13. Le Dernier Maître de l’air (2010)
En s’essayant pour la première fois au blockbuster pour enfants, Shyamalan se perd dans un grand fourre-tout indigeste au déploiement formel peu heureux. Hélas, la fascination du film pour la nature, ajouté aux influences revendiquées de Tsui Hark et Zhang Yimou ne parviennent pas à élever le film – qui sera un échec – au-delà de ses grandes maladresses.
12. After Earth (2013)
Film de SF censé faire renouer Shy avec le succès après plusieurs grosses déconvenues au box-office (en vain), After Earth projette Will Smith et son fils, Jaden, dans un monde post-apocalyptique en proie à des animaux mutants. Visuellement abouti, il patauge dans un récit paresseux qui recycle des éléments un peu attendus de la fable écolo. Surtout, la mise en scène semble dénuée de cette pulsation shyamalanienne qui rend son cinéma si vibrant.
11. Knock at the Cabin (2023)
Home-invasion assez brillant pendant sa première moitié, le film bascule dans un second temps dans le grand spectacle apocalyptique à la mythologie un peu pompeuse. Ponctué de flash-back inutiles qui n’arrange rien, Knock at the Cabin se clôt par une fin si confuse qu’on se sait plus si le réal a quelque chose à nous dire d’intéressant sur les théories du complot et la collapsologie.
10. Incassable (2000)
Un des Shy les plus aimés… qui ne nous convainc qu’à moitié. Si l’on reconnaît au cinéaste d’avoir devancé de quelques années la frénésie pour les super-héros avec cette méditation étrange et mélancolique, on regrette une pesanteur dans le film, un esprit de sérieux trop surplombant qui empêche au conte de décoller du sol.
9. La Jeune fille de l’eau (2006)
En suivant le parcours d’une jeune nymphe émergent d’une piscine et arrivant dans notre monde, le cinéaste livre un étrange mais extrêmement entêtant conte de fées moderne. Toujours à la limite de la mièvrerie (ce sera un gros échec commercial et critique), le film assoit un peu plus Shy en dernier romantique d’Hollywood.
8. Signes (2002)
Avec ce récit d’extraterrestres, le cinéaste propose un grand questionnement sur la place de l’autre et de son acceptation. Sans doute le film le plus traversé par sa foi chrétienne – et son premier sur les traumas post-11 septembre –, Signes replace la croyance comme nécessité fondamentale du vivre-ensemble.
7. Glass (2019)
Dernier volet qui clôt la trilogie amorcée par Incassable, Glass poursuit son étude sur notre rapport à la figure du super-héros moderne et parvient à complexifier les réflexions initiées par le premier film. Il renverse l’habituelle dichotomie bien/mal confiée aux super-héros et révèle le grand chaos d’une Amérique sous Trump en manque total de repères.
6. Sixième sens (1999)
Premier grand coup d’éclat qui acte la révélation du nouveau petit génie d’Hollywood, Sixième sens impressionne par la patience formelle apparemment sans effort de Shyamalan, capable de générer toute sa tension avec une intrigue pourtant extrêmement vaporeuse. Une quiétude générale qui sera totalement bouleversée par l’un des twists les plus célèbres de l’histoire de cinéma…
5. Le Village (2004)
Manipulant avec beaucoup de malice une certaine esthétique traditionaliste et conservatrice étasunienne, Le Village révèle la paranoïa qui règne au cœur de l’Amérique au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. En centrant son récit sur une petite communauté reculée, il examine les mécanismes par lesquels la peur est instrumentalisée. 20 ans après, le film est toujours aussi pertinent et résonne plus que jamais avec l’actualité.
4. Old (2021)
Sur une plage de vacances, le temps s’accélère anormalement et conduit en quelques heures le corps de ses visiteur·ses vers la vieillesse. Derrière le high concept se cache un film extrêmement vaporeux, où l’efficacité de la fable sardonique se retrouve totalement contaminée par le malaxage du temps que produit la caméra de Shy (ici, le temps s’écoule par un sublime mouvement de caméra digne d’Antonioni).
3. Phénomènes (2008)
On connait la piteuse réputation du film, et pourtant, année après année, l’affection que l’on porte pour Phénomènes ne fait que se renforcer. Sous ses airs de grosse machine hollywoodienne dépouillée de la sophistication arty de Sixième sens ou d’Incassable, cette fable écologique et fantastique qui réinvente la figure du zombie est d’une invention formelle éblouissante, capable de terroriser son ou sa spectateur·rice par une simple brise de vent.
2. Split (2017)
Shyamalan délaisse le conte fantastique pour un thriller psychanalytique, porté par un James McAvoy multipliant les personnalités d’un même personnage. Avec Split, terrifiant et envoûtant à la fois, entre minimalisme et accents plus baroques, le cinéaste semble trouver le parfait équilibre de sa mise en scène.
1. The Visit (2015)
Après avoir essuyé plusieurs naufrages critiques et financiers à Hollywood, Shyamalan délaisse les gros studios et se penche vers un film indé à tout petit budget. Doté d’une liberté artistique absolue, le réalisateur recentre ses thèmes de prédilection au sein d’une petite maison et les déploie avec une virtuosité inégalée. Plus qu’une renaissance, il atteint ici le sommet de sa filmographie.
Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/on-a-classe-les-13-films-de-m-night-shyamalan-625823-05-08-2024/
Author : Ludovic Béot
Publish date : 2024-08-05 17:54:27
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