Guillaume Meurice suspendu de France Inter et soutenu par ses collègues

Depuis quelques jours, les ondes de France Inter sont chamboulées par les interférences d’une polémique sans précédent. Le début de l’affaire remonte au 29 octobre dernier, lorsque l’humoriste Guillaume Meurice, au micro de l’émission Le Grand Dimanche, avait comparé Benjamin Netanyahou à “une sorte de nazi, mais sans prépuce”. Accusations d’antisémitisme, vive polémique sur les réseaux sociaux, avertissement venant de sa direction, dépôts de plaintes, convocations à la police, classement sans suite… En quelques mois, l’affaire a pris une ampleur inattendue et a polarisé toutes les opinions possibles et imaginables.

Classée, mais à suivre…

Si l’on pouvait penser que tout serait fini après les décisions de justice donnant raison au chroniqueur, nouveau rebondissement ce jeudi 2 mai : ce dernier a révélé sur X avoir été convoqué par la direction de Radio France pour un “entretien préalable en vue d’une éventuelle sanction disciplinaire pouvant aller jusqu’à la rupture de [son] contrat”. Le 28 avril, Guillaume Meurice avait répété avec humour la phrase qui lui avait valu tant d’invectives, déclenchant, selon l’AFP, la colère de ses supérieurs.

“Il m’est intimé l’ordre de cesser toute activité professionnelle à Radio France et de ne pas me présenter à mon poste de travail avant ledit entretien”, écrit-il.

À propos de liberté d’expression… pic.twitter.com/mXmv3zdhvG— Guillaume Meurice (@GMeurice) May 2, 2024

Meurice soutenu

Suite à cette suspension, Meurice a vu de nombreux soutiens prendre son parti. À commencer par sa collègue de toujours, Charline Vanhoenacker, qui s’est montrée très concernée par la décision de la station : “Je prends acte de la décision de Radio France. Cette situation est très inquiétante, mais la troupe reste mobilisée au service de la rigolade. Soutien à mon camarade.” Le vendredi 3 mai, les journalistes de la radio sont monté·es au créneau et ont alertés sur “le virage éditorial” de leur maison-mère : “Nous demandons le maintien à l’antenne de Guillaume Meurice, sans délai”, peut-on lire dans le communiqué signé par les sociétés des journalistes (SDJ) et des producteur·ices (SDPI) de France Inter.

Dans l’émission du dimanche 5 mai, ses ancien·nes collègues n’ont pas manqué de faire savoir leur total soutien à l’humoriste mis à pied. C’est dans cet enchaînement de vannes acerbes et de déclarations plus solennelles que l’humoriste Djamil Le Schlag, à la surprise générale, a annoncé sa démission : “Vous pensez faire peur à qui avec vos menaces de mise à pied ? Perso, je suis un Arabe en France, j’ai toujours été menacé d’être viré, et ça depuis ma naissance, j’ai le cuir solide. J’ai pris ma décision il y a une heure, je suis passé devant le bureau de la directrice de Radio France et j’ai vu un poster Macron 2027, j’ai dit non, il est temps de se barrer.”

D’autres personnalités du monde médiatique et politique se sont rangé·es à ses côtés. Rokhaya Diallo a qualifié la décision de France Radio de “honte”, tandis que le député Antoine Léaument y a vu des “menaces répétées contre la liberté d’expression”.



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Author : Jolan Maffi

Publish date : 2024-05-06 15:31:44

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