La nomination de Rachida Dati au poste de ministre de la Culture le 11 janvier dernier a suscité beaucoup de réactions et d’étonnement. Elle s’illustre aujourd’hui pour la première fois dans l’exercice de l’interview à destination du monde du cinéma, dans Le Film français.
Dans cet échange où elle démontre sa connaissance des sujets actuellement sur la table tout en évitant les polémiques – pour se démarquer notamment de sa prédécesseure Rima Abdul Malak –, sont notamment traités les violences sexistes et sexuelles, l’exception culturelle, ou encore les dispositifs à destination du jeune public.
Volte-face politique
Elle y aborde, par exemple, les bons résultats du cinéma français, au box-office national et international, comme en festivals, ne manquant pas de citer Anatomie d’une chute de Justine Triet (le point de départ de nombreuses polémiques d’ordre politique l’an passé) ainsi que l’exception culturelle française, citée (puis décriée) dans son discours à Cannes en mai 2023. Elle l’a décrit comme “notre trésor national”, avant de balayer toute inquiétude quant à son hypothétique dysfonctionnement (l’écosystème a fait l’objet de trois rapports par les institutions en un an).
Revenant ensuite sur l’accès pour toutes et tous à la culture, l’une de ses priorités, elle a renouvelé son soutien envers les cinémas “comme lieux de vie”, citant par deux fois l’idée d’une “cinéphilie”, qui se construit collectivement, sur grand écran et partout sur le territoire, dès le plus jeune âge. Et sur ce point, elle a dû faire face aux récentes positions du gouvernement sur l’éducation, qui mettaient en danger les dispositifs d’éducation à l’image dans le cadre scolaire. Elle a annoncé travailler “pour que ce dispositif continue de se développer”.
Une nouvelle prise de position
Enfin, elle a réagi à la vague d’accusations d’agressions sexuelles et sexistes qui traversent le cinéma français, n’hésitant pas à témoigner son affection pour Judith Godrèche (“formidablement courageuse de porter plainte” ; “Judith Godrèche a eu des mots qui m’ont ébranlée”…). Elle a alors concilié cette position avec sa carrière passée à la justice (en tant que magistrate, puis ministre) : “Ce n’est pas pour rien que je suis devenue magistrat. Je crois à la justice. Il faut que ces crimes, quand ils ne sont pas prescrits, ce qui est malheureusement souvent le cas, soient punis. La liberté de création est totale mais ici on ne parle pas d’art, on parle de pédocriminalité.”
La ministre de la Culture Rachida Dati est attendue ce soir, lors de la 49e Cérémonie des César, à l’Olympia.
Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/pour-sa-premiere-interview-cinema-rachida-dati-soutient-judith-godreche-et-lexception-culturelle-610743-23-02-2024/
Author : Nicolas Moreno
Publish date : 2024-02-23 17:07:53
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