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Figure de proue du minimalisme américain, le peintre Frank Stella est mort

Figure de proue du minimalisme américain, le peintre Frank Stella est mort



Quelques semaines seulement après Carl Andre, Richard Serra et Faith Ringgold, le paysage de l’art américain perd une autre figure tutélaire de son histoire la plus féconde : Frank Stella, décédé le 4 mai à New York à l’âge de 87 ans. Au moment où un autre représentant de l’art minimaliste américain, Ellsworth Kelly, est célébré à Paris, par la fondation Louis Vuitton, ce télescopage avec l’exposition, mais aussi avec les disparitions qui précèdent la sienne, est frappant. Comme si le minimalisme américain appartenait désormais définitivement à l’histoire. 

Pionnier de ce mouvement dès les années 1950, Frank Stella, avec Richard Serra et Carl Andre (tous les trois nés dans les années 1930), débuta sa carrière d’artiste de manière fulgurante, avec des séries de peintures à rayures noires, qui contrastaient radicalement avec le mouvement dominant de l’époque, l’expressionnisme abstrait. À 22 ans, seulement, ses premières Black Paintings sur lesquelles il peint de longues bandes noires à l’aide d’une brosse de peintre en bâtiment, forment un moment de rupture dans le paysage américain.

“Une bonne idée picturale”

Cette nouvelle façon d’envisager la peinture marque tellement les esprits que dès 1959, il participe à l’exposition collective mythique 16 Americans au Museum of Modern Art de New York (du 16 décembre 1959 au 17 février 1960), manifeste d’une nouvelle génération, où il expose aux côtés de Jasper Johns, Louise Nevelson, Robert Rauschenberg ou encore Ellsworth Kelly. Le MoMA fait alors entrer dans ses collections son œuvre The Marriage of Reason and Squalor  (1959) ( en français : Le mariage de la raison et de la pouillerie). Très vite, il élargit son geste pictural à la technique du shaped canvas qui consiste à ne peindre aucun rectangle ou carré, préférant les trapèzes et les octogones. Ses autres séries (Irregular Polygons, Protractor Paintings) jouent avec les courbes, les triangles, les cercles et demi-cercles, juxtaposent des plans détachés du mur, dans des couleurs fluo. C’est simple, c’est beau. “Je suis convaincu, disait-il, qu’une bonne idée picturale vaut beaucoup plus que plein de dextérité manuelle”.

Il participe dans les années 1960 à des expositions manifestes : Geometric Abstraction au Whitney Museum en 1962, Toward a New Abstraction au Jewish Museum en 1963, Post-Painterly Abstraction au Los Angeles County Museum en 1964, curatée par le critique Clement Greenberg, qui accompagne la nouvelle avant-garde américaine de l’époque. Les œuvres de Frank Stella sont aujourd’hui présentes dans toutes les grandes collections internationales et dans plusieurs grandes institutions françaises comme le Centre Pompidou, le FRAC Lorraine, la Collection Lambert ou encore le Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne. Pour l’ancien directeur du Whitney, Adam Weinberg – qui lui consacrait une rétrospective en 2015 – : “la plupart des peintres abstraits des cinquante dernières années ont, d’une manière ou d’une autre, été influencés par ses innovations”.



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Author : Jean-Marie Durand

Publish date : 2024-05-06 17:31:34

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