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Choléra : le nombre de cas à Mayotte passe de 13 à 26 en deux jours

Trois premiers cas de choléra "autochtones" ont été identifiés à Mayotte, où dix cas importés avaient été recensés depuis mi-mars chez des migrants en provenance notamment des Comores




“De nouveaux cas de choléra ont été identifiés ces derniers jours”, portant à 26 le nombre total de cas confirmés “depuis le début de l’alerte” à Mayotte, un département français situé dans l’archipel des Comores, à mi-chemin entre Madagascar et l’Afrique, ont annoncé dimanche dans un communiqué la préfecture et l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte. Le précédent bilan faisait état vendredi de 13 cas, 10 cas importés depuis mi-mars et trois premiers cas de choléra “autochtones”.”Au regard de la situation, et afin d’assurer la prise en charge de l’ensemble des personnes malades, l’Agence régionale de santé et le Centre hospitalier de Mayotte ont pris la décision d’ouvrir dès ce jour une deuxième ‘unité choléra’ au sein du centre médical de référence de Dzoumogné”, précise le communiqué.Épidémie aux Comores depuis févrierComme le rappelle Santé publique France dans un point épidémiologique publié le 26 avril, une épidémie de choléra est en cours aux Comores depuis le 2 février, “avec une intensification de la circulation ces dernières semaines en particulier à Anjouan, l’île la plus proche géographiquement de Mayotte”. Aux Comores, entre le 18 et le 24 avril, 620 nouveaux cas de choléra et 16 décès ont été enregistrés, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies.Pour les quatre premiers cas autochtones recensés à Mayotte, “la chaîne de transmission de ces cas acquis localement n’a pu être établie, ce qui laisse supposer que la bactérie circule déjà” dans la commune de Koungou “et donc un début de transmission communautaire”, note Santé publique France dans son point.Une situation “critique” en ressources humaines au centre hospitalier”Dans l’attente de l’arrivée de prochains renforts”, le Centre hospitalier de Mayotte va concentrer ses effectifs sur les prises en charge liées au choléra, ce qui engendre la fermeture de “tous les dispensaires, sauf ceux de Jacaranda et Mtsapere”, ajoute le communiqué conjoint de la préfecture et l’ARS. Selon Olivier Brahic, directeur général de l’ARS contacté par l’AFP, “la situation au centre hospitalier de Mayotte, en termes de ressources humaines, reste très critique, aux urgences notamment”.”Le gouvernement français doit prendre les mesures urgentes qui s’imposent pour protéger Mayotte du choléra. Toujours pas d’eau 1/3 du temps, toujours des arrivées de clandestins, toujours plus de bidonvilles, toujours en retard d’un wagon !”, s’est insurgé le député LR de Mayotte, Mansour Kamardine, sur le réseau social X.Le @gouvernementFR doit prendre les mesures urgentes qui s’imposent pour protéger #Mayotte du #cholera. Toujours pas d’eau 1/3 du temps, toujours des arrivées de clandestins, toujours plus de bidonvilles, toujours en retard d’un wagon! https://t.co/G0ZlIr9EQe @Republicains_An— Mansour KAMARDINE – Officiel (@Kamardine_M) April 28, 2024Opérations vaccination et maraudesL’ARS de Mayotte a annoncé que des opérations de vaccination étaient “organisées sur le terrain depuis plusieurs jours”, ainsi que la poursuite de “maraudes sanitaires”. L’Unicef, en partenariat avec la Fondation Abbé Pierre, Médecins du Monde et La Cimade, regrettait dans un communiqué le 19 avril que l’opération “Place nette” menée dans le département par le gouvernement français “entrave l’accès à l’eau potable, condamnant ainsi de nombreuses familles à boire de l’eau non salubre”. “L’intensification des contrôles d’identité aux abords des centres de santé et des arrestations en milieu médical” créerait notamment selon les organismes une “réticence des personnes en situation irrégulière à déclarer leur symptôme en cas de suspicion de cas de choléra”.Comme le souligne l’Organisation mondiale de la Santé dans un bulletin publié fin mars, environ 36 millions de doses de vaccin contre le choléra ont été produites l’année dernière, tandis que les besoins des 14 pays touchés dans le monde “s’élevaient à 72 millions de doses”. La capacité de production mondiale en 2024 “devrait s’établir entre 37 et 50 millions de doses, mais elle restera probablement insuffisante pour répondre aux besoins”. A l’heure actuelle, “23 pays signalent des épidémies de choléra”, les pays les plus touchés étant “les Comores, l’Ethiopie, le Mozambique, la République démocratique du Congo, la Somalie, la Zambie et le Zimbabwe”, détaille l’OMS. En 2022, 473 000 cas de choléra ont été signalés à l’OMS de par le monde, soit deux fois plus qu’en 2021. Pour 2023, les estimations font état de 700 000 cas.Selon la définition de Santé publique France, le choléra est une infection digestive aiguë due à l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés par les bacilles Vibrio cholerae. Entre 0 et 2 cas de choléra sont déclarés chaque année en France depuis 2000, et concernent des voyageurs de retour de zone d’endémie.



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Publish date : 2024-04-28 16:41:55

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