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Emploi des seniors : la France parmi les mauvais élèves européens

La France sous la moyenne européenne en matière d'emploi des seniors




La question de l’emploi des seniors de nouveau au centre des débats. Patronat et syndicats participent ce lundi à une nouvelle – et probablement dernière – séance de négociations afin de trouver un accord sur la “vie au travail” et l’emploi des seniors. Une problématique qui avait particulièrement été mise en avant durant les débats sur la réforme des retraites et le passage de l’âge légal de départ à 64 ans l’année dernière : le gouvernement assurant que celle-ci améliorerait la situation des plus âgés sur le marché du travail, ses opposants mettant en avant le faible taux d’emploi jusqu’à 62 ans aujourd’hui.Si les moyens de résoudre ce problème divergent, le constat lui, est unanime : les seniors sont encore majoritairement trop exclus du monde du travail. Une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail, publiée en septembre dernier, avait établi le taux d’emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans à 56,9 % en 2022. De quoi placer la France au 17e rang au sein de l’Union européenne, avec un chiffre inférieur à la moyenne de l’UE, et surtout très loin de ceux de pays comme la Suède (77,3 %), l’Allemagne (73,3 %) ou encore les Pays-Bas (73,1 %).Un éloignement de l’emploi dès 60 ansCe net écart ne peut uniquement s’expliquer par les défaillances du système français. En 2022, l’âge légal de départ à la retraite en France était alors fixé à 62 ans, tandis qu’il était à 65 ans en Allemagne, à 66 ans aux Pays-Bas ou à 67 ans au Danemark. De quoi expliquer un taux d’emploi plus bas en France sur la classe d’âge entre 60 et 64 ans. Mais cet éloignement des seniors du travail s’observe déjà en France avant 64 ans, ou même 62 ans. Ainsi, en 2022, le taux d’emploi des 60-64 ans n’atteignait que 36,2 %, contre 76,4 % pour les 55-59 ans.Cet éloignement de l’emploi est d’autant plus visible dans certaines catégories socioprofessionnelles. Ainsi, en 2022, seuls 21,1 % des ouvriers de 60 à 64 ans ou 30,5 % des employés étaient en emploi seul (non cumulé avec une retraite), contre 45,2 % des cadres et professions intermédiaires supérieures, ou 45,7 % des artisans, commerçants, et chefs d’entreprise.Une problématique qui intervient même encore plus tôt. Entre 55 et 59 ans, 29,4 % des ouvriers et 24,7 % des employés n’étaient également ni en emploi ni en retraite, contre 10,2 % des cadres et 13,7 % des professions intermédiaires. Sur cette tranche d’âge en particulier, les employés et ouvriers étaient trois fois plus souvent au chômage que les cadres, toujours selon les données de la Dares.Des négociations “laborieuses”Afin d’améliorer le taux d’emploi des seniors, les partenaires sociaux discutent depuis fin décembre afin d’aboutir à des solutions. Le patronat a soumis la semaine dernière aux organisations syndicales un projet d’accord servant de base aux négociations actuelles, lesquelles devraient se prolonger tard dans la nuit ce lundi, voire se poursuivre ce mardi 9 avril. Ce lundi matin a été consacré à l’examen du premier des cinq chapitres, portant sur les parcours professionnels, les entretiens tout au long de la carrière et les reconversions, les syndicats cherchant notamment à obtenir des contreparties pour les salariés au relèvement de l’âge de départ en retraite à 64 ans. Les négociations sont “laborieuses”, avait estimé ce lundi après-midi Olivier Guivarch, négociateur pour la CFDT.Les chapitres suivants, sur la prévention de l’usure au travail et sur les fins de carrière, doivent ensuite être examinées. Sur ces points également, le patronat pourrait amender son projet en fonction des revendications syndicales. Le projet d’accord crée notamment un “contrat de valorisation de l’expérience” pour faciliter l’embauche des chômeurs âgés. Initialement baptisé “CDI seniors”, ce contrat pourrait être rompu par l’employeur dès que le salarié peut partir à la retraite à taux plein. Une ligne rouge pour les syndicats.Toujours selon le projet du patronat, le dialogue social sur l’emploi et les conditions de travail des seniors devra être obligatoire dans les entreprises à partir de 300 salariés. Le patronat avait initialement fixé le seuil à plus de 1 000, mais la CFDT demande qu’il soit abaissé à 50. Si les partenaires sociaux parviennent à trouver un accord, le gouvernement s’est engagé à transcrire dans la loi ce texte. Même si tout pourrait être de nouveau bousculé par le projet de réforme et de durcissement de l’assurance chômage annoncé par Gabriel Attal.



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Publish date : 2024-04-08 16:31:51

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