1. Modern Love
Difficile de ne plus reconnaître Modern Love dès ses premières mesures de guitare après cette 77e édition du Festival tant il semble en avoir été la ritournelle. Présent dans Vivre, mourir, renaître de Gaël Morel ainsi que dans le moyen métrage de Leos Carax, C’est pas moi, le tube eighties de David Bowie a donné le coup d’envoi de cette édition avec la reprise enlevée de Zaho de Sagazan. La chanteuse a ainsi rendu hommage à la présidente du jury, Greta Gerwig, et à une scène mythique de Frances Ha.
2. Le discours de Karla Sofía Gascón
Cette année, le jury a récompensé non pas une, mais toutes les actrices de Emilia Perez de Jacques Audiard : Adriana Paz, Zoe Saldaña, Karla Sofía Gascon et Selena Gomez ont reçu collectivement le Prix d’interprétation féminine. Sur scène Karla Sofía Gascón, première actrice trans récompensée à Cannes, a livré un vibrant discours, dédiée aux personnes trans : “À toutes les personnes trans, qui ont tant souffert, je veux que finalement ces personnes arrivent à croire qu’il est possible de changer pour mieux, alors vous tous qui nous avez tant fait souffrir, il est temps aussi de changer.”
3. Le plaidoyer de Sean Baker
Récompensé pour Anora – qui met en scène la rencontre entre une strip-teaseuse new-yorkaise et le fils d’un oligarque russe – Sean Baker a profité de la tribune qui lui était offerte pour livrer un plaidoyer pour les films en salles, ne manquant pas de fustiger les géants du streaming : “Nous devons faire des films pour qu’ils sortent en salles. Il faut que le monde se rappelle que regarder un film sur son téléphone ou à la maison, ce n’est pas la façon dont il faut voir des films, même si certaines entreprises tentent de nous le faire croire“. En conclusion de son discours apologétique, le cinéaste a également tenu à apporter toute sa sollicitude aux “travailleur·euses du sexe, passé·es, présent·es et à venir“.
4. Mohammad Rasoulof ovationné
Figure de la lutte pour la liberté d’expression, le cinéaste Mohammad Rasoulof a transformé le Festival de Cannes en caisse de résonance pour les femmes iraniennes et leur résistance. Le réalisateur iranien s’est enfui de son pays pour échapper à sa condamnation par le régime des mollahs et venir présenter en personne son film, auréolé par le prix spécial du jury. Le cinéaste iranien a tenu dans les mains sur le tapis rouge les photos de deux de ses acteur·ices principaux·ales, Missagh Zareh et Soheila Golestani, retenu·es par les autorités iraniennes.
© Sameer Al-Doumy / AFP
5. Le geste de Judith Godrèche
Présente pour présenter son court métrage Moi aussi, l’actrice et réalisatrice Judith Godrèche a accompagné sa montée des marches d’un symbole fort. En plaçant leurs mains devant leur bouche, Judith Godrèche et l’équipe du film ont dénoncé le mutisme imposé aux victimes de violences sexistes et sexuelles. Un geste repris par Ariane Labed et ses actrices lors de la séance photo de September Says.
6. “Sous les écrans, la dèche“
Les salarié·es “temporaires” du Festival de Cannes réuni·es dans le collectif “Sous les écrans la dèche”, ont dénoncé leurs conditions de travail et ils et elles sont parvenu·es à établir un rapport de force avec le gouvernement durant le festival. Le discours de Payal Kapadia, lauréate du Grand prix a permis de faire résonner les revendications du collectif. Avant de conclure son discours, la benjamine de la compétition a salué sans ambages le travail des salarié·es de l’ombre des festivals de cinéma en laissant entendre en filigrane l’impérieuse nécessité d’un changement.
7. Les retrouvailles de George Lucas et Francis Ford Coppola
Le Festival a réuni les deux monstres sacrés du Nouvelle Hollywood lors de la cérémonie de clôture. Sous une standing ovation du public et du jury, George Lucas, créateur de la saga Star Wars et d’Indiana Jones, a reçu des mains de Francis Ford Coppola la Palme d’or d’honneur pour sacrer l’ensemble de sa carrière. En 1971, son premier long métrage THX-1138, co-produit par Francis Ford Coppola, était sélectionné pour être projeté sur la Croisette. “Depuis, je suis revenu au Festival à de nombreuses reprises en tant que scénariste, réalisateur et producteur. Je suis vraiment honoré par cette reconnaissance spéciale qui signifie beaucoup pour moi“, a conclu le réalisateur avant de remettre la Palme d’or à son compatriote Sean Baker.
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Author : Arnaud Combe
Publish date : 2024-05-27 16:32:02
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