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Législatives : Attal la joue solo, la colère de Ciotti contre Darmanin

Ce jeudi 20 juin 2024, Gabriel Attal a appelé les Français à le "choisir" comme Premier ministre aux élections législatives.




21 h 02, dimanche 9 juin. La France bascule dans un inconnu vertigineux, après l’annonce présidentielle de la dissolution de l’Assemblée nationale. Depuis, la campagne bat son plein afin d’élire les 577 députés qui composeront l’Assemblée nationale et qui dessineront la future majorité qui gouvernera le pays. Ce jeudi 20 juin, les représentants des principales forces politiques étaient invités à défendre leur programme économique devant le Medef et les organisations patronales. Gabriel Attal a de son côté appelé les Français à le “choisir” face aux “extrêmes”, tandis qu’Eric Ciotti récuse l’étiquette d’extrême droite qui lui a été attribuée par le Conseil d’Etat.L’appel du jour : Attal demande aux Français de le “choisir” comme Premier ministreGabriel Attal le rappelle toujours un peu plus chaque jour : le chef de file de la Macronie pour ces élections législatives, c’est bien lui. Lors de la présentation du programme du camp présidentiel ce jeudi, le locataire de Matignon a appelé les électeurs à le “choisir” comme Premier ministre. Le tout, en se plaçant de nouveau comme le rempart face aux “extrêmes”, incarnés à ses yeux par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire.”Quel que soit le résultat de l’élection, le président de la République est président jusqu’en 2027. Le résultat de l’élection, ce n’est donc pas qui est président de la République, c’est qui est Premier ministre, qui gouverne, avec quel gouvernement et quelle majorité”. Avant d’ajouter : “Le 9 janvier, le président de la République m’a nommé. Le 30 juin, j’aimerais que les Français me choisissent.” Rien n’assure pourtant qu’Emmanuel Macron ne le choisisse de nouveau à Matignon, même dans l’hypothèse aujourd’hui peu probable d’une victoire du camp présidentiel.Le grand oral du jour : devant le patronat, les différents camps défendent leur projet économiqueQuelle vision pour l’économie française ? Les organisations patronales, notamment le Medef, ont auditionné ce jeudi lesprincipaux chefs de partis et de coalitions de ces élections législatives : Edouard Philippe pour Horizons, Boris Vallaud et Eric Coquerel pour le Nouveau Front populaire, Jordan Bardella et Eric Ciotti pour leur union autour du Rassemblement national, Bruno Le Maire pour le camp présidentiel, et Bruno Retailleau pour Les Républicains. Un entretien qui partait déjà mal pour l’alliance de gauche et le RN, le Medef ayant jugé ce mercredi leurs mesures “inappropriées” et “dangereuses” pour l’économie.Premier interrogé, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe a insisté qu’il ne fallait “absolument pas changer la logique” de la politique en faveur des entreprises mise en œuvre depuis 2017 par le camp présidentiel. Eric Coquerel et Boris Vallaud, pour le Nouveau Front populaire, ont demandé “un effort de patriotisme économique” aux milliardaires, tout en défendant les vertus de leur projet de relance par la demande, passant notamment par la hausse du Smic mais aussi la création de “recettes fiscales nouvelles”.Jordan Bardella et Eric Ciotti, pour la première fois côte à côte dans cette campagne depuis la signature de leur accord électoral, ont dénoncé la “déraison budgétaire” du gouvernement et le “risque de décrochage économique” du pays. Le patron du RN a promis un audit des comptes publics pour y remettre “de l’ordre”. Sur les retraites, ce dernier a aussi assuré vouloir maintenir le départ à 60 ans pour les carrières longues, mais sans vraiment trancher sur le report général à 64 ans de la dernière réforme du gouvernement.Bruno Le Maire, ministre de l’Economie depuis 