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Rumeurs de départ, audition musclée à l’Assemblée : Oudéa-Castéra en zone de turbulences

La ministre de l'Education et des Sports Amélie Oudéa-Castéra s'exprime lors des questions au gouvernement le 6 février 2024 à l'Assemblée nationale à Paris




C’est une audition qui intervenait à un timing forcément très délicat. Engluée dans les polémiques depuis sa nomination le 11 janvier, devant affronter une deuxième grève des enseignants en moins d’une semaine, et visée par des rumeurs incessantes de départ du ministère de l’Education nationale, Amélie Oudéa-Castéra a tant bien que mal défendu son projet pour l’école devant la commission des Affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale ce mardi 6 février.”Les Français attendent beaucoup de leur école. Ils ont raison” et “je veux y répondre avec le plus possible de clarté, avec de l’énergie”, a assuré ce mardi après-midi la ministre face aux députés, à qui elle a présenté pendant 2h15 sa “feuille de route”.Une façon de se projeter dans ses fonctions alors que la nomination de la deuxième moitié du gouvernement Attal est toujours attendue, et que l’hypothèse d’un retour rue de Grenelle de François Bayrou pour la remplacer fait l’objet de nombreuses spéculations depuis sa relaxe dans l’affaire des assistants parlementaires européens du MoDem. François Bayrou, “c’est une possibilité forte”, estimait mardi à l’AFP un cadre de la majorité, qui “voit mal” comment Amélie Oudéa-Castéra “peut avoir encore l’autorité nécessaire pour mener les réformes”. “Elle s’est enferrée”, renchérit un autre cadre de la majorité.”Guerre d’un autre âge”En attendant de connaître son sort, la ministre s’est efforcée de rassurer les députés, notamment sur les réformes du “choc des savoirs”, annoncées par Gabriel Attal en décembre. Avec une mesure en particulier, largement rejetée par les syndicats enseignants : la mise en place des groupes de niveau en français et en mathématiques en classes de 6e et 5e. La création de ces groupes est “une évolution rendue nécessaire par la dégradation des résultats” et pour “remettre en marche l’ascenseur scolaire”, a plaidé la ministre, qui a affirmé que le gouvernement ne voulait pas “mettre fin au collège unique” et “créer des classes de niveau”.Auparavant, celle qui avait créé la polémique avec ses déclarations sur “les paquets d’heures non remplacées” à l’école publique avait répondu devant les députés qu’opposer école publique et privée était une “guerre d’un autre âge”. “La guerre scolaire, c’est vous qui la ravivez”, a-t-elle lancé au député PS Arthur Delaporte, sous les chahuts de certains députés criant “François Bayrou”.Epinglée pour avoir scolarisé ses enfants dans l’institution privée conservatrice Stanislas, Amélie Oudéa-Castéra a aussi promis en commission un groupe de travail “pour nous assurer d’une application pleine, entière et effective” de la laïcité dans les établissements privés.”Le choc des savoirs a mis le feu aux poudres”Sur le gril à l’Assemblée, la ministre a également dû faire face mardi à une nouvelle grève des enseignants, après une journée d’action qui avait mobilisé au moins un enseignant sur cinq le 1er février dernier. Ce mardi, selon le ministère, 3,2 % des personnels étaient en grève tous niveaux confondus, et 9,52 % dans les collèges. Le syndicat Snes-FSU, principal syndicat dans les collèges et les lycées, a estimé de son côté à 40 % le taux d’enseignants grévistes dans les collèges.Ce syndicat avait appelé, avec la CGT et SUD, à cette nouvelle journée de mobilisation pour défendre les salaires et s’opposer à la politique éducative au collège. Dans leur viseur : l’application pour l’année scolaire prochaine des réformes du “choc des savoirs”, dont les groupes de niveau. A Paris, quelques centaines de personnes ont ainsi défilé dans l’après-midi en direction du ministère. “Le choc des savoirs a mis le feu aux poudres”, a expliqué à l’AFP Michaël Marcilloux, co-secrétaire général de la CGT Educ’action. “On refuse de trier nos élèves, de les stigmatiser”, a témoigné Monia, professeur de français au collège Sonia-Delaunay à Grigny (Essonne). Ils étaient environ 450 à Lyon, 200 à Lille et Marseille, selon les autorités, ou encore une centaine à Toulouse selon l’AFP.Plus largement, les syndicats Sud Education, Unsa Education, FSU, Sgen-CFDT et CGT Educ’action ont appelé à une “semaine d’actions du 5 au 9 février” pour “défendre l’école publique”, “exiger l’ouverture de discussions immédiates sur les salaires” et “l’abandon des mesures du ‘choc des savoirs'”. Pour Amélie Oudéa-Castéra, François Bayrou ou un autre, rétablir la confiance avec les enseignants s’annonce une épreuve bien complexe.



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Publish date : 2024-02-06 19:06:53

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