1956 : le caillou
Après une attaque à l’acide et des tentatives de vol, les mésaventures de la Joconde se poursuivent en décembre 1956, lorsqu’un jeune Bolivien du nom de Ugo Ungaza Villegas, menacé d’expulsion lance une pierre sur le tableau. Le projectile brise la vitre protectrice et les éclats de verre abîment la partie inférieure. Le coude gauche de Mona Lisa est particulièrement touché, et nécessite d’être légèrement repeint pour l’occasion. Malgré une tentative de fuite, le jeune homme est rapidement appréhendé. Il aurait à l’époque affirmé avoir attaqué le tableau pour être arrêté et envoyé en prison, où il pourrait dormir au chaud et en sécurité. Mona Lisa symbole de la précarité des travailleur·euses immigré·es : le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne l’avait pas vu venir.
1974 : la peinture rouge
La Joconde a beaucoup voyagé durant toute sa longue carrière. L’une de ses escapades les plus connues a lieu en 1974 à Tokyo. Sa venue crée l’événement, génère une attente sans précédent et finit par rassembler plus de 1,5 millions de visiteur·euses autour d’elle. Parmi la foule, une femme en fauteuil roulant se fraye un chemin avec une idée précise en tête : asperger l’œuvre de peinture rouge pour dénoncer l’absence de rampes d’accès dans le musée et l’inaccessibilité du lieu aux personnes handicapées. Malgré toute la bonne volonté du monde, la peinture n’atteint pas la toile. Mais une chose est sûre, le geste aura eu un impact. Depuis lors, Mona Lisa est protégée d’une vitre étanche censée assurer sa sécurité.
2009 : la tasse vide
Dès 2005, le chef-d’œuvre de Da Vinci se pare d’une nouvelle protection de taille : une grande vitre blindée haute de 4 mètres qui aurait coûté au musée près de 5 millions d’euros. Alors quand, quatre ans plus tard, une femme russe décide de lancer une tasse en direction de la toile, le résultat est sans appel : l’objet se brise en mille morceaux. Elle aurait attaqué la peinture après le refus de sa nationalité française.
2022 : la tarte à la crème
Il faudra attendre treize années avant que Mona Lisa ne soit de nouveau prise pour cible. En 2022, un homme déguisé (avec une simple perruque et un fauteuil roulant) se jette sur l’œuvre d’art pour tenter de briser la vitre protectrice, avant d’y étaler un gâteau à la crème et de jeter des roses au sol. “Pensez à la Terre. Il y a des gens qui sont en train de détruire la Terre. Pensez-y. Tous les artistes, pensez à la Terre. C’est pour ça que j’ai fait ça. Pensez à la planète”, clame t-il, escorté par la sécurité. Un geste soudain et militant qui lui valut d’être admis en psychiatrie dans les jours suivants.
2024 : la soupe
Tout récemment, le 28 janvier 2024, ce sont deux militantes du collectif “Riposte alimentaire” qui ont attaqué La Joconde. Après avoir aspergé de soupe la vitre protégeant le tableau, les deux femmes ont scandé dans la salle : “Qu’est–ce qu’il y a de plus important ? L’art ou le droit à une alimentation saine et durable ? Notre système agricole est malade, nos agriculteurs meurent au travail. Un Français sur trois ne fait pas tous ses repas tous les jours”. Une manière pour elles de donner de la voix aux problématiques des agriculteur·ices et alerter sur l’état de notre système alimentaire. Si le tableau n’a subi aucun dégât, les deux militantes ont été placées en garde à vue et risquent une amende de 1500 euros chacune.
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Author : Jolan Maffi
Publish date : 2024-01-31 17:09:58
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