Le calme après la tempête ? Après la décision du Conseil constitutionnel sénégalais d’invalider l’ajournement de la présidentielle au 15 décembre, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, a salué, ce samedi 17 février, “la position du gouvernement sénégalais de prendre [cette décision] en haute considération”.Le président Macky Sall s’est en effet engagé la veille à organiser cette élection – à l’origine prévue le 25 février – “dans les meilleurs délais”. Depuis, le chef de l’Etat a commencé à rencontrer ou à approcher certains candidats.Une initiative saluée par Moussa Faki Mahamat qui, à l’occasion de l’ouverture du sommet de l’UA, a souhaité “plein succès aux consultations engagées par le gouvernement pour décider dans un esprit consensuel la meilleure voie pour l’organisation d’élections inclusive libres et transparentes”.La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union européenne, la France et le Royaume-Uni avaient appelé les autorités à se conformer à la décision du Conseil. Les Etats-Unis ont quant à eux exhorté toutes les parties prenantes à s’entendre pour “soutenir une élection libre et juste, conduite de manière pacifique et dans un délai convenable”, selon un communiqué du département d’Etat.Pour rappel, Macky Sall avait, à trois semaines du scrutin, annoncé le report de l’élection présidentielle, prétextant des querelles suscitées par le processus préélectoral et sa crainte qu’un scrutin contesté ne provoque de nouveaux accès de violence.Un scrutin avant le 2 avril ?Mais depuis le veto du Conseil constitutionnel, l’heure est à l’apaisement après deux semaines de crise. En témoigne la libération, jeudi 15 février, de plusieurs opposants. Sont notamment concernés le coordinateur du mouvement citoyen “Y’en a marre”, Aliou Sané, le maire d’une commune de Dakar, Djamil Sané, ainsi que plusieurs membres du parti d’opposition ex-Pastef de la figure de l’opposition, Ousmane Sonko.Par ailleurs, une manifestation a été autorisée à Dakar ce samedi, à laquelle des milliers d’opposants ont pu participer. Une première depuis deux semaines, les précédentes ayant été interdites par les autorités. Cette situation avait donné lieu à des violences et de nombreuses arrestations. Trois personnes avaient été tuées le 9 février.Toutefois, si les Sages ont annulé le report de la présidentielle, des incertitudes demeurent quant à la nouvelle date du scrutin. “Quand le Conseil constitutionnel parle de ‘meilleurs délais’, il suggère qu’il doit y avoir une passation de pouvoir avant le 2 avril, car il est hors de question que le président de la République prolonge la durée de son mandat, comme l’indique l’article 103 de la Constitution”, précise Sidy Alpha Ndiaye, agrégé en droit à l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, dans les colonnes du Monde.Dans sa décision, le Conseil constitutionnel rappelle en effet que le mandat du président de la République se termine début avril et qu’il ne peut pas être prolongé. Il semble pourtant impossible de tenir ces délais, selon le secrétaire général du gouvernement, Seydou Gueye, interrogé par France Info, qui appelle au dialogue afin de trouver une date consensuelle.
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Publish date : 2024-02-17 14:44:09
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