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Législatives : Mélenchon s’en sent “capable”, Ciotti sommé de prendre la porte, Maréchal lâche Zemmour

Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France Insoumise (LFI), lors d'un rassemblement à Lille, après une nouvelle interdiction de leur conférence controversée sur la Palestine, le 18 avril 2024 dans le Nord




21h02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce mercredi 12 juin, ce sont les règlements de comptes chez Les Républicains, un parti ébranlé après le revirement de son patron Eric Ciotti, qui ont rythmé l’arène politico-médiatique. Faisant presque de l’ombre à Emmanuel Macron qui s’est adressé à la presse pendant près d’une heure trente en fin de matinée.La course à Matignon : Mélenchon se sent “capable” d’être Premier ministreLe leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dit ce mercredi soir se sentir “capable” d’être Premier ministre d’un gouvernement de gauche en cas de victoire du nouveau “Front populaire” aux élections législatives anticipées, mais a appelé à “attendre” le résultat des élections. “Je sais quelle est ma contribution à la vie de la gauche. Je dis la chose suivante: on va en rester à la formule qu’a proposée Olivier Faure, c’est le groupe parlementaire le plus important qui propose un Premier ministre”, a déclaré le triple candidat à la présidentielle sur France 2.”Je ne m’élimine pas mais je ne m’impose pas”, a également précisé le fondateur de La France insoumise, qui, fort de ses 22% à la présidentielle, avait fait acte de candidature pour le poste de Premier ministre en 2022 au moment des législatives, poussé par l’alliance de la Nupes. “On sortait de l’élection présidentielle. J’ai annoncé ça pendant que les deux autres (NDLR : Emmanuel Macron et Marine Le Pen) faisaient leur débat et on était à peu près tous d’accord parce que c’était l’ambiance de ce moment-là. Maintenant, c’est autre chose, il faut en tenir compte”, a-t-il déclaré.La phrase du jour : “Je ne veux pas donner les clés du pouvoir au RN “Entendue au Pavillon Cambon Capucine, à Paris, ce mercredi matin, la formule n’est pas sans rappeler une promesse faite en 2017 par le même Emmanuel Macron, alors candidat à l’élection présidentielle : “Je ferai tout pour que dans les cinq prochaines années, ils [NDLR : les électeurs du Rassemblement national] n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes.”À l’époque, l’engagement semblait réalisable. Sept ans plus tard, alors que le RN arrive premier en amassant plus du double des suffrages obtenus par la majorité aux européennes, il apparaît désormais chimérique. Constat que président de la République a bien intégré. Ainsi justifie-t-il son choix, qualifié par de nombreux observateurs d’irraisonné, de dissoudre l’Assemblée nationale. “L’équation parlementaire devenait difficilement tenable : les oppositions voulaient une motion de censure à l’automne.”Façon audacieuse de rester maître de son second quinquennat. Et des horloges, toujours. Mais le pourra-t-il seulement ? Depuis dimanche soir, Emmanuel Macron se retrouve suspendu aux résultats du 7 juillet, second tour des élections législatives anticipées. Impossible donc de se projeter. Pendant sa conférence de presse d’une heure et demie, le président se borne à égrainer quelques mesures consensuelles : indexation des pensions de retraite sur l’inflation, interdiction des portables aux mineurs de moins de 11 ans, et des réseaux sociaux aux moins de 15 ans… Réaction de Sandrine Rousseau sur X ? “Le fascisme est aux portes du pouvoir […] de quoi tu nous parles mec ?”