Alors que la conférence de presse d’Emmanuel Macron est reportée à mercredi, la droite est au bord du gouffre. Le patron des Républicains Eric Ciotti a défendu ce mardi un accord avec le Rassemblement national pour les élections législatives anticipées. Une initiative aussitôt désavouée par les cadres de LR.Les infos à retenir⇒ Ciotti propose une “alliance” avec le RN, les cadres de LR disent non⇒ Pas d’accord d’union entre Reconquête et le Rassemblement national⇒ Macron exclut de démissionner “quel que soit le résultat”Bardella confirme un “accord” entre le RN et LR”Il y aura un accord entre le Rassemblement national et Les Républicains” pour les législatives, avec “des dizaines” de députés LR qui seront “investis” ou “soutenus”, a annoncé ce mardi Jordan Bardella lors d’un entretien au JT de 20H de France 2.”J’ai lancé un appel à toutes les formations politiques patriotes autour du Rassemblement national qui veulent venir contribuer à cette majorité de redressement” et “je me félicite qu’Eric Ciotti (y) ait répondu favorablement”, a poursuivi le président du RN en disant avoir “évidemment échangé” avec le patron de LR et “continuer de le faire dans les prochaines heures, et sans doute un peu plus tard dans la nuit”.”C’est moi qui mènerai cette campagne” pour la majorité, affirme Attal”C’est moi qui mènerai cette campagne” des élections législatives anticipées pour la majorité, a annoncé ce mardi soir sur TF1 le Premier ministre Gabriel Attal, qui avait jugé “soudaine” voire “brutale” la décision du président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale.Gabriel Attal conduira la campagne “en tant que chef de la majorité, Premier ministre, avec l’identité qui est la (sienne) […] c’est-à-dire toujours écouter les Français, même quand ça ne fait pas toujours plaisir ce qu’on entend, essayer de prendre des décisions concrètes, régler les problèmes”, avec des “priorités” : “les grands services publics que sont la santé, l’école, le pouvoir d’achat et l’emploi, l’écologie”.Philippe “pas sûr qu’il soit complètement sain que le président de la République fasse une campagne législative”Edouard Philippe s’est dit ce mardi soir “pas sûr qu’il soit complètement sain que le président de la République fasse une campagne législative”, alors qu’Emmanuel Macron doit lancer celle de la majorité lors d’une conférence de presse mercredi.Édouard Philippe: “Je ne suis pas sûr qu’il soit complètement sain que le président de la République fasse une campagne législative” pic.twitter.com/olw1601bc6— BFMTV (@BFMTV) June 11, 2024Comme BFMTV lui demandait par ailleurs si les Français à qui il a parlé depuis dimanche avaient compris cette décision présidentielle, le président d’Horizons a répondu : “Non. Ils n’ont pas compris. Et ça suscite chez eux, en tout cas chez ceux que j’ai rencontrés -et j’en ai rencontré quand même beaucoup depuis dimanche soir- de l’étonnement, de l’interrogation, parfois de la colère”. “De la colère parce qu’il y a beaucoup de gens qui pensent que c’est un risque considérable de voir le RN accéder au pouvoir”, a-t-il précisé.Le Crif et l’UEJF appellent LR à rejeter tout accord avec le RNLe Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) a appelé ce mardi les responsables des Républicains “à rejeter fermement tout accord électoral avec le RN” tel que prôné par le patron du parti Eric Ciotti, qui a été conspué dans l’après-midi par des étudiants juifs.”Les Républicains n’auraient plus de républicain que le nom s’ils choisissaient de faire alliance avec le RN”, a fustigé le président du Crif Yonathan Arfi sur le réseau social X. “Le Crif appelle les responsables de LR à rejeter fermement tout accord électoral” avec le Rassemblement national qui “serait une trahison des valeurs fondamentales de la droite républicaine” et “un choix indigne et dangereux”, a-t-il poursuivi.Les Républicains n’auraient plus de républicain que le nom s’ils choisissaient de faire alliance avec le RN !
Le Crif appelle les responsables de LR à rejeter fermement tout accord électoral avec le RN.
