On l’a vue chez Steven Spielberg, Amos Gitaï, David Cronenberg, Darren Aronofsky et dans des séries de bon goût comme The Walking Dead et The Serpent Queen. Survivante d’une enfance douloureuse, abandonnée par ses parents, trimbalée de foyer en centre de redressement, Samantha Morton a discrètement cultivé un corpus sans faute. Auquel s’ajoute aujourd’hui Daffodils & Dirt, ces narcisses et cette saleté réunis en guise d’autoportrait confectionné avec Richard Russell. Le producteur londonien, par ailleurs cofondateur du label XL Recordings, a découvert l’impact émotionnel du timbre de Samantha Morton il y a quelques années. Et ce qui devait être une simple apparition sur son projet Everything Is Recorded s’est transformé en duo.
Le verbe de Morton s’y déploie sur une trame spacieuse, laissant libre cours aux respirations et aux beats d’une précision clinique. En témoignent Purple Yellow, où l’intime n’exclut pas le groove, les envolées R&B de Broxtowe et un Cry without End revêtu d’une instrumentation trip hop 2.0 comme Russell sait (parfaitement) les façonner.
On apprécie également la reprise de The Little White Cloud That Cried, du protorockeur des années 1950 Johnny Ray, aussi légère que la rosée du matin, aussi chargée que les cieux d’orage. Un disque à l’image du jeu de Samantha Morton : tout en puissance et en vulnérabilité.
Daffodils & Dirt (XL Recordings/Wagram). Sortie le 14 juin.
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Author : Sophie Rosemont
Publish date : 2024-06-13 06:00:00
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