.Le choix : Marion Maréchal lâche Eric ZemmourLa candidate Reconquête aux élections européennes, Marion Maréchal, a appelé ce mercredi à voter pour les candidats de l’alliance entre le Rassemblement national et le patron exclu des Républicains Eric Ciotti aux législatives anticipées, dénonçant la “triple faute” d’Eric Zemmour qui souhaite, lui, présenter des candidats Reconquête contre le RN.”Présenter des candidats de Reconquête dans les circonscriptions législatives, c’est prendre le risque infini de faire gagner des députés macronistes ou d’extrême gauche”, a-t-elle affirmé, refusant de “participer à une énième division des droites” et actant une fracture avec le président de son parti, Eric Zemmour.Le chiffre du jour : 230 circonscriptionsBien qu’arrivée derrière la liste PS-Place publique aux européennes, La France insoumise n’a rien perdu de sa gourmandise. À l’issue du troisième jour des négociations pour la création d’un “Front populaire”, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon s’est servi la plus grosse part du gâteau : quelque 230 circonscriptions sur un total de 577. C’est toutefois moins qu’au temps de feu la Nupes, où les Insoumis s’étaient réservés pas moins de 328 circonscriptions.Les écologistes aussi ont perdu quelques plumes depuis l’accord signé au lendemain de la présidentielle de 2022. De 110 circonscriptions, le parti des Verts chute à 92. Une baisse imputable au mauvais score de la liste conduite par Marie Toussaint au scrutin européen. À rebours des communistes qui, même s’ils ont échoué à envoyer des députés à Strasbourg conservent le quantum de 2022 : 50 circonscriptions.In fine, les grands gagnants de cet accord pourraient bien être les socialistes. Le parti à la rose a fini par obtenir 175 circonscriptions. C’est près de cent de plus qu’aux législatives de 2022. Un joli coup, qui n’est pas sans lien avec le succès aux européennes de Raphaël Glucksmann, dont la liste talonne de moins d’un point celle de la majorité présidentielle.La passe d’armes du jour : Eric Ciotti exclu de LRPeu avant 17 heures ce mercredi, le couperet est tombé. Eric Ciotti a été exclu des Républicains qu’il préside depuis décembre 2022. La plus haute sanction qu’un parti puisse infliger à un de ses membres. Conséquence directe de sa proposition d’alliance avec le Rassemblement national ce mardi au journal de 13H. Annie Genevard, ancienne secrétaire générale du parti, et François-Xavier Bellamy seront chargés d’assurer l’intérim à la tête du mouvement.La décision a été prise “à l’unanimité” du bureau politique des Républicains, qui s’est réuni en l’absence d’Eric Ciotti en milieu d’après-midi à quelques encablures du siège LR. En fin de matinée, la porte du 238 rue de Vaugirard a été fermée à la demande du feu président des Républicains, afin de “garantir la sécurité du personnel”.La sanction décidée par les cadres LR a été balayée d’un revers de la main par l’intéressé. Eric Ciotti a dégainé sur X (anciennement Twitter) un communiqué dans lequel il tonne : “Cette réunion n’a aucune valeur juridique car personne ne dispose du pouvoir de convoquer le bureau politique sans intervention du président du mouvement”. Et de conclure son tweet par un bref “je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérents”. La veille déjà, il avait assuré que “seuls les militants” étaient en capacité de le destituer. Ce sera donc juristes contre juristes.Le sondage du jour : le RN à 31 %, la gauche unie à 28 % et la majorité à 18 %Le RN obtiendrait 31 % des voix au premier tour des législatives le 30 juin devant l’alliance de gauche à 28 %, la majorité à 18 % et LR à 6,5 %, selon un sondage Elabe qui donne une majorité relative en sièges au parti de Jordan Bardella à l’issue du second tour le 7 juillet.Dans cette enquête réalisée pour BFMTV et La Tribune Dimanche, “en fonction du rapport de force actuel mesuré dans l’intention de vote et du résultat aux élections précédentes, le Rassemblement National obtiendrait entre 220 et 270 sièges, l’alliance de gauche entre 150 et 190 sièges, Renaissance/alliés entre 90 et 130 sièges, LR/DVD entre 30 et 40 sièges et les autres forces politiques entre 10 et 20 sièges”.Le podcast du jourAprès le coup de tonnerre des élections européennes et de la dissolution de l’Assemblée, les journalistes du service politique de L’Express se lancent dans une nouvelle campagne : celle des législatives.La vidéo du jourPaul Chaulet, journaliste politique à L’Express décrypte le retournement de veste d”Eric Ciotti, qui propose une “alliance” avec le Rassemblement national.



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Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-06-12 19:37:55

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