Dans un entretien donné au magazine Elle, en kiosque mercredi 8 mai, Emmanuel Macron a balayé différents sujets de société liés notamment aux droits des femmes et aux violences sexuelles. Il a également livré des précisions sur le futur “congé de naissance” ou sur comment améliorer l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA). Des thématiques considérées comme importants pour l’électorat féminin.Un éventuel “devoir de visite” des pères. Emmanuel Macron suggère d’ouvrir un “débat” sur l’instauration d’un éventuel “devoir de visite” des pères dans les familles monoparentales essentiellement à la charge des femmes. “Je veux qu’on puisse ouvrir ce débat, qui est au fond à la fois un débat sur la parentalité et un débat sur l’égalité entre les femmes et les hommes, qui est celui d’instaurer un devoir de visite, un devoir d’accompagnement jusqu’à l’âge adulte, des enfants”, affirme le président dans une courte vidéo publiée par Elle sur son compte Instagram.”Quand il y a un père, il faut qu’il exerce tous ses devoirs et que la maman, quand elle est dans cette situation-là, puisse exiger des visites régulières”, ajoute le chef de l’Etat en évoquant la nécessité que les pères participent par exemple aux réunions parents-profs et soit “partie prenante” de l’éducation de l’enfant. Il considère qu'”y compris pour l’enfant, c’est mieux. Parce qu’un enfant qui ne voit jamais son père, c’est un enfant qui se sent abandonné” et “dont le développement affectif et éducatif n’est pas le même”.Sur le futur “congé de naissance”. Le chef de l’Etat n’a pas échappé aux questions sur le projet du gouvernement de “congé de naissance”, qui vise à remplacer le congé parental actuel. Concrètement, le président le veut “plus court et mieux rémunéré”. Emmanuel Macron parle d’un congé qui prendra la forme suivante : “Trois mois pour les mères, trois mois pour les pères, cumulables durant la première année de l’enfant”. Ils seront indemnisés “à hauteur de 50 % du salaire” jusqu’à 1 900 euros, soit le plafond de la Sécurité sociale. Concernant le calendrier, le “congé de naissance” sera mis en place à la fin de l’année 2025 et “s’ajoute aux congés de paternité et de maternité”, précise Emmanuel Macron.Le cas Depardieu. Emmanuel Macron assure qu’il n’y avait chez lui “aucune complaisance” vis-à-vis de l’acteur Gérard Depardieu, affirmant n’avoir “jamais défendu un agresseur face à des victimes”. Gérard Depardieu sera jugé en octobre prochain à Paris pour agressions sexuelles sur deux femmes lors d’un tournage en 2021. Il est par ailleurs mis en examen depuis 2020 pour viols et agressions sexuelles sur une jeune comédienne, Charlotte Arnould. Plusieurs autres plaintes ont été déposées contre l’acteur de 75 ans, qui nie les faits qui lui sont reprochés. Fin décembre, avant la convocation de l’acteur devant la justice, Emmanuel Macron avait pris la défense de l’acteur, saluant un “immense acteur” qui “rend fière la France”, et dénonçant “une chasse à l’homme”.Plan contre l’infertilité. Emmanuel Macron a aussi précisé son vaste plan contre l’infertilité qui commencera par un bilan complet pour chacun autour de 20 ans. Le chef de l’Etat avait évoqué ce plan pour relancer la natalité lors d’une conférence de presse le 16 janvier dernier. “Toute femme doit disposer librement de son corps. Mais un chiffre m’interpelle : le taux de fécondité est de 1,8 et le taux de désir d’enfant s’établit à 2,3”, a-t-il fait part au magazine féminin. Le chef de l’Etat a précisé que son plan de lutte contre l’infertilité allait s’articuler autour de la “prévention”, du “parcours” et de la “recherche”. Il affirme ainsi qu’un “check-up fertilité”, autour de l’âge de 20 ans, serait proposé à tous et remboursé par l’assurance maladie afin d'”établir un bilan complet, spectrogramme, (ou) réserve ovarienne”.PMA et GPA. Sur la “to do list” du président français, on retrouve aussi l’amélioration de l’accès à la procréation médicalement assistée (PMA). Pour réduire les délais d’attente pour y accéder – actuellement 16 à 24 mois-, Emmanuel Macron a l’intention d'”ouvrir aux centres privés l’autoconservation ovocytaire” qui était “jusqu’ici réservée aux établissements hospitaliers”.En revanche, le chef de l’Etat renouvelle son opposition à la gestation pour autrui (GPA). “Je le redis, je n’y suis pas favorable. Elle n’est pas compatible avec la dignité des femmes, c’est une forme de marchandisation de leur corps”, martèle-t-il. “Ceci dit, je pense évidemment que les parents d’enfants nés par GPA à l’étranger doivent être respectés et accompagnés. Ce sont des familles aimantes”, ajoute-t-il.Sujet récurrent de discorde politique, la GPA a ressurgi dans l’actualité fin avril avec un tweet de Marion Maréchal. La tête de liste Reconquête aux élections européennes a en effet réagi à l’annonce de la paternité du créateur de mode Simon Porte Jacquemus et de son mari par un message demandant “où est la maman ?”. “J’ai été choqué par la manière dont cette polémique est née, et par ce qu’elle dit de l’homophobie de certains partis politiques français”, a confié Emmanuel Macron.Sur la ménopause. Le président de la République a indiqué une mission parlementaire sur la ménopause, afin de dresser “l’état des lieux de la prise en charge actuelle […] et des difficultés rencontrées par les femmes en termes d’information et de suivi.” “Aujourd’hui, beaucoup de femmes pensent que les traitements ne sont pas adaptés. Je souhaite obtenir des préconisations claires”, a poursuivi Emmanuel Macron.
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Publish date : 2024-05-08 10:07:08
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