Une telle alliance serait une trahison des valeurs fondamentales de la…— Yonathan Arfi (@Yonathan_Arfi) June 11, 2024″Le RN à Matignon ? Ce serait dramatique pour l’économie de la France”Selon le chroniqueur du journal conservateur britannique The Spectator, Matthew Lynn, l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite pourrait bien déclencher une crise sur les marchés de la dette française. Auprès de L’Express, il détaille ses motifs de préoccupation, et explique pourquoi l’hypothèse d’un gouvernement RN serait “sans doute la dernière chose susceptible de rassurer les investisseurs”. Pour lui, “Emmanuel Macron a été très, très imprudent, car ce faisant, il joue avec l’économie française”. L’entretien est à lire par ici.Marion Maréchal déplore “un changement de position” du RNMarion Maréchal a déploré mardi “un changement de position” du RN qui “refuse le principe même d’un accord” avec son parti, Reconquête, dans le cadre des élections législatives des 30 juin et 7 juillet.”Malgré mes tentatives de négociation, le regrettable argument qui m’a été avancé (est) qu’ils ne souhaitent aucune association directe ou indirecte avec Eric Zemmour”, a expliqué dans un communiqué celle qui dirigeait la liste zemmouriste aux européennes, en précisant que Jordan Bardella l’avait informée mardi après-midi de sa décision. Marion Maréchal avait rencontré lundi après-midi M. Bardella et Marine Le Pen au siège du RN.Wauquiez dit non à Ciotti”Je crois à la politique qui est faite dans la clarté, en défendant ses idées : parfois on convainc, parfois on ne convainc pas, mais on ne trahit jamais”, a déclaré ce mardi après-midi Laurent Wauquiez après l’appel d’Eric Ciotti de nouer une alliance entre LR et le RN.”Je vois tous ceux qui sont en train de s’agiter pour faire des coalitions, pour faire des alliances, pour faire des petites combinaisons. Je le dis tout de suite : je n’y crois pas”, a ajouté l’ancien patron de LR lors d’une conférence de presse à Yssingeaux (Haute-Loire).Alliance LR-RN : deux influents sénateurs annoncent quitter LRPremières défections aux Républicains : deux influents sénateurs, la vice-présidente Sophie Primas et le rapporteur général du Budget Jean-François Husson, ont annoncé mardi qu’ils quittaient le parti gaulliste après que le patron du parti Eric Ciotti a prôné “une alliance” avec le Rassemblement national.”Une alliance avec le RN aux législatives, c’est bien sûr sans moi ! Je quitte Les Républicains et continue le combat avec le soutien unanime du groupe de Gérard Larcher (président du Sénat) et Bruno Retailleau (chef des sénateurs LR)”, a écrit Jean-François Husson sur X, tandis que Sophie Primas, vice-présidente de la chambre haute, a affirmé sur le même réseau social qu’elle faisait ce choix “à contrecœur”, appelant la droite à “se reconstruire”.Ciotti : “Je reste président des Républicains””Je suis président et je reste président des Républicains”, a assuré Eric Ciotti, après avoir prôné une alliance entre son parti et le Rassemblement national, provoquant un séisme dans sa famille politique et la multiplication d’appels à sa démission. “Mon mandat, je le tiens des militants, et seuls les militants pourraient me l’enlever. Je le dis très clairement et je ne céderai pas à ce genre de décision ou de propos”, a martelé le député des Alpes-Maritimes face à plusieurs journalistes devant le siège parisien de LR.Macron exclut de démissionner “quel que soit le résultat”Emmanuel Macron a exclu de démissionner “quel que soit le résultat” des élections législatives anticipées convoquées après la défaite de son camp aux européennes, dans un entretien publié mardi par le Figaro Magazine.Interrogé sur le risque que le Rassemblement national, en cas de victoire, demande sa démission, le chef de l’Etat a balayé cette hypothèse selon l’hebdomadaire. “Ce n’est pas le RN qui écrit la Constitution, ni l’esprit de celle-ci. Les institutions sont claires, la place du président, quel que soit le résultat, l’est aussi. C’est un intangible pour moi”, a-t-il répondu. Il s’est dit à nouveau prêt à débattre avec Marine Le Pen, la cheffe des députés d’extrême droite dans l’Assemblée nationale dissoute. “Bien sûr ! Je suis prêt à porter nos couleurs et défendre notre projet”, a-t-il dit.Retailleau, Marleix, et Larcher se désolidarisent de CiottiLe président des Républicains