Quand le “method dressing” prend d’assaut les tapis rouges d’Hollywood

Alors que les Oscars de ce dimanche ont mis un point final à l’interminable saison des récompenses, il est l’heure de revenir sur la nouvelle tendance mode qui a envahi les tapis rouges hollywoodiens : le method dressing. Sorte de prolongement de l’expérience cinématographique, le method dressing consiste à habiller les stars de cinéma avec des tenues en lien avec le film qu’elles promeuvent. Une Anya Taylor-Joy en combi rose pour son personnage de Peach dans Mario, Halle Bailey en robe bleue réfléchissante pour La Petite Sirène, Jenna Ortega et ses outfits noirs qui rappellent le similigothique de Wednesday, Dakota Johnson et sa robe imitation toile d’araignée pour la sortie de Madame Web…

Les exemples se multiplient et témoignent d’un changement de paradigme certain pour ces cérémonies où, jadis, seule régnait la politique des grands designers. Peu importe aujourd’hui, pour le public, si Margot Robbie porte du Schiaparelli ou du Balmain, tant qu’elle arbore un look rose bonbon qui fait référence à la poupée Mattel.

Vers une “popification” d’Hollywood ?

La comédienne est, à ce titre, la championne incontestée du method dressing : tout au long de la promotion de Barbie, des avant-premières jusqu’aux cérémonies de prix, Margot Robbie et son styliste Andrew Mukamal ont rendu fous les réseaux sociaux. Chaque sortie officielle était l’occasion pour le duo de référencer l’univers glamour et pop de la poupée, allant parfois jusqu’à reprendre ses looks au détail près. Une sorte de jeu de piste pour les internautes qui cherchent activement les easter eggs à chaque tapis rouge.

The most iconic and talked about Press Tour of 2023 was Barbie’s. Margot Robbie appeared flawless on the red carpet wearing looks that referenced the doll, styled by Andrew Mukamal. pic.twitter.com/InhCsT15fA— ؘ (@catwalkats) December 17, 2023

L’engouement autour de son travail fut tel qu’un livre de photos répertoriant toutes les tenues d’Andrew Mukamal pour la comédienne est paru sous le titre de Barbie : The World Tour. En librairie depuis le 8 mars dernier, l’ouvrage est vendu au doux prix de… 50 euros.

Une tendance largement confirmée

L’autre nouvelle adhérente à cette mode, c’est Zendaya. En février dernier, l’actrice, actuellement à l’affiche de Dune 2, est arrivé à l’avant-première londonienne du film habillée d’une armure métallique en totale adéquation avec la saga de Denis Villeneuve.

Une tendance qui traduit bien la façon dont Hollywood appréhende la promo de ses films aujourd’hui : en faire des produits esthétiques à haut potentiel viral et les transporter dans d’autres imaginaires que celui du cinéma. Cette façon de faire, la pop music l’a adoptée depuis belle lurette, avec son principe d’era. Une règle implicite selon laquelle chaque album d’une pop star correspond à un univers esthétique censé se développer dans les prestations, photoshoots, réseaux sociaux et clips de l’artiste : la nostalgie disco de Dua Lipa sur Future Nostalgia, l’attitude dark et revancharde de Taylor Swift après Reputation, l’univers so 70’s de Lana Del Rey pour Lust for Life…. Parce qu’aux yeux du public, les œuvres ne se suffisent plus à elles-mêmes, il faut les inscrire au sein d’un moment culturel plus large via un geste englobant qui les mènera, dans le meilleur des cas, vers la postérité.



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Author : Jolan Maffi

Publish date : 2024-03-12 16:29:39

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