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Gabriel Donzelli, l’humour qui fait la différence

Gabriel Donzelli, l’humour qui fait la différence



C’est bientôt fini. Certains titres ont valeur de conjuration. Car, en dépit de ce titre déflationniste, les choses commencent à peine pour Gabriel Donzelli, dont le premier spectacle fait salle pleine depuis trois mois au Palais des Glaces et reprend en février dans une salle à la capacité doublée à La Scala.

“C’est bientôt fini ?”, l’interrogation a peut-être beaucoup tourné dans la tête de ses parents et de son environnement médical dans sa petite enfance. À l’âge de 2 ans, Gabriel a été atteint d’un cancer du cerveau. La lutte acharnée contre la maladie, la situation de handicap léger qui en résulte, c’est la matière du spectacle. “Le pari, c’est de commencer là-dessus direct et après de faire rire les gens pendant plus d’une heure”, dit le jeune homme de 22 ans. De fait, le spectacle impressionne par la maîtrise avec laquelle il traverse des zones affectives douloureuses, angoissantes même, sans jamais rompre son régime général de drôlerie clownesque particulièrement revigorant.

La maladie de Gabriel a déjà été l’objet d’un récit. Ses parents, Valérie Donzelli (à la réalisation et à l’écriture) et Jérémie Elkaïm (coscénariste), l’ont racontée dans La guerre est déclarée (2011). On lui demande si son spectacle est la réappropriation d’une histoire. “Pour moi, La guerre est déclarée ne parle pas de mon histoire. Mais de celle de ma mère, de son ressenti. D’ailleurs, on ne voit presque pas l’enfant dans le film. Son succès a été parfois pesant dans ma vie, à l’école… Mais je ne me réapproprie rien parce qu’on ne m’a rien volé. La guerre est déclarée est l’expérience de ma mère, pas la mienne.”

En analyse depuis l’âge de 7 ans, Gabriel compare cette expérience à celle de la scène. Il considère son spectacle (coécrit avec Timothé Fiorini) comme une autoanalyse. Il adore Jim Carrey “dans tous ses films entre 1993 et 2000. Pendant sept ans, c’est le plus grand”, admire “l’écriture musicale d’Alexandre Astier dans Kaamelott”, se considère l’enfant d’un “grand renouveau du stand-up dans les années 2012-2013, dont Baptiste Lecaplain a été le fer de lance”, rêve que Jamel Debbouze voie son spectacle “parce qu’il [lui] a appris que c’était possible d’être handicapé et d’y aller”.

Il dit aussi que tous ses films préférés, Menteur, menteur, 40 ans, toujours puceau ou À bout de souffle de Godard racontent “l’histoire d’un type qui est bien nulle part, qui est perdu, pas à sa place – Moi, je me voyais dans ce type”. Il s’illumine quand il dit que “le public [le] sauve” et qu’il veut désormais “faire de la scène tout le reste de [sa] vie”.

C’est bientôt fini de Gabriel Donzelli à La Scala, Paris, du 8 février au 15 juin.



Source link : https://www.lesinrocks.com/arts-et-scenes/gabriel-donzelli-lhumour-qui-fait-la-difference-606332-04-02-2024/

Author : Jean-Marc Lalanne

Publish date : 2024-02-04 18:00:00

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