21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, chaque journée revêt son lot de surprises. Ce samedi 15 juin, l’ombre de Jean-Luc Mélenchon plane plus que jamais sur la stabilité de l’union de la gauche. Les choix des candidats LFI ont créé de nombreuses incompréhensions dans les rangs, accusant la direction de “purge”. Pendant ce temps-là, des milliers de personnes ont défilé dans plusieurs villes en France pour dire non à l’extrême droite au pouvoir.La surprise du jour : François Hollande candidatCe n’est pas une première sous la Ve République. Il n’empêche : l’information a surpris. L’ancien président François Hollande a annoncé sa candidature dans la première circonscription de Corrèze, ce samedi 16 juin, actant ainsi son retour dans la vie politique, selon des informations du journal La Montagne rapidement confirmées. Il sera candidat sous la bannière du Nouveau Front populaire. “A situation exceptionnelle, décision exceptionnelle”, a déclaré à la presse, depuis Tulle, l’ancien chef de l’Etat, qui a déjà été député français entre 1997 et 2012. Sa circonscription avait initialement été attribuée par l’état-major socialiste au maire de Tulle, Bernard Combes. Mais la fédération de Corrèze a annoncé l’investir l’ex-président, ne laissant d’autre choix au PS que de “prendre acte” de cette décision.Avant lui, Valéry Giscard d’Estaing avait retrouvé les bancs de l’Assemblée nationale après avoir quitté l’Elysée, en 1981. Interrogé par BFMTV, le garde des Sceaux, Eric Dupont Moretti, a estimé cette candidature “pathétique” et enjoint l’ancien président de s’allier avec Philippe Poutou, du NPA, nouvellement investi sous la bannière du Nouveau Front populaire.La polémique du jour : LFI fragilise l’unionL’union de la gauche, qui n’avait jusqu’ici pas expérimenté autant de drames que la droite, a vécu la nuit dernière ses premiers soubresauts. Alors que les candidatures dans les 577 circonscriptions doivent être déposées avant dimanche, 18 heures, La France Insoumise, partie prenante de l’union, a entamé une “purge” au sein de ses membres. Des figures historiques du mouvement, comme Alexis Corbière, Raquel Garrido ou encore Danielle Simonnet, n’ont pas été réinvesties dans leur circonscription de Seine-Saint-Denis et de Paris, étant considérées comme des frondeurs de la ligne mélenchoniste.”Jean-Luc Mélenchon a réglé ses comptes avec moi et mes amies”, a déploré Alexis Corbière sur Franceinfo ce matin. “Un parti politique émancipateur, ça ne fonctionne pas comme une entreprise privée où le patron vous licencie car il ne peut plus vous encadrer”, a tonné celui qui a longtemps été un compagnon de route de Jean-Luc Mélenchon, en fustigeant un comportement “mesquin” et “petit”.En parallèle, le député du Nord, Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales à quatre mois de prison avec sursis, a, lui, été réinvesti par la LFI. De quoi rondement agacer François Ruffin, porteur d’un courant dissident au sein du parti de gauche radicale et candidat à sa réélection dans la Somme. “Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand chef. Notre démocratie mérite mieux que vous”, a-t-il écrit sur X.La mobilisation du jour : des milliers de manifestants anti-RNDe Bayonne à Nice, en passant par Marseille, Nantes, Vannes, Reims ou encore le Puy-en-Velay, la France anti-RN s’est mobilisée ce samedi après-midi contre la perspective d’une victoire de l’extrême droite aux législatives. Au total, 98 rassemblements ont été recensés, selon une source policière à l’AFP. Investie par certaines figures de la gauche, à Paris par des membres de la LFI, la mobilisation était initialement appelée par cinq syndicats : CFDT, CGT, UNSA, FSU et Solidaires. 640 000 personnes ont manifesté en France, selon la CGT, dont 250 000 à Paris. La préfecture de police a fait, elle, état de 250 000 manifestants dans le pays, et 75 000 dans la capitale.Le grand récit du jour : l’histoire secrète du Nouveau Front populaireLorsque Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale dimanche dernier, rien n’est joué à gauche, surtout rien n’est gagné pour une union. La dernière, appelée Nupes, est vite tombée en désuétude face aux positions bien ancrées des uns et des autres. Pourtant, en l’espace de quatre jours, les forces de gauche du PS avec Place Publique, de la France Insoumise, des Ecologistes et du Parti communiste ont réussi à s’entendre, après des heures de tractions. De la désertion des écologistes à la bataille du programme, notre journaliste Olivier Pérou vous raconte comment la gauche est parvenue à s’entendre pour refaire une nouvelle union.La vidéo du jour : les six scénarios pour l’après-législativesLa remise en jeu des 577 sièges de l’Assemblée nationale déterminera l’avenir politique du pays. L’Express a imaginé six cas de figure.Le sondage du jour : le RN en têteA quinze jours du premier tour du scrutin de ces législatives anticipées, le Rassemblement national porté par Jordan Bardella est donné en tête. Selon le nouveau baromètre Legitrack d’OpinionWay – Vae Solis pour Les Echos, le parti d’extrême droite est crédité de 33 % des voix, suivi du Front Populaire avec 25 % et de la majorité présidentielle et son parti Renaissance, avec 20 %. Mobilisés par des crises et autres trahisons, Les Républicains peinent à décoller (7 %). Reconquête, lâché par une partie de ses cadres atteint tout juste les 3 %.
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Publish date : 2024-06-15 15:58:09
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