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Fête du court métrage 2024 : trois films à voir en ligne

Fête du court métrage 2024 : trois films à voir en ligne



Bad Gones de Stéphane Demoustier

La relation parent-enfant a toujours été le grand sujet du cinéma de Stéphane Demoustier. Avec Bad Gones, son troisième court métrage daté de 2011, le réalisateur d’Allons enfants adjoint au portrait d’un père et de son fils venus voir un match de foot une histoire d’humiliation, celle du père qui n’a pas l’argent nécessaire pour honorer sa promesse de cadeau. Partant de cet amer constat, complexifié par le paradoxe d’un spectacle et d’un sport aussi fédérateur qu’excluant, Bad Gones (qui se réfère à une tribune de supporter·rices de l’Olympique lyonnais) file comme un film d’action nocturne et sensoriel, agité par le tumulte de la foule et la crainte de s’y voir aspiré. Comme l’expression d’une fatalité sociale, le film montre avec une grande justesse les effets de la précarité sur l’affect.

Chitana d’Amel Guellaty (2021)

En arabe tunisien, “chitana” veut dire démon ou diable. Pour son second court métrage, Amel Guellaty se penche sur le motif de la diabolisation des femmes en inscrivant cette donnée dans l’univers du conte. Dans un petit village, deux jeunes sœurs, comme deux petits chaperons rouges, décident d’arpenter seules la forêt avoisinante au risque de s’y perdre. L’expérience a valeur d’apprentissage mais aussi de mise en danger. La bonne idée de la cinéaste est justement de rendre la menace d’un péril aussi menaçant que terriblement excitant à vivre, de s’attacher à l’effronterie de ces deux jeunes actrices et de réfléchir avec pertinence à la nécessité du risque à affronter pour toutes les fillettes qui aspirent à la liberté.

Espace d’Eléonor Gilbert

 (2014)

L’espace public a-t-il un genre ? Oui, si l’on en croit des témoignages de femmes et que l’on se penche sur le travail de certaines essayistes sur la question. Oui, également si l’on regarde et écoute Espace, d’Éleonor Gilbert, film au dispositif rudimentaire mais d’une puissance d’incarnation bienvenue et d’une évidence salutaire. La cinéaste confie son espace de film et de parole à une fillette dotée déjà d’une très grande conscience politique, qui dénonce l’injustice que représente la compartimentation très inégalitaire d’une cour de récréation, essentiellement dominée par les garçons et leur ballon de foot. Rudimentaire mais essentiel serait sans doute le crédo de ce film qui s’offre à la fois comme un refuge et une tribune.

Plus d’informations sur la Fête du court métrage ici !



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Author : Marilou Duponchel

Publish date : 2024-03-20 17:27:25

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