Sunny de Katie Robbins
Une Américaine vivant à Kyoto doit affronter un impossible deuil après la mort de son mari et de son fils, disparus dans un accident d’avion. Un petit robot domestique baptisé Sunny, fabriqué par la société d’électronique de son mari, va tenter tant bien que mal de lui apporter du réconfort. Adaptée d’un roman américain publié en 2018, Sunny marque la première création originale de Katie Robbins, scénariste notamment passée par The Affair, et mettra en vedette Rashida Jones (The Office, The Social Network) et Hidetoshi Nishijima, dont on se souvient de la partition délicate dans Drive My Car.
L. M.
Sur Apple TV+ à partir du 10 juillet.
Présumé Innocent de David E. Kelley
C’est à l’origine un roman à succès de l’avocat et écrivain américain Scott Turow, paru en 1987. C’est ensuite un film de 1990 signé Alan J. Pakula, spécialiste des thrillers politiques et auteur de grands court movies, avec Harrison Ford en tête d’affiche. C’est aujourd’hui une mini-série en huit épisodes créée pour Apple par l’infatigable David E. Kelley, dont le CV long comme sa carrière compte, entre autres, La Loi de Los Angeles, Ally McBeal et Big Little Lies. Présumé innocent est de ces histoires inépuisablement adaptables, qui comportent en elles les ingrédients susceptibles de faire frémir n’importe quel·le scénariste : un thriller juridique haletant se ramifiant en murder mystery, où il est question d’un homme accusé à tort d’avoir tué sa maîtresse.
L’homme, c’est Rusty Sabich (ici campé par Jake Gyllenhaal, comme souvent impressionnant), brillant procureur chargé par son supérieur d’enquêter sur le meurtre de sa collègue Carolyn Polhemus (Renate Reinsve), assassinée à son domicile. Or, deux procureurs concurrents, dont l’un vient de briguer un mandat de procureur général, découvrent que Rusty et Carolyn entretenaient une liaison passionnelle, et Rusty se voit suspecté de meurtre. À lui de prouver son innocence et de préserver sa femme (Ruth Negga) et ses deux enfants du chaos à venir.
Il est question, dans Présumé Innocent, de jeux de pouvoir. Celui auquel se livrent des procureurs aux dents longues sur les bancs du tribunal, et dont le procès qui les occupe est moins le garant d’une quête opiniâtre de la vérité (remisée au second plan) qu’un tremplin pour leurs carrières et leurs ego surdimensionnés. Celui aussi, plus pernicieux, qui gouverne une liaison extraconjugale qui vire à l’obsession, et dont on ne cesse de répéter qu’elle est capable de “détruire la vie” des deux amant·es.
Car la création d’Apple est une série profondément désespérée, et assez désespérante, sur la nature humaine, où le salut de ses personnages passe tantôt par le maquillage de leurs méfaits, tantôt par la preuve de leur innocence et donc le dévoilement de leur intimité, qui les accable paradoxalement d’autres torts, souvent moraux. Serions-nous toujours coupables de quelque chose ?
Redoutablement efficace et brodée avec métier par son showrunner chevronné, Présumé Innocent se binge gloutonnement et parvient, à sa manière, à redéfinir les enjeux du roman de 1987. La belle trouvaille de la série consiste à rendre son personnage principal peu aimable, voire presque repoussant, loin de la probité morale habituelle du héros injustement outragé.
Si sa culpabilité n’est jamais le vrai sujet (on nous le certifie innocent), son obsession amoureuse pas tout à fait réciproque pour Carolyn, sa froideur de caractère face à son décès et ses éruptions de violence semblent constamment l’accuser d’autres maux, plus profondément enfouis dans sa psyché. L’interprétation tout en tension de Jake Gyllenhaal, dont les yeux bleu acier et le regard invariablement intense avoisinent dangereusement la folie, y est pour beaucoup. C’est aussi la limite d’une série résolument (trop ?) cynique, qui envisage l’amour comme elle dépeint la justice : une machine à broyer les individus, si aisément capable de bousiller leurs vies.
L. M.
Sur Apple TV+ à partir du 12 juin.
Too Much de Lena Dunham et Luis Felber
Après Sharp Stick, film plutôt raté sorti en France en VOD, Lena Dunham, à qui l’on doit bien évidemment la géniale Girls, revient avec une série sous pavillon Netflix dont la date de sortie n’a pas encore été dévoilée. Le pitch s’annonce prometteur : coécrite par elle-même et son mari, le musicien Luis Felber, Too Much suivra les galères sentimentalo-existentielles de Jessica (Megan Stalter), une New-Yorkaise accro au boulot qui, à la suite d’une rupture amoureuse désastreuse, lâche tout pour s’installer à Londres.
