagdad a rappelé son ambassadeur à Téhéran, après les frappes iraniennes de la mi-janvier contre la capitale du Kurdistan irakien, Erbil. Dans une note récente qui détaille la mainmise de Téhéran, les chercheurs du Washington Institute Michael Knights, Hamdi Malik et Crispin Smith montrent que l’Etat irakien est dans les faits entre les mains des milices soutenues par Téhéran. “Alors que l’Iran et son ‘axe de résistance’ renforcent leurs liens avec la Russie et la Chine, il existe le risque qu’un Irak dominé par la “moukawama” soit de plus en plus impliqué à l’avenir dans cette coalition anti-occidentale”, affirment-ils.Menace de plus en plus prégnantePartout, les Iraniens mettent une pression renouvelée pour signifier leur présence et leurs intérêts. Les chancelleries occidentales, dont la France, recherchent le bon dosage face à cette menace de plus en plus prégnante. La Maison-Blanche craint plus que jamais le point de bascule qui pourrait l’entraîner plus loin dans la guerre. “Les Etats-Unis ont montré par le passé, quand ces attaques sont survenues en Irak et en Syrie, que nous répondons quand nous considérons que cela est nécessaire pour rétablir et essayer de ré-établir la dissuasion”, a notamment déclaré Jon Finer, un des conseillers à la sécurité nationale du président américain Joe Biden.Des ripostes qui restent très limitées pour éviter de se laisser entraîner dans un conflit de grande envergure. Les Américains ont déjà dû se résoudre à des frappes directes contre les houthistes, autre “proxy de l’Iran”, des rebelles du Yémen qui perturbent depuis la mi-octobre le trafic maritime en Mer Rouge, avec pour conséquence une baisse du volume commercial transitant par le canal de Suez de 42 % en deux mois, selon l’ONU. Ces derniers, qui revendiquent leur appartenance à “l’axe de résistance” se mettent d’ailleurs régulièrement en scène dans des vidéos de propagande avec des effigies d’Hassan Nasrallah et du… défunt général Qassem Soleimani.



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Author : Hamdam Mostafavi

Publish date : 2024-01-26 10:29:54

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