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Assurance chômage : comment l’exécutif compte encore durcir les règles

Le Premier ministre français Gabriel Attal lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 27 février 2024 à Paris




En marge de sa deuxième visite au Salon de l’agriculture ce mardi 27 février, Gabriel Attal s’est dit “favorable” à “rouvrir le chantier” de l’Assurance chômage afin d’atteindre un “modèle social qui incite davantage à l’activité”. Au micro de RTL, le Premier ministre a déclaré que les partenaires sociaux devaient poursuivre leurs négociations “jusqu’à fin mars”. “Donc on fera le point dans les prochaines semaines. Moi, je suis favorable à ce qu’on puisse avancer sur cette question”, a-t-il ajouté.Les déclarations de Gabriel Attal interviennent alors que les nuages s’amoncellent sur l’économie française. Le ralentissement de la croissance se conjugue à une aggravation du déficit public et à un marché de travail moins dynamique. Le taux de chômage a grimpé de 0,4 point en un an, s’établissant au quatrième trimestre 2023 à 7,5 % de la population active. Cet essoufflement de l’économie, moins prononcé qu’en Allemagne et au Royaume-Uni – tous deux entrés en récession -, coïncide avec la fin du “quoi qu’il en coûte” et l’installation dans la durée des politiques monétaires restrictives.Cap sur le plein-emploiDans ce contexte brûlant, le gouvernement cherche à limiter drastiquement les dépenses publiques. Le 18 février, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, annonçait amputer le budget de l’État de 10 milliards d’euros. Confronté à l’alignement des signaux rouges, le numéro deux du gouvernement estimait opter pour la “voie du courage”, privilégiant l’austérité à une hausse d’impôt.En parallèle, l’exécutif entend garder le cap sur le plein-emploi. Au cours de sa conférence de presse tenue le 16 janvier, Emmanuel Macron avait annoncé un “acte II” de la réforme du marché du travail, donnant rendez-vous au printemps. Depuis l’Elysée, le chef de l’Etat dessinait à grands traits ce nouvel acte, destiné à “inciter à la création et à la reprise d’un emploi”. Il tenait une ligne identique le lendemain à Davos, où il annonçait vouloir “durcir les règles de l’Assurance chômage”.Des comptes de l’Unédic dégradésAprès les réformes de 2019 et de 2023, le gouvernement agite à nouveau le spectre d’un durcissement des règles d’indemnisation des chômeurs. Le 25 février, Gabriel Attal confirmait dans Le Journal du Dimanche que la dégradation des comptes de l’Unédic était “étudiée en ce moment”. Impacté par les vents mauvais qui agitent l’économie, l’organisme paritaire chargé de la gestion de l’Assurance chômage avait revu à la baisse, le 20 février, ses prévisions d’excédent pour cette année. Initialement estimé à 5 milliards d’euros, l’excédent de l’Unédic est désormais révisé à 1,1 milliard d’euros.Pour “inciter davantage à l’activité”, l’exécutif étudie l’hypothèse d’une baisse de la durée d’indemnisation des chômeurs. “On est passé de 24 mois à 18 mois de durée d’indemnisation, on peut encore la réduire. On peut aussi accentuer la dégressivité des allocations, cela fera partie des discussions”, a prévenu Gabriel Attal dans les colonnes du JDD. Cette nouvelle réforme répondrait à “l’attente des Français pour avoir un modèle social qui incite à la reprise d’emploi”, a-t-il estimé ce mardi matin.”On va continuer à réformer”Ces annonces interviennent au lendemain des déclarations sévères formulées par Edouard Philippe dans L’Opinion. “On ne réforme pas grand chose”, estimait le président du parti Horizons, appelant à penser la dette publique comme une “obsession publique”. En réponse, Gabriel Attal assurait mardi matin : “C’est évidemment une priorité de réduire nos déficits, d’assainir nos comptes pour les générations futures”. Et d’ajouter : “On va continuer à réformer.”Peu d’autres éléments relatifs au tour de vis de l’Assurance chômage ont pour l’heure filtré. Le 18 février, la ministre du Travail, Catherine Vautrin, avait déclaré sur RTL que “tout” serait fait “pour être le plus proche possible” du plein-emploi, écartant cependant toute réforme ou suppression du dispositif de rupture conventionnelle. Pour autant, les premières pistes énoncées par l’exécutif suscitent l’inquiétude des partenaires sociaux. Ces derniers doivent signer tous les deux à trois ans un protocole d’accord relatif aux règles de l’Assurance chômage.Un accord conclu en novembre dernier par la CFDT, CFTC, FO et le patronat n’a pas été agréé par Matignon, arguant qu’il ne tenait pas compte des changements induits par la réforme des retraites, promulguée en avril 2023. “On est inquiets sur le respect de la parole donnée”, a déclaré Olivier Guivarch (CFDT) à l’AFP, tandis que Denis Gravouil (CGT) a dénoncé sur BFM une “stigmatisation systématique des chômeurs”.



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Publish date : 2024-02-27 17:56:33

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