Elle y fera la rencontre de Felix (Will Sharpe), un musicien “qui ne ressemble pas au Hugh Grant de Notting Hill, mais plutôt au coloc bourré de Hugh Grant”, pour une relation amoureuse forcément houleuse. On espère que la créatrice retrouvera ce mélange de fougue, de drôlerie, de spleen et cette acuité pour cerner les errements existentiels de jeunes gens qui faisaient tout le sel de Girls.
L. M.
Prochainement sur Netflix.
Star Wars : The Acolyte de Leslye Headland
Sous la houlette de Disney, les séries ont étendu l’univers de Star Wars pour le meilleur (Andor) et pour le pire (Le Livre de Boba Fett), le pendule oscillant entre tournage en décors réels et mondes sous cloche numérique, jeu de références savant et assujettissement aux attentes des fans.
Créée par Leslye Headland (Poupée russe), qui a tenu à constituer une writing room de scénaristes novices sur la saga, The Acolyte explorera une époque encore jamais vue à l’écran. Sous la Haute République (soit un siècle avant les événements de La Menace fantôme), le maître Jedi Sol tente d’élucider une série de meurtres frappant l’ordre Jedi, alors à son apogée. Son enquête croise la route de Mae, guerrière dangereuse qu’il a connue par le passé, et fait face à des ténèbres émergentes.
Jouant avec les codes du polar en disséminant ses indices au fil des épisodes, la série a placé les arts martiaux au cœur de ses scènes de combat (on y croisera d’ailleurs Carrie Ann Moss, inoubliable Trinity de la saga Matrix) et promet une approche moins manichéenne de l’éternel affrontement entre les côtés lumineux et obscur de la Force.
A. B.
Sur Disney+ à partir du 5 juin.
House of the Dragon, saison 2 de George R. R. Martin et Ryan Condal
La saison 2 de House of the Dragon est sans mystère la série-événement de l’été. D’abord parce qu’au vu des attentes, elle sera abondamment scrutée et commentée, participant à cet engouement joyeux ou furieux qui entoure les grandes séries, même s’il se raréfie depuis l’essor des plateformes et leurs offres toujours plus pléthoriques. Ensuite, parce que la première saison de ce spin-off de Game of Thrones nous avait pris·es par surprise, après le final raté de sa série matricielle. Maintenant son cap anti-épique de bout en bout (de manière assez radicale), elle imposait avec finesse personnages et enjeux, resserrant l’action, osant, tentant, raturant parfois, nous bouleversant souvent. C’était aussi fort qu’inattendu. Cette deuxième saison reprendra les choses là où elles avaient été laissées deux ans auparavant : à l’orée d’une guerre fratricide entre Targaryen pour, évidemment, s’adjuger le Trône de fer. On l’espère aussi juste et aride que la première et succombant le moins possible à une logique inflationniste qui risquerait de la dénaturer.
L. M.
Sur Max ou Prime Video à partir du 16 juin.
The Penguin de Lauren LeFranc
Adversaire emblématique de l’Homme chauve-souris, le Pingouin était déjà apparu notamment sous les traits fortement grimés de Colin Farrell dans le Batman de Matt Reeves, sorti en 2022. Cette série spin-off s’attachera à chroniquer la montée en puissance d’Oswald Cobblepot – aka le Pingouin, toujours campé par l’acteur irlandais – dans le monde criminel de Gotham City, et ambitionne d’insuffler au Batverse un soupçon de naturalisme mafieux, avec Les Soprano comme influence souveraine.
L. M.
Prochainement sur Max.
Toxic Town de Jack Thorne
À la fin des années 1980 et au début des années 1990, le taux de malformations chez les bébés nés à Corby, commune anglaise des East Midlands, était trois fois plus élevé que dans les régions situées aux alentours. En cause, l’un des plus grands scandales environnementaux du Royaume-Uni, survenu quelques années plus tôt : l’affaire des déchets toxiques de Corby. Toxic Town s’attardera sur le parcours judiciaire éprouvant de trois mères dont les enfants portent les stigmates du scandale. Au casting, on retrouvera notamment Jodie Whittaker (Doctor Who, Broadchurch), Aimee Lou Wood (Sex Education) et Robert Carlyle (Trainspotting).
L. M.
Prochainement sur Netflix.
Source link : https://www.lesinrocks.com/series/en-avant-premiere-7-series-a-ne-pas-rater-cet-ete-619457-12-06-2024/
Author : Service Séries
Publish date : 2024-06-12 17:00:00
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