Opération sobriété. En décembre dernier, Rennes a reconduit son plan de réduction des illuminations de Noël, lancé en 2022 en pleine crise énergétique. Festivités retardées d’une semaine, extinction des lumières une heure plus tôt qu’auparavant, diminution d’un tiers du périmètre des célébrations… De quoi renforcer le statut de bonne élève de la préfecture de la Bretagne en la matière. Selon une étude de la jeune entreprise UpEnergie, basée sur les données publiées par l’agence ORE (Opérateurs de Réseaux d’Energie), Enedis et l’Insee, elle est l’une des trois villes de plus de 100 000 habitants qui consomment le moins d’électricité par habitant et par an, avec Saint-Etienne et Mulhouse.Les raisons de cet excellent résultat sont multiples. En premier lieu, la métropole jouit d’un climat océanique tempéré. Il n’y fait ni trop froid en hiver, ni trop chaud en été, ce qui permet de limiter le recours au chauffage ou à la climatisation. Mais cet avantage naturel n’explique pas tout. La preuve : les localités voisines obtiennent de moins bonnes performances dans le classement.”En Bretagne, le premier poste de consommation d’énergie concerne les bâtiments résidentiels et tertiaires (40 %), devant les transports (35 %) et l’industrie (14 %)”, contextualise Renaud Michel, coordinateur du pôle transition énergétique au sein de la direction régionale de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Or, le bâti rennais s’avère bien plus récent que celui des villes comparables. Selon l’Insee, 43,5 % des résidences principales de la préfecture d’Ille-et-Vilaine ont été construites après 1991, contre 34,3 % pour Bordeaux, 33,4 % pour Nantes ou 23,8 % pour Brest. Plus récent, donc mieux isolé et moins énergivore. Selon le ministère de la Transition écologique, plus de la moitié des logements construits après les années 1990 présentent un diagnostic de performance énergétique affichant au moins la lettre C. A l’inverse, la majorité des passoires thermiques correspondent à des logements édifiés avant les années 1970.Un véritable activisme politiqueCe constat est loin d’être anecdotique quand on sait que, d’après un rapport de l’Ademe publié en 2019, le chauffage est, de loin, le premier poste de consommation électrique (27,6 %), devant les appareils de froid (réfrigérateur, congélateur) et de lavage (18,5 %).L’autre élément explicatif tient au vaste réseau de chauffage urbain de la métropole rennaise, qui dessert aujourd’hui 110 000 usagers, avec l’ambition d’en atteindre 135 000 d’ici 2030. Alimenté en majorité par des énergies renouvelables ou de récupération (bois et déchets), il compte au total 83 kilomètres de canalisations. Un chiffre amené à augmenter dans les années à venir. “Nous prévoyons près de 150 millions d’euros d’investissement pour étendre et interconnecter nos réseaux de chaleur à l’avenir”, assure Daniel Guillotin, conseiller municipal (PS) de Rennes délégué à l’Energie, au climat, au bâtiment durable et aux matériaux biosourcés.Autant d’initiatives qui témoignent d’un véritable activisme politique, impulsé par le Plan climat air énergie territorial adopté par la métropole en 2019. L’accent y a notamment été mis sur la rénovation et l’amélioration de la performance énergétique des bâtiments. Il vise également à réduire l’éclairage public de 40 % d’ici à 2030 via l’équipement d’ampoules LED, plus économes, et des extinctions dans les zones les moins densément peuplées. Toutes les économies sont bonnes à prendre !
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Publish date : 2024-04-04 09:30:00
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