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Ukraine, tensions commerciales… Le bilan de la première journée entre Macron et Xi Jinping

Emmanuel Macron et Xi Jinping, à l'Elysée, le lundi 6 mai 2024.




Les désaccords commerciaux ont marqué, ce lundi 6 mai, le début d’une visite d’Etat de deux jours en France de Xi Jinping, qui a balayé les inquiétudes européennes face à la fermeté affichée par Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.Si les trois dirigeants, réunis ensemble dans la matinée à l’Elysée, ont fait mine de vouloir avancer dans la même direction au sujet de la guerre en Ukraine, l’autre grand dossier du moment, ils n’ont pas tenté de dissimuler les tensions qui s’accumulent sur le commerce. Emmanuel Macron a ainsi expliqué vouloir soulever “en toute amitié et confiance” les “préoccupations, pour essayer de les surmonter”, appelant à des règles commerciales “équitables”.A la suite d’une réunion tripartite avec les deux chefs d’Etat ce matin, Ursula Von der Leyen a insisté sur le fait que l’Union européenne “n’hésitera pas à prendre des décisions fermes” pour “protéger son économie et sa sécurité”. La présidente de la Commission européenne était présente pour afficher, comme il y a cinq ans au même endroit et l’an dernier en Chine, un front continental uni sur les questions commerciales. Elle avait auparavant prévenu que l’Europe ne pouvait “pas accepter” le “commerce déloyal” causé par l’afflux de véhicules électriques ou d’acier chinois fabriqués grâce à des “subventions massives”.Le cognac français, exemple des tensions”Le soi-disant ‘problème de la surcapacité de la Chine’ n’existe pas”, leur a répondu Xi Jinping, estimant que “l’industrie chinoise des nouvelles énergies” permettait au contraire “d’accroître l’offre mondiale et d’atténuer la pression de l’inflation mondiale”. Les différends commerciaux sont nombreux et pourraient déboucher sur des hausses des taxes douanières. Menacée d’être prise en tenailles entre les économies américaine et chinoise, massivement aidées par la puissance publique, l’Union européenne a multiplié ces derniers mois les enquêtes sur les subventions étatiques chinoises à plusieurs secteurs industriels, notamment aux véhicules électriques.Le président français a reconnu, dans le journal La Tribune Dimanche, que les Européens n’étaient “pas unanimes” sur leur stratégie. Une pique à peine voilée à l’égard de l’Allemagne, souvent accusée de faire cavalier seul pour préserver ses exportations de voitures vers la deuxième puissance économique mondiale. A Pékin, les mesures européennes sont jugées “protectionnistes”.Mais, comme un symbole d’une volonté de ne pas envenimer ces tensions commerciales, selon une source diplomatique auprès de l’AFP, la Chine aurait finalement décidé de ne pas appliquer de droits de douane à l’encontre du… cognac français. Un produit sur lequel la Chine comptait appliquer des mesures de rétorsion en réplique aux mesures européennes.Sur l’Ukraine, Macron salue “les engagements” chinoisC’était un autre gros dossier de la visite de Xi Jinping en France : la guerre en Ukraine, et la position ambigüe de la Chine sur son soutien à la Russie. “Nous respectons les liens anciens qui unissent la Chine à la Russie”, a expliqué Emmanuel Macron, et “au vu de cette histoire complexe, nous accueillons favorablement les engagements des autorités chinoises à s’abstenir de vendre toute arme, toute aide à Moscou et à contrôler strictement l’exportation des biens à double usage” pouvant servir à des fins militaires.Evoquant “la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine”, Emmanuel Macron s’est dit désireux de “maintenir un étroit dialogue” avec la Chine, alors que Paris entend profiter de la venue de Xi Jinping pour s’assurer que Pékin ne bascule pas dans un soutien clair à l’effort de guerre russe. La situation internationale “nécessite plus que jamais ce dialogue euro-chinois”, a d’ailleurs affirmé ce lundi le chef d’Etat français, alors que certains de ses opposants, comme le candidat des socialistes aux élections européennes de juin Raphaël Glucksmann, lui reprochent de “dérouler le tapis rouge” de façon “obséquieuse” à un “dictateur”.Le président français s’est également félicité de la “volonté” de son homologue chinois de “demander à toutes les parties prenantes” des différents conflits “une trêve olympique” durant les Jeux de Paris cet été.Xi Jinping appelle à ne pas “salir” son pays sur la guerre en UkraineDe son côté, le président chinois Xi Jinping a appelé à ne pas “salir” son pays sur le dossier ukrainien, Pékin jouant selon lui un “rôle positif” pour trouver une solution pacifique à la guerre. “Nous nous opposons à l’utilisation de la crise ukrainienne pour jeter la responsabilité sur d’autres, salir un pays tiers et déclencher une nouvelle Guerre froide”, a déclaré Xi Jinping dans une référence aux critiques occidentales.La Chine est régulièrement critiquée par les Occidentaux, Etats-Unis en tête, sur le dossier ukrainien. Car si elle appelle au respect de l’intégrité territoriale de tous les pays – sous-entendu Ukraine comprise -, elle n’a jamais condamné publiquement la Russie. “La Chine n’est ni à l’origine de la crise, ni partie prenante. Cependant, nous n’assistons pas indifférents au malheur d’autrui. Nous jouons depuis le début un rôle positif dans la recherche de la paix”, a assuré Xi Jinping. Cependant, le chef d’Etat chinois se rendra après la France en Serbie et en Hongrie, deux pays restés proches de Moscou, avant de recevoir probablement le président Poutine en Chine. Après cette première journée, le président français enfoncera le clou ce mardi, dans les Pyrénées, à l’occasion d’une escapade plus personnelle avec son homologue chinois.



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Publish date : 2024-05-06 18:20:52

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