Deux ans après le conte pianistique Re Eff, le cofondateur d’Aquaserge revient avec la foisonnante épure d’un Grand Jardin confectionné en quelques journées printanières : “J’ai tout enregistré à la maison avec ma carte son sur le logiciel Ableton Live, entre le salon où se trouvait le piano et la chambre à coucher où j’ai empilé le reste du matériel, Fender Precision Bass, Moog, percussions, deux pédales de delay, une pédale de distorsion et une pédale de fuzz.”
Le résultat est irrésistible : en à peine plus de dix-sept minutes, neuf morceaux d’une grâce ensoleillée, entre claviers et sifflements inspirés par la musique brésilienne : “J’ai toujours aimé ce rapport à la douceur et à la gravité qui existe dans leur écriture, le clair-obscur, le drame qui n’en est finalement pas un…” Sieste sous l’arbre, Sambadrome sur l’herbe, Balade : tout appelle à un voyage teinté d’une mélancolie presque réconfortante, notamment sur Lamentation.
“Je ne voulais pas de poèmes, de paroles, de livret, de baratin”
“Je m’imaginais dormant, me perdant, chassant un trésor, célébrant une fête sur la pelouse du jardin, sous l’ondée, puis le ciel multicolore réapparaissait.” Sur sillon, Julien Gasc déploie toutes les possibilités narratives de l’instrumental : “Je ne voulais pas de poèmes, de paroles, de livret, de baratin… Dans ces chansons, bien sûr que je crie, que je pleure, que je célèbre, que j’essaye de chanter le plus aigu et le plus grave que je peux, je m’escrime, prends des risques, je me livre, je me délivre et je suis dans la joie extrême. Tout est un et multiplicité. J’ai cassé un miroir intérieur lors de la production de Grand Jardin.” À nous d’en admirer les éclats.
Grand Jardin (Julien Gasc). Sortie le 14 juin.
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Author : Sophie Rosemont
Publish date : 2024-06-13 16:30:00
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