Une monographie, ni plus ni moins. Et comme on n’est jamais si bien servi·e que par soi-même, ce sont Sophie Perez et Xavier Boussiron, les fondateur·rices de la compagnie, qui s’y collent. Le résultat, ce sont 300 pages qui se dégustent d’un bloc, dessins, photos, textes. Une machine à remonter le temps qui nous propulse jusqu’à l’improbable lancement sur orbite du Zerep en 1998 avec Mais où est donc passée Esther Williams ?, un spectacle inspiré par Pierre Neukomm et sa méthode pour apprendre à nager le crawl parue en 1930 qui posait d’emblée l’importance du décor en se déroulant dans une piscine vidée de son eau. Et se termine provisoirement avec La vengeance est un plat (2023), très librement inspiré du Titus Andronicus de Shakespeare. Comme le dit Sophie Perez : “Le texte est accessoire, mais l’écriture est fondamentale.”
Un concentré de l’art consommé de la bande du Zerep à passer en un battement de cils d’affreux, sales et méchants à tordants, sublimes et bouleversants. Il est vrai, dit Xavier Boussiron, que “le chemin qui mène vers la beauté est un peu tordu, semé d’embûches, mais on ne montre pas un tas de poubelles pour le plaisir”. Parmi tous leurs talents, il y a l’art du titre qui fait mouche. Celui du livre ne fait pas exception. Artaud ne dirait pas le contraire.
Le Théâtre et son double-fond – Le Zerep, œuvres complètes 1998-2024, livre de Sophie Perez et Xavier Boussiron (Manuella Éditions), 288 p., 45 €. En librairie le 10 mai.
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Author : Fabienne Arvers
Publish date : 2024-05-08 06:00:00
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“Le Théâtre et son double-fond” : tout le Zerep dans un livre !
