C’est l’été dans une banlieue ouvrière en Suède. Les trois jeunes sœurs Laura, Mira et Steffi vivent seules après la disparition de leur mère. La plus grande, âgée de 16 ans, prend soin de ses cadettes. Obligées de construire une nouvelle vie, elles tentent de bâtir un modèle familial dans lequel elles injectent une forme d’insouciance. Plutôt que de dépeindre le cataclysme provoqué par cet abandon, le film met en évidence la liberté totale d’une vie dégagée du contrôle parental. La caméra de Mika Gustafson fait le portrait de l’union et de la sororité, et saisit remarquablement le chaos de la jeunesse.
Ce drame social sur le passage à l’âge adulte s’éloigne de l’exubérance artificielle que l’on pouvait craindre pour se concentrer et révéler un équilibre délicat entre autonomie et désespoir, adroitement dosé entre réalisme et stylisation proche du conte fantastique. Poétique et lyrique par son écriture, la tendresse de Paradise Is Burning n’est en effet qu’une apparence. Le film scrute un quotidien où la joie et la liberté cohabitent avec une profonde solitude et révèlent la grande tristesse qui traverse ses personnages dans leur expérience du monde.
Paradise Is Burning de Mika Gustafson, avec Bianca Delbravo, Dilvin Asaad. En salle le 28 août.
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Author : Ludovic Béot
Publish date : 2024-08-25 07:00:00
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