Une famille de Christine Angot
C’est le cinéma en tant qu’art collectif, qu’appui, qu’antidote à l’isolement auquel on renvoie les victimes d’inceste qu’invoque Christine Angot. Son film propose un puissant et généreux partage du sensible. Mais il vaut aussi comme une preuve, l’enregistrement des visages et des murs qui ont été témoins des viols.
La critique de Bruno Deruisseau
Averroès et Rosa Parks de Nicolas Philibert
Il n’y a ni pitié ni surplomb dans le regard que le documentariste porte sur ces gens. Mais de l’attention, de la curiosité, de l’interrogation. Nous avons le sentiment de participer tous·tes de la même humanité, que nous pourrions nous reconnaître dans certains de leurs maux, parce que c’est nous, c’est “du” nous tout cela, mais exacerbé. Dans le regard des résident·es d’Averroès et Rosa Parks, il y a une familiarité inquiétante.
La critique de Jean-Baptiste Morain
Bis Repetita d’Émilie Noblet
Bis Repetita avait tout pour faire craindre la comédie boomeuse, en manque de repère, consolée par sa matière, le latin, valant comme doudou réac à celles et ceux redoutant un effacement du passé. Si le film ne s’éloigne jamais d’un motif de réconciliation […], il l’opère en contournant tous les écueils du genre et dérègle la petite musique rance et pédagogique attendue pour lui préférer une modernité rare dans le paysage concerné à la fois rafraîchissante et désinvolte.
La critique de Marilou Duponchel
Laissez-moi de Maxime Rappaz
Si Laissez-moi nous enchante, c’est qu’il invente, au-delà de ce suspense, un conte gorgé de mystères irrésolus. La passion de Baptiste pour Lady Di dont il collectionne les photographies, imite les gestes, le sourire, et prend le deuil, l’action se situant à l’été 1997.
La critique de Gérard Lefort
Hors-saison de Stéphane Brizé
Le sujet du film est moins les retrouvailles d’une femme et d’un homme qui se sont aimés, que la conclusion lente d’une liaison qui ne s’était pas faite dans les règles de l’art. Brizé est un peu comme ces “passeurs de morts” qui aident ceux et celles qui sont décédé·es dans des conditions difficiles, un peu ratées, à rejoindre l’au-delà dans la sérénité et à s’y installer à jamais. C’est assez beau.
La critique de Jean-Baptiste Morain
Immaculée de Michael Mohan
Immaculée déploie toute la panoplie du safari tour horrifique dans la vieille Europe catholique, pour un résultat forcément convenu, mais pas déplaisant pour autant. […] Sydney Sweeney prouve toute l’étendue de son talent, incarnant à merveille la “final girl” d’un film d’horreur qui glisse doucement, mais sûrement vers le slasher, voire le survival dosé en hémoglobine.
La critique de Léo Moser
Vampire humaniste cherche suicidaire consentant d’Ariane Louis-Seize
Avec des scènes majoritairement nocturnes, le long métrage, très sombre, se fait finalement l’écho de ses propres limites : si l’on distingue clairement son potentiel à être une honnête réinterprétation actualisée de la figure du vampire, projetée dans une société particulièrement morose et sans issue, il manque un peu de sel pour que la sauce ne prenne totalement.
La critique de Nicolas Moreno
Smoke Sauna Sisterhood d’Anna Hints
Nous sommes loin du bruit du monde, à une époque éternelle, et des femmes, filmées avec une infinie délicatesse, comme des sculptures roses un peu abstraites, se mettent à nu. Le jeu de mots est-il en estonien ? On parierait que oui. C’est très beau.
La critique de Jean-Baptiste Morain
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Author : Les Inrockuptibles
Publish date : 2024-03-19 16:43:44
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