Eric Ciotti défend “une ligne personnelle” en prônant une alliance avec le RN aux législatives, a réagi le président des sénateurs LR Bruno Retailleau, rejoint par le patron des députés LR Olivier Marleix pour qui Eric Ciotti “n’engage que lui” et doit démissionner.”J’ai eu Eric Ciotti au téléphone à plusieurs reprises lundi et je l’ai même rencontré, il ne m’a rien dit (de ses intentions). Un parti politique, ce n’est pas seulement une personne”, a lancé Bruno Retailleau après une réunion de groupe au Sénat. “Eric Ciotti n’engage que lui. Il doit quitter la présidence des Républicains”, a pour sa part écrit sur X Olivier Marleix.”Je n’avaliserai jamais, sous aucun prétexte, un accord avec le RN contraire à l’intérêt de la France et à notre histoire”, a lancé de son côté le président du Sénat, Gérard Larcher, à ses troupes, avant de demander à Eric Ciotti dans un message sur X de quitter la présidence de LR.À la suite des déclarations d’@ECiotti j’estime qu’il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat de président des @lesRepublicains— Gérard Larcher (@gerard_larcher) June 11, 2024Le Pen salue “le choix courageux” d’Eric Ciotti et son “sens des responsabilités”Marine Le Pen a salué ce mardi “le choix courageux” et “le sens des responsabilités” d’Eric Ciotti et a dit espérer “qu’un nombre conséquent de cadres LR le suivent”, après que le patron du parti de droite a prôné “une alliance” avec le RN. “Quarante ans d’un pseudo cordon sanitaire, qui a fait perdre beaucoup d’élections, est en train de disparaître”, a fait valoir auprès de l’AFP la patronne des députés Rassemblement national à l’Assemblée nationale.Ciotti propose une “alliance” avec le RNAu journal de 13H de TF1, le patron des Républicains Eric Ciotti a proposé “une alliance” avec le Rassemblement national. Cet “accord concernera tout le territoire national”, a-t-il précisé. “Je souhaite que tous les députés républicains sortants – nous sommes 61 – qui souhaitent ne pas avoir pour adversaire le RN”, rejoignent cette “alliance”, a-t-il ajouté.Nous avons besoin d’une alliance, en restant nous-mêmes, […] avec le Rassemblement national et avec ses candidats”, a affirmé Eric Ciotti, précisant avoir eu des discussions avec Marine Le Pen et Jordan Bardella. Si l’accord se concrétise, ce sera le premier de ce genre en France entre la droite et l’extrême droite.🗣️ “Il y a la nécessité aujourd’hui de servir le pays qui est en danger” : @ECiotti
📺 Le 13h de @TF1Info présenté par @MSLacarrau pic.twitter.com/Nnnx9wHwZZ— TF1Info (@TF1Info) June 11, 2024Wauquiez a écarté “le saut dans l’inconnu du RN”Le président LR d’Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, possible candidat de la droite à l’Elysée en 2027, a écarté “le saut dans l’inconnu du RN” et appelé son parti à une “parole indépendante”, après des rumeurs sur un possible accord avec l’extrême droite aux législatives.”Le devoir de la droite républicaine est de proposer une parole claire et indépendante entre l’impuissance du + en même temps + et le saut dans l’inconnu du RN”, a-t-il affirmé sur X, rejetant “les combinaisons d’appareil”.Attal dit qu’il ira “au bout de son devoir” pour “éviter le pire””J’irai au bout de mon devoir” pour “éviter le pire” aux élections législatives anticipées de juin, a affirmé mardi Gabriel Attal devant les députés Renaissance, considérant la dissolution comme “brutale” pour les députés, selon son entourage. “J’irai au bout de mon devoir de citoyen attaché à son pays qui donnera tout pour éviter le pire” et au “bout de mon devoir de Premier ministre pour agir aux services des Français jusqu’à la dernière minute”, a-t-il déclaré.C’est la première fois que le Premier ministre s’exprime depuis la défaite de son camp aux européennes de dimanche. Il a par ailleurs jugé “révoltant” que les socialistes veuillent “construire un accord” avec la France insoumise.Le RN “va soutenir” des candidats “issus des Républicains”Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a affirmé mardi que “dans les candidats que (son) mouvement politique va soutenir” aux législatives anticipées du 30 juin, “il y aura aussi des gens issus des Républicains”.”J’appelle les Républicains à cesser d’être la béquille politique d’Emmanuel Macron”, a-t-il déclaré sur RTL, assurant “tendre la main” aux membres de LR tout en prévenant qu'”il