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“The Bikeriders” : Jeff Nichols joue avec l’esthétique des gangs du Midwest

“The Bikeriders” : Jeff Nichols joue avec l’esthétique des gangs du Midwest



Sous l’inspiration d’un livre-album de Danny Lyon, photographe ayant suivi les Vandals, un groupe de bikers des années 1960, Jeff Nichols revient en pleine charge héroïque sur l’asphalte et dans la poussière du Midwest. D’emblée, les moteurs vrombissent fort ; pourtant, The Bikeriders n’est pas, à bien des égards, ce qu’il semble être.
Il est d’abord moins une épopée de bikers qu’un polar mafieux, citant expressément les codes virilistes de ses aînés (Scorsese et De Palma). Jodie Comer est ainsi une nouvelle variation de ces blanches colombes incarnées par Lorraine Bracco (Les Affranchis) ou Penelope Ann Miller (L’Impasse), narratrice mais aussi spectatrice, tenue à distance par le schéma qui structure le récit, sous forme d’une interview.
Jouer avec les codes des motards
Identiquement, le leader du clan (Tom Hardy) regarde lui-même Marlon Brando à la télé dans L’Équipée sauvage, qui lui apparaît comme un modèle épiphanique et dont il pique immédiatement une ligne de dialogue. C’est le leitmotiv de The Bikeriders : devenir une réplique, une copie, jouer avec les codes cosmétiques des motards qui passent l’essentiel de leur temps à jouer à la bagarre pour mieux partager ensuite des binouzes au coin du feu.
Une ritualisation qui trouve son plus bel effet lorsqu’une brigade de pompiers figés en rang comme au cinéma scrutent les bikers qui contemplent leur incendie avant d’intervenir. “Ils ont peur de nous”, disent les Vandals. Mais ils se trompent. Ils sont fascinés, transis, immobilisés.
C’est parce que The Bikeriders ne veut pas lancer ses motos à pleine balle. Il est moins un film de route que de bars, de parkings et de pique-niques où l’on stagne, enivré·e et à moitié amorphe, où chaque réplique s’accroche désespérément au fin fond de la gorge.
Une fois éteints, les moteurs vibrent comme une tempête sous un crâne, les doigts de pied en éventail sur un transat. C’est l’ultime travestissement de The Bikeriders : moins un film de grands vents qu’un cocon trop rassurant, qui finit parfois par tourner à vide.
The Bikeriders de Jeff Nichols, avec Jodie Comer, Austin Butler (É.-U., 2024, 1 h 56). En salle le 19 juin.



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/the-bikeriders-jeff-nichols-joue-avec-lesthetique-des-gangs-du-midwest-619622-15-06-2024/

Author : Arnaud Hallet

Publish date : 2024-06-15 06:00:00

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Tags :Les Inrocks

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