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“Vampire humaniste cherche suicidaire consentant”, une comédie québécoise qui manque de mordant

“Vampire humaniste cherche suicidaire consentant”, une comédie québécoise qui manque de mordant



Il y a eu des vampires trop bleu·es (Twilight), des vampires trop fleurs bleues (le Dracula de Coppola), ou encore des vampires trop “sangsuel·les” (True Blood). Nés à quelques mois d’intervalle, le cinéma et le vampire se sont toujours tournés autour, réactualisant les enjeux du premier en projetant les peurs du contemporain dans le second. Aujourd’hui, ces créatures ne se font plus l’écho d’une peur (de la peste, du sida…), mais plutôt d’une lassitude. Pire que mourir, pire qu’être éternel·les, les vampi-kids d’aujourd’hui naissent trop humanistes pour croquer les humain·es… au risque de mourir de faim si leurs canines se refusaient à pousser.

Voilà la sentence de Sasha, jeune vampire qui boit du sang humain dans des poches médicales façon Capri-Sun goût globules rouges, jusqu’au jour où ses parents décident de lui couper les vivres. Envoyée chez sa cousine pour apprendre à chasser et à devenir indépendante (beau moyen de renouveler avec fraîcheur le coming of age traditionnel), elle fera la rencontre de Paul, jeune et beau suicidaire de sa région. Mais de cette rencontre (lorsque le film est censé prendre son envol donc), la cinéaste ne sait jamais vraiment qu’en faire, tombant alors dans les affres du film-qui-termine-là-où-il-aurait-dû-commencer.

Une recette qui ne prend qu’à moitié

Dans la veine d’un certain cinéma comique made in Québec (Simple comme Sylvain ou On dirait la planète Mars, qui ont en commun avec Vampire… l’acteur Steve Laplante, toujours à fond), le genre de la comédie se rêve comme un support capable d’aller chercher (avec plus ou moins de succès) des sujets, des instants, des scènes qui allient la profondeur du sujet à l’émotion des personnages. Mais ici, la recette ne prend qu’à moitié : une fois passée la séquence d’ouverture qui ravira tous·tes les coulrophobes (et les scènes en famille dans la première partie), le long métrage ne trouve jamais le rythme nécessaire pour que progressent, d’un même pas, scénario et personnages. C’est de chair, d’exubérance, de sang, bref de vitalité que manque paradoxalement ce film de vampire pour satisfaire son projet…

Avec des scènes majoritairement nocturnes, le long métrage, très sombre, se fait finalement l’écho de ses propres limites : si l’on distingue clairement son potentiel à être une honnête réinterprétation actualisée de la figure du vampire, projetée dans une société particulièrement morose et sans issue, il manque un peu de sel pour que la sauce ne prenne totalement. La faute est en partie due au déséquilibre entre les personnages : il y a d’un côté les jeunes suicidaires, et de l’autre une chouette famille de vampires qui tue quelques humain·es par-ci par-là. On aurait préféré passer plus de temps avec la famille plutôt qu’avec Sasha.

Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, d’Ariane Louis-Seize, avec Sara Montpetit, Félix-Antoine Bénard, Steve Laplante. En salle le 20 mars



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/vampire-humaniste-cherche-suicidaire-consentant-une-comedie-quebecoise-qui-manque-de-mordant-613133-18-03-2024/

Author : Nicolas Moreno

Publish date : 2024-03-18 17:51:23

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Tags :Les Inrocks

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