n’y aura pas d’accord de partis politiques”.Edouard Philippe veut élargir la majorité autour du “bloc central”Édouard Philippe a appelé mardi à la construction d’une “nouvelle majorité”, qui doit “s’ouvrir” à “toutes les forces politiques du bloc central”, car “aucun parti politique à lui seul n’est en mesure” de gouverner “à la hauteur des enjeux des Français”. Avec la dissolution, “il y a un effet de surprise, évidemment”, a déclaré l’ancien Premier ministre, allié d’Emmanuel Macron, sur RTL.”Les causes et les motivations du président de la République […] il faut lui poser la question, elles lui appartiennent. A la fin de la fin, redonner la parole aux Français, c’est jamais une mauvaise idée”, a ajouté le président d’Horizons.”Du PS aux Républicains, construisons ensemble quelque chose qui va dans l’intérêt de notre pays”@EPhilippe_LH dans #RTLMatin avec @amandine_begot pic.twitter.com/L06U7wkpIC— RTL France (@RTLFrance) June 11, 2024Le camp lepéniste cherche le rassemblementLe camp lepéniste, fort de son nouveau statut de favori après son triomphe aux européennes, s’est en revanche exposé pour tenter de bâtir le “rassemblement” autour de Jordan Bardella, lequel a vocation à devenir Premier ministre en cas de succès, a assuré lundi Marine Le Pen lors d’un entretien au 20H de TF1 – déclinant au passage le poste pour elle-même.”On a une chance historique de permettre au camp national de remettre la France sur les rails”, a estimé la triple candidate malheureuse à la présidentielle, en se disant “bien sûr capable” de ne pas présenter de candidat face à des candidats LR avec lesquels un accord aurait été trouvé. “C’est ce sur quoi nous travaillons mais avec des points politiques sur lesquels chacun se met d’accord. […] Je pense qu’avec un grand nombre d’élus, nous le sommes”, a-t-elle poursuivi, évoquant “un projet fondé sur deux grands chantiers, la défense du pouvoir d’achat et le redressement de l’économie et la lutte contre l’insécurité et l’immigration”.La triple candidate malheureuse à l’élection présidentielle avait reçu dans l’après-midi sa nièce Marion Maréchal, tête de liste des zemmouristes de Reconquête. “J’ai rencontré d’ailleurs un certain nombre d’autres responsables pour pouvoir justement construire cette majorité”, a-t-elle assuré, en considérant que “c’est ce que les Français attendent de nous”. Marion Maréchal a pour sa part indiqué qu’elle allait s’entretenir mardi avec Nicolas Dupont-Aignan, le patron de Debout la France.Un nouveau front populaire à gaucheA gauche, les cartes ont été rebattues lundi soir : PS, EELV, PCF et LFI ont appelé à “la constitution d’un front populaire” et indiqué vouloir “soutenir des candidatures uniques dès le premier tour” des élections législatives, dans un communiqué également signé par Place publique ou encore Générations. Ils ont encore appelé à “rejoindre les cortèges” prévus ce week-end à l’appel de la CFDT, la CGT, l’UNSA, la FSU et Solidaires et à “manifester largement”.L’annonce s’est fait alors que quelques centaines de jeunes manifestants, venus d’un rassemblement contre l’extrême droite place de la République, arrivaient sous les fenêtres du QG parisien des Ecologistes où les différents responsables de gauche s’étaient retrouvés dans l’après-midi. “Nous l’avons fait, nous avons réussi à nous mettre d’accord !”, a lancé la patronne des Ecologistes, Marine Tondelier, aux militants qui chantaient “Trouvez un accord !”.Gluscksmann évoque l’hypothèse Laurent BergerQuelques heures plus tôt, sur France 2, Raphaël Glucksmann avait répété sa ligne de fermeté face à La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Il a surtout proposé qu’en cas de victoire de la gauche, le nom de l’ex-secrétaire général de la CFDT Laurent Berger soit proposé pour le poste de Premier ministre – une idée qui n’a pour l’heure pas été reprise par les autres partis de gauche.Auréolé de ses 13,83 % de suffrages obtenus dimanche, M. Glucksmann a exclu de devenir lui-même chef du gouvernement. Mais celui qui dirigeait la liste soutenue par le PS, arrivée première à gauche aux européennes, a prévenu : “Ce ne sera clairement pas Jean-Luc Mélenchon” non plus, en prônant de “ne pas refaire la Nupes”.
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Publish date : 2024-06-11 18:32:09
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