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”Alien : Romulus”: un exercice de style ludique mais sans panache

”Alien : Romulus”: un exercice de style ludique mais sans panache



Toujours dans les bons coups quand il s’agit de faire revivre d’anciennes sagas horrifiques, après avoir remaké l’Evil Dead de Sam Raimi puis co-scénarisé et co-produit le dernier opus en date de Massacre à la tronçonneuse, le cinéaste Fede Álvarez a donc été désigné comme le nouvel élu pour réanimer les xénomorphes dans Alien : Romulus. Un comeback tonitruant pour la saga qui fait suite à huit ans de disette d’horreur spatiale, après l’interruption soudaine de la trilogie de préquelles entamée par Ridley Scott lui-même avec Prometheus et Covenant.

Ce retour aux affaires est on ne peut plus studieux, tant le film semble non seulement vouloir revenir aux origines de la franchise, en se calquant essentiellement sur un éco-système en huis-clos et oppressant, mais aussi en compiler toutes les grandes idées pour en délivrer la mesure la plus juste possible. Rien ou presque ne dépasse de cet exercice exécuté avec dextérité et élégance, sans non plus jamais perdre de vue son aspect ludique, mais hélas avec très peu de panache.

Entre Alien et Aliens

Chronologiquement situé entre le premier et le deuxième opus, cet Alien : Romulus quitte rapidement son premier biome, une planète minière où vivent des colons réduits en esclavage, pour rejoindre le vaisseau originel de la saga, nouveau théâtre meurtrier. C’est une nouvelle partie qui s’enclenche.

Cet Alien est pourtant moins une grande partie de cache-cache qu’une traque apeurée vers les monstres. Il reste bien sûr un film de portes, à ouvrir, à fermer et qui entravent la circulation de l’équipage, et exploite ainsi ses salles et ses corridors pour diversifier ses ambiances et ses mécaniques, à la manière d’un jeu vidéo. Chaque pièce, parfois dans de superbes monochromes jaunes ou rouges, dicte ainsi ses règles et son gameplay : interdiction de faire du bruit, de suer, éviter des gerbes d’acide comme dans un platformer en lévitation… Le film emprunte même directement au jeu-vidéo Resident Evil, autre grande œuvre de portes, avec une citation très nette jusque dans son découpage où l’on a l’impression de voir Jill Valentine face au premier zombie dans l’ouverture du manoir de l’opus originel sur PS1.

Alien superstar

Alien : Romulus est peut-être moins à prendre comme un hommage d’une haute fidélité à la saga toute entière, que pour la révérence nerd à ses monstres eux-mêmes. Le grand rajeunissement du casting fait enfiler au film son costume de slasher spatial, n’ouvrant aucune nouvelle porte sur la mythologie de la saga mais en redessine des contours plus modernes, où la bête fascine. Cadenassé par ses propres modèles, l’épopée claustrophobe déverse quelques moments étincelants, non pas dans l’évitement des monstres mais dans leur confrontation même. Pas avare en pénétrations, contaminations et autres fusions, Alien : Romulus embarque ainsi pour la fascination qu’il a pour ses créatures qui, dans la seconde partie du film, sont au cœur de toutes les images. Entre animatroniques, maquettes et prothèses, le film s’épanche, groggy, des rendus de texture, de peau, de matière, de sécrétions, de brillance et d’huile noire. Le ballet de facehuggers, chestbusters et xénomorphes enivre alors, dès lors que les portes s’ouvrent, que l’air circule. Et qu’on laisse réellement entrer les monstres. Plein cadre.



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/alien-romulus-un-exercice-de-style-ludique-mais-sans-panache-626735-15-08-2024/

Author : Arnaud Hallet

Publish date : 2024-08-15 11:17:46

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