Petites et grandes entreprises ne sont pas sur un pied d’égalité. En matière d’effectifs, de moyens… et d’absentéisme. D’après le baromètre Malakoff humanis publié ce mercredi 17 avril, les données se croisent. Alors que les entreprises de plus de 1 000 salariés affichent la plus forte baisse d’arrêts maladie – moins 16 points entre 2021 et 2023 – les entreprises de moins de 10 salariés enregistrent à l’inverse la plus forte progression : plus de 10 points en seulement trois ans. Dans les entreprises de 10 à 49 salariés, le taux d’absentéisme avoisine les 50 %.Arrêts de travail en 2023 : la croissance continue dans les petites entreprises.Un phénomène qui puise sa source dans plusieurs d’explications. Premièrement, le moindre recours au télétravail dans les petites structures. Seules 10 % d’entre elles le pratiquent contre 24 % des grandes entreprises. Ce, pour une raison simple : les petites entreprises sont moins présentes dans des secteurs où le recours au télétravail est possible. Deuxièmement, l’érosion de l’engagement. Alors qu’ils étaient 55 % à se déclarer “engagés” dans leur entreprise en 2020, seuls 48 % des salariés de petites entreprises le sont en 2023, note l’étude. Et de souligner : “37 % des dirigeants estiment que l’absentéisme va s’accroitre” en raison entre autres, de la diminution de l’engagement.Des arrêts maladie davantage respectésAutre piste : la précarité salariale semble plus importante au sein des structures présentant une masse salariale moins volumineuse. “Difficultés financières, maladie chronique, situation d’aidant, situation familiale compliquée” qui concernent un quart des effectifs des entreprises de 10 à 49 salariés, contre 17 % dans les entités qui comptent plus de 1 000 salariés, détaille la mutuelle.Enfin, le respect des arrêts maladie semble en nette progression dans les petites structures. Trois quarts des arrêts ont été pris en 2023 contre 64 % en 2022 et 58 % en 2020. “Une tendance que peut expliquer la surreprésentation dans les petites entreprises des jeunes ; ces derniers étant plus enclins aujourd’hui à respecter les arrêts maladie”, analyse Malakoff Humanis dans son rapport.La santé et l’industrie, les secteurs les plus touchésSi une hausse des arrêts maladie s’observe dans les structures de petite taille, certaines tranches d’âges sont plus sujettes à l’absentéisme. 46 % des 18-34 ans se sont par exemple vu prescrire un arrêt de travail contre 37 % des plus de 50 ans en 2023. C’est également le cas des femmes. Près d’une femme sur deux a été absente au moins une fois l’an dernier contre seulement 37 % des hommes. Plus surprenant peut-être, les managers sont davantage absents. 45 % l’ont été en 2023 contre 42 % de l’ensemble des salariés.Par ailleurs, deux secteurs ont particulièrement été exposés à cette recrudescence d’arrêts maladie en 2023 : la santé (52 %) et l’industrie (45 %), suivis de près par le secteur du BTP (40 %), du commerce (39 %) et du transport (38 %).Toutefois, la mutuelle Malakoff Humanis constate un retour à la normale du niveau d’absentéisme dans l’ensemble des entreprises françaises. Après une chute en 2019 et 2020, dû au confinement, les arrêts de travail ont connu une hausse sans précédent. En 2022, un salarié sur deux s’est vu prescrire un arrêt maladie. Un regain imputé au “retour au travail, au relâchement des gestes barrière, et à la vague Omicron”, décrypte le rapport. Les arrêts liés au Covid-19 ont notamment chuté de 10 points entre 2022 et 2023.
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Author : Ambre Xerri
Publish date : 2024-04-17 16:05:26
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