Divisé en deux parties distinctes, le documentaire commence par le récit presque romantisé de la jeunesse trépidante d’Apolonia Sokol, peintre et reine de la bohème dans le théâtre du Lavoir Moderne Parisien à Barbès, où elle se lie avec Oksana Chatchko, cofondatrice du mouvement féministe Femen. Il se poursuit sans Oksana, qui disparaît tragiquement en 2018, et sans le théâtre qu’Apolonia finit par devoir quitter.
À l’image de la peinture d’Apolonia, le film prend alors un virage radical en élargissant le portrait de l’artiste à une réflexion plus générale sur le marché de l’art toujours plus porté vers l’uniformisation et la rentabilité.
Apolonia, Apolonia, c’est aussi deux parcours artistiques qui évoluent côte à côte : celui de la réalisatrice, qui fait le choix d’y inclure sa propre histoire, et celui de cette jeune peintre au charme fou que Lea Glob filme avec une admiration timide et sensible.
Apolonia reste tout au long du documentaire une figure insaisissable pour les spectateur·rices comme pour la cinéaste, qui capture sa féminité volcanique avec d’autant plus de fascination qu’on la sent opposée à la sienne, notamment sur la question du couple ou de la maternité. Apolonia déjoue aussi les stéréotypes et les attentes, car elle n’est finalement ni attendrissante ni franchement sympathique, mais après tout, pourquoi devrait-elle l’être ?
Apolonia, Apolonia de Lea Glob (Dan., Pol., Fr., 2022, 1 h 56). En salle le 27 mars.
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Author : Maud Tenda
Publish date : 2024-03-25 07:00:00
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