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8 mars 2024 : “La grève féministe permet de mettre l’égalité femmes-hommes au centre des débats”

8 mars 2024 : “La grève féministe permet de mettre l’égalité femmes-hommes au centre des débats”



“Nous appelons à la grève du travail, des tâches domestiques, de la consommation. Parce que seules nos voix, nos cris, nos actions visibles pourront faire bouger la société et le pouvoir pour enfin obtenir l’égalité.” Réuni·es sous la bannière Grève féministe, une cinquantaine d’associations féministes et plusieurs syndicats, avec le soutien d’organisations politiques, appellent les femmes mais aussi les hommes à se mettre en grève et à manifester partout en France ce vendredi 8 mars. Myriam Lebkiri, secrétaire confédérale de la CGT, nous en dit davantage sur cette mobilisation qu’elle espère historique.

C’est quoi une grève féministe? 

Une grève féministe, c’est une grève des travailleuses mais aussi des travailleurs: une grève féministe n’est pas une grève féminine. Nous appelons également à une grève de la consommation et à une grève des tâches domestiques qui concerne, là, plus spécifiquement les femmes. 

Pourquoi cette grève est-elle nécessaire?

Ce n’est pas la première année qu’on appelle à une grosse mobilisation le 8 mars et cette grève féministe est nécessaire car elle permet de mettre au centre des débats et de l’actualité la question de l’égalité femmes-hommes et de l’imposer dans l’entreprise, dans la société et dans la vie en général.

Quelles sont les revendications?

Elles sont nombreuses, mais les plus importantes concernent le monde du travail: il faut que la carrière des femmes soit reconnue, que les métiers à prédominance féminine comme les métiers du soin, du ménage et du commerce, soient mieux rémunérés, qu’on en termine avec les temps partiels qui sont la plupart du temps imposés aux femmes majoritairement par les entreprises. Et puis, il faut aussi que des mesures fortes soient prises contre les violences sexistes et sexuelles au travail, que les femmes puissent évoluer dans des environnements professionnels safe, qu’elles puissent y faire carrière et se sentir bien. Malheureusement, ce sont encore bien trop souvent les femmes victimes qui doivent quitter leur travail. 

Cette grève féministe peut-elle mobiliser massivement en France comme ça a été le cas dans d’autres pays comme la Suisse l’été dernier ou l’Espagne il y a quelques années?

Ce sont des mobilisations qui m’ont fait rêver et évidemment que c’est notre objectif! Sera-t-il atteint cette année? Je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que la question de la préparation de cette mobilisation et de son enjeu n’a jamais été aussi forte dans notre société qu’aujourd’hui. L’égalité femmes-hommes est sur le devant de la scène, il n’est plus questions de la “Journée de la femme” avec des fleurs et des chocolats mais de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. Ce 8 mars sera aussi l’occasion d’une grève en solidarité avec nos soeurs victimes de pays en guerre et de pays dans lesquels leurs droits fondamentaux sont remis en cause, notamment par des politiques d’extrême droite. N’oublions pas que l’extrême droite constitue un danger important en France, on l’a encore vu avec le vote pour la constitutionnalisation de l’IVG lors duquel beaucoup d’élu·es, qui jouent en façade la carte du féminisme, se sont abstenu·es.

Les récents propos d’Emmanuel Macron sur le “réarmement démographique” ou son soutien à Gérard Depardieu vont-ils pousser les femmes à descendre dans la rue selon vous?

En tout cas, ce sont des propos qui mettent en colère. Lorsqu’au plus haut niveau de l’État, on parle de “chasse à l’homme” quand une femme dénonce des violences sexuelles, que se passe-t-il après ça en entreprise ou à l’accueil d’un commissariat? Que va-t-on penser d’une femme qui parle? Ces propos sont dangereux, et même si notre gouvernement essaye de sauver les apparences avec la constitutionnalisation de l’IVG, il ne faut pas que ce soit l’arbre qui cache la forêt. Certes, c’est une grande victoire, et je pense à toutes ces femmes et ces hommes qui se sont battus depuis de nombreuses années pour qu’on l’obtienne, mais c’est avant tout une question de communication pour ce gouvernement dont on ne croit pas qu’il soit féministe. 

Pour trouver une manifestation près de chez vous: https://www.grevefeministe.fr/agir/



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Author : Julia Tissier

Publish date : 2024-03-06 07:28:36

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