Il y a comme une odeur douce-amère autour de cette troisième saison de Drag Race France qui, d’épisode en épisode, oscille entre faux pas et réjouissances. Si la cata du ball de la semaine passée nous donnait des sueurs froides quant à la direction confuse du show, ce quatrième épisode vient quelque peu relever nos attentes sans toutefois effacer nos inquiétudes.
Et cette semaine, exit les Jeux olympiques (hourra) ! Puisque après le défilé consacré à Mylène Farmer en saison 1, puis à Dalida en saison 2, c’est au tour d’une nouvelle diva francophone d’être célébrée : la légende québécoise elle-même, Céline Dion. Pour ce faire, l’émission met les bouchées doubles en choisissant de transposer la vie de la star dans un “musidrag” d’exception, composé de sept personnages.
Un musidrag réussi
Ce choix, pas si surprenant – la version américaine a par exemple déjà dédié ce challenge à de nombreuses célébrités, comme Joan Crawford, Madonna, ou encore la famille Trump –, a toutefois le mérite de ne pas chercher à reproduire la recette qui avait fait l’éclatante réussite du musidrag de la saison dernière (Le Bossu de Notre-Drag).
Cinq queens jouent Céline à cinq périodes de sa carrière, une sixième interprète Maman Dion et une septième incarne son manager et mari René. Si l’on peut être dubitatif quant à la nécessité de glorifier une telle histoire d’amour, son schéma relationnel étant aujourd’hui sujet à des débats légitimes (elle avait 13 ans et lui 40 quand il et elle se sont rencontré·es, et René a été qualifié de “cringe” par la guest judge Louane durant l’épisode…), force est de constater la réussite formelle du spectacle.
En effet, aucune bévue n’est réellement venue l’entacher, les partitions habitées (la palette de mimiques de Leona Winter, l’explosion de Ruby On The Nail) et hilarantes (le génie du Filip en mère de la star) ayant fait autorité.
My heart will go down
Malheureusement, cette réussite globale perd in fine de sa saveur lorsque l’épisode arrive à l’étape du judging, où les jurés distribuent les bons et les mauvais points. Comme la semaine passée, le montage de l’émission a empêché de justifier habilement leurs remarques, perdant irrémédiablement en pertinence. En témoignent les critiques faites à Leona Winter, qui visaient la qualité apparemment branlante de son lip-sync, sans qu’à l’écran, on ne nous ait jamais montré quoi que ce soit de tel.
Plus encore, l’épisode finit par opérer un twist vacillant, amené par Nicky Doll : “Cette semaine, vous nous donnez toutes une raison de vous faire gagner, et vous nous donnez toutes une raison de vous faire lip-syncer.” Et ce, alors même que certaines concurrentes, comme Lula Strega ou Le Filip, n’ont pas essuyé une seule critique négative, ni sur leur prestation ni sur leur runway.
L’émission continue ainsi de chercher à bâtir des storylines divertissantes (l’évolution du Filip, qui se dévoile de semaine en semaine après avoir été critiquée pour sa nonchalance, l’agacement des autres queens par Leona Winter…) sans réussir à leur donner corps : le traitement de cette dernière, similaire à celui de Keiona l’an passé – à savoir frôler des semaines durant la victoire d’un maxi-challenge, avant d’enfin s’en emparer lors du musidrag –, n’a que peu de saveurs tant il semble prémâché.
Source link : https://www.lesinrocks.com/series/drag-race-france-3-saison-3-episode-4-celine-pour-le-meilleur-mais-aussi-pour-le-pire-622514-24-06-2024/
Author : Jolan Maffi
Publish date : 2024-06-24 20:41:27
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