2017, a de son côté assuré que “la marge de manœuvre budgétaire de la France est nulle”, qualifiant les propositions de l’union de la gauche et du RN de “programmes délirants et à contretemps de la situation des finances publiques”. Enfin, le sénateur LR Bruno Retailleau a critiqué le modèle du “social étatisme” en place “depuis des années”, plaidant pour “plus de croissance” en misant sur la compétitivité et “moins de dépenses”, assurant que l’Etat devait réaliser près de 100 milliards d’euros d’économies.Le coup de gueule du jour : Ciotti refuse l’étiquette d’extrême droiteLe ministère de l’Intérieur a tranché. L’alliance entre Eric Ciotti – et les rares cadres des Républicains l’ayant suivi – avec le Rassemblement national a été classée d'”union de l’extrême droite” par la Place Beauvau, chargé de l’organisation des élections législatives.Le symbole de cette décision a scandalisé le président (en sursis) des Républicains, qui n’a pas manqué de copieusement critiquer ce choix. “Nous sommes l’union de la droite et rien d’autre”, a-t-il ainsi affirmé. Celui-ci a dénoncé “une basse manœuvre de la Macronie” et “un scandale démocratique d’une gravité inédite”, réclamant une “rectification immédiate” de la part de Gérald Darmanin et du ministère de l’Intérieur.Eric Ciotti voit aussi derrière cette décision un “deux poids – deux mesures” par rapport à la qualification attribuée au Nouveau Front populaire. “L’alliance des socialistes, du NPA et des Insoumis est simplement qualifiée’d’union de la gauche’par monsieur Darmanin”, a-t-il fustigé. “Cette ambivalence de traitement est flagrante. D’un côté, les Français patriotes sont injustement étiquetés. De l’autre, une extrême gauche séditieuse, factieuse et antisémite bénéficie d’une terminologie bien plus douce”.A noter que le Rassemblement national avait déjà contesté cette qualification d'”extrême droite”. Le Conseil d’Etat, en mars dernier, avait néanmoins bien confirmé cette classification.La date à cocher dans l’agenda : le 25 juin, le premier grand débatLe 25 juin, à 18 heures, l’équipe de France jouera son dernier match de poules de l’Euro 2024 contre la Pologne. Mais sur la même chaîne (TF1), à 21h, se tiendra également le premier grand débat de ces élections législatives, à cinq jours du premier tour. Si sans surprise, Jordan Bardella et Gabriel Attal représenteront respectivement le Rassemblement national et le camp présidentiel, le Nouveau Front populaire a choisi d’envoyer l’ancien député LFI des Bouches-du-Rhône et coordinateur général du mouvement, Manuel Bompard.La gauche a ainsi décidé de se répartir les quatre grands débats qui se tiendront d’ici le 7 juillet entre les quatre principales forces politiques qui composent leur union : Manuel Bompard (LFI) pour TF1, Olivier Faure (PS) pour France 2, Marine Tondelier (Les Ecologistes) pour BFMTV, et enfin Fabien Roussel (PCF) pour CNews.Le sondage du jour : le RN toujours en tête, le camp présidentiel remonte Selon un sondage Ifop-Fiducial pour LCI, Le Figaro et Sud Radio publié ce jeudi, l’alliance entre le Rassemblement national et la frange de LR partie avec Eric Ciotti récolterait 34 % des voix au premier tour des élections législatives, le 30 juin prochain. Soit cinq points devant l’alliance de gauche, le Nouveau Front populaire, estimée à 29 % selon cette étude. Le camp macroniste, de son côté, est estimé à 22 %, soit une remontée par rapport à la plupart des études d’opinion publiées depuis la dissolution.Enfin, les Républicains – hors alliance avec le RN – stagnent à 6 % des voix, tandis que Reconquête ne récolterait que 2 % des scrutins. Selon cette étude, la participation au premier tour serait par ailleurs estimée à 64 %.



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Publish date : 2024-06-20 16:19:49

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