Relieved de Deadletter
“Les hanches bougent, les chakras s’alignent, la dépression clinique est guérie ?”, lançait Deadletter d’un ton caustique, aux prémices de juillet, pour évoquer la sortie de Relieved sur ses réseaux sociaux. Si l’on avait déjà cerné le penchant pince-sans-rire de ces Anglais surdoués, on aurait tout de même envie d’acquiescer. Car il faut avouer que cet été, on s’est mis ce nouveau titre sous perfusion (Relieved donc, tout est dans le nom) – et cela nous a plutôt bien réussi. Incursions de saxo, lignes de basses capiteuses, guitares aux saturations ténues… Le meilleur de ce que le post-punk a à offrir, conjugué au son des vagues et aux rayons du soleil. L’eurythmie qu’il nous fallait. LL
Under Our Pillows de The Smile
Pour les nostalgiques de Radiohead comme moi, l’album Wall of Eyes de The Smile offre un succédané salutaire qui permet de nous replonger dans l’épure expérimentale du groupe britannique époque nineties. Le morceau Under Our Pillows déploie ses volutes psychédéliques à travers les arpèges syncopés de la guitare de Jonny Greenwood, qui s’enroule merveilleusement autour de la voix caverneuse de Thom York. Tout entier conçu dans l’art de la dissonance, l’album nous envoûte encore, huit mois après sa sortie, dans la torpeur estivale. AC
Love Will Redeem You de Lip Critic
Empreint de violence électronique proche du punk et de sonorités industrielles à la Machine Girl ou Death Grips pour situer le groupe, Lip Critic sait jouer sur le décalé à la fois dans les textes et dans les compositions. Love Will Redeem You en est le meilleur exemple avec sa batterie surexcitée doublée de kicks électroniques proches de la drum’n’bass : rien de mieux que ce shoot d’adrénaline de 2 minutes 32, qui réveillerait les plus moroses pour les faire danser frénétiquement jusqu’au bout de la nuit. C’est peu dire que le groupe fait dans l’extrême et sait le retranscrire. EB
What’s This About (La La La La) de Kate Bollinger
Parue en plein cœur de l’été, What’s This About (La La La La) de la chanteuse-autrice-compositrice-vidéaste Kate Bollinger (elle a notamment signé le clip de cette petite merveille) a toutes les vertus : une fraîcheur idéale pour supporter la canicule, une mélodie solaire pour celles et ceux qui souffrent de summertime sadness, et une légèreté nonchalante propice au prélassement estivant dans une chaise longue. Bonus : cette bulle d’euphorie peut s’écouter en toutes saisons. LM
Si Antes Te Hubiera Conocido de Karol G
“Empezó el verano!” Dès les premières notes, écoutées au réveil le 21 juin dernier, le nouveau single de Karol G a donné le ton pour la saison estivale. Avec Si Antes Te Hubiera Conocido, la Colombienne signe un merengue enflammé, idéal pour en rythmer chaque instant. Accompagné d’un clip particulièrement coloré et tourné en République dominicaine, ce morceau nous fait rêver de ces vacances où l’on passe des soirées entières à danser sur la plage. Une véritable ode à cette île, à la communauté latine que Karol G célèbre comme “joyeuse, heureuse, belle, contagieuse”, et à l’été. CA
Life in a Wind de Léon Phal
Moins d’un an après la sortie du réconfortant Stress Killer, Léon Phal est revenu début juillet avec Life in a Wind, une ode au lâcher-prise et à la liberté. Accompagné d’Oddisee et Wolfgang Valbrun, le saxophoniste virtuose fusionne rap et soul avec un groove irrésistible, et rappelle que le jazz n’est ni poussiéreux, ni réservé à une élite, mais bien une musique mouvante, hybride et sensuelle. Parfait pour rythmer la langueur de l’été et prolonger la quiétude des vacances au-delà de la rentrée. CD
Good Luck, Babe! de Chappell Roan
Il y a presque un an, la jeune chanteuse du Missouri Chappell Roan sortait son premier album. Faute de single locomotive, il végète en bas des charts. Jusqu’à ce qu’elle y adjoigne le tube miraculeux Good Luck, Babe!, qui trône désormais en haut des tops et a fait décoller l’album. Ses vocalises à la Kate Bush, son énergie à la Cindy Lauper, ses tenues de drag queen post-Lady Gaga, ses hymnes à la Gwen Stefani, et la liberté avec laquelle elle met en scène son homosexualité font de Roan la popstar ultime du moment, à la fois synthèse de nombreuses glorieuses ainées et totalement singulière. JML
Atlantis (I Need You) de LTJ Bukem
Ma pause estivale a été rythmée par une lecture : Hardcore, un recueil d’articles du critique musical Simon Reynolds sorti aux éditions Audimat. Dans les années 1990, il a assisté à la naissance d’un genre électronique maître des raves britanniques : la jungle. L’ouvrage est jalonné de références musicales qui ont amplement contribué au mouvement. Cet été, j’ai trouvé ce morceau comme on déterre un fossile. Sorti en 1993, Atlantis (I Need You) est une caresse auditive. Une pépite d’ambient jungle comme on n’en fait plus aujourd’hui. La recette ? Une voix suave, érotique, profondément soul, un break de batterie à la fois tendre et percutant, puis des nappes sonores envoûtantes. À chaque fois que je l’écoute, j’ai comme l’impression de sentir le vent effleurer ma peau tout juste salée par l’océan. MS
The girl, so confusing version with lorde de Charli XCX
Impossible de passer à côté si on a un tant soit peu traîné sur les réseaux ou écumé les boîtes queer et techno cet été : Charli XCX et son Brat étaient partout. Et une chanson en particulier, ou plutôt un remix, cristallise à merveille la saveur douce-amère de ce disque unique, à la fois insolent et terriblement sensible : Girl, so confusing, en feat avec Lorde. L’occasion pour les deux popstars, dont la relation tumultueuse a été scrutée et analysée par les médias pendant des années, de mettre les choses à plat et de se livrer l’une à l’autre dans une joute verbale hautement introspective, le tout sur un rythme électro-pop à la cadence irrésistible. Comme quoi, il est encore possible de s’émouvoir en club. JM
I Think About Heaven de Christopher Owens
En pleine torpeur estivale et trêve olympique, une nouvelle tombée du ciel un 30 juillet sous le soleil corse : le comeback inespéré de Christopher Owens, le leader foudroyé des cultissimes Girls. Après neuf ans d’absence discographique depuis son fameux Chrissybaby Forever (2015), le chanteur californien revenait sans crier gare avec I Think About Heaven, un bien nommé single après tant d’années noires (Chet JR White, son complice de Girls, mort trop tôt en 2020) et de traversée du désert. En six minutes aussi frissonnantes que lumineuses, on retrouve la voix et les mots rédempteurs de Christopher Owens. Une joie incommensurable pour qui le tient pour un génie ardent, dont le quatrième album, I Wanna Run Barefoot Through Your Hair, arrivera cet automne – l’autre meilleure nouvelle de l’été. FV
Source link : https://www.lesinrocks.com/non-classe/nos-10-tubes-de-lete-2024-les-morceaux-qui-ont-ambiance-la-redac-627292-26-08-2024/
Author : Jessica Binois
Publish date : 2024-08-26 11:15:42
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