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Jean Dujardin sous le masque de Zorro, qu’est-ce que ça vaut?



Avec son masque, son chapeau et son épée, Zorro a traversé la pop culture mondiale (notamment grâce à la série sixties diffusée un peu partout) mais n’a rien d’une tradition française. Nous avons connu Fantomas et Thierry la Fronde, tandis que ce personnage de justicier pré-super-héros est longtemps resté une affaire américaine, de Douglas Fairbanks, dès l’ère du muet, jusqu’au délicieux Masque de Zorro, avec Antonio Banderas et Catherine Zeta-Jones, à la fin des années 1990. Au point que la série qui arrive sur Paramount+ – attendue plus tard sur France Télévisions – est l’une des premières tentatives sous nos contrées de donner vie au héros créé par Johnston McCulley en 1919.
C’est Jean Dujardin, mélange d’ADN franchouillard et de touche hollywoodienne, qui s’y colle. Sa version de Zorro, drivée par les scénaristes Benjamin Charbit et Noé Debré, réalisée par Jean-Baptiste Saurel et Émilie Noblet, une équipe plutôt jeune, commence de façon assez attendue : écrasé par la figure de son père (André Dussollier), Don Diego de la Vega mène une existence pénible le jour mais excitante la nuit, quand il s’oppose sous son masque aux visées des caciques locaux pour rétablir une forme d’égalité dans la petite ville désertique de Los Angeles.
Du spectaculaire en mode cape et épée
Tournée en Andalousie, terre de prédilection de Sergio Leone, la série n’a rien d’une production bricolée. Les grands moyens se voient, même si le spectaculaire en mode cape et épée ne constitue pas son horizon le plus intéressant. Ce qui la distingue et la rend finalement attachante – malgré un humour post-Canal un peu daté – tient plutôt à sa tentative romanesque et hybride, évidente après une poignée d’épisodes.
Zorro se concentre alors sur les émois de son héros à la double vie et de sa femme – enfin, celle de Don Diego de la Vega – prénommée Gabriella (Audrey Dana), avec qui Zorro entame une relation torride. En clair, Don Diego le falot crée du désir pour Zorro, cette autre version de lui-même.
La série trouve sa voie dans un territoire de purs sentiments
Le récit mue peu à peu en comédie du remariage – genre hollywoodien classique s’il en est – et se déploie assez agilement dans un jeu de masques qui tombent et de désir qui grimpe en flèche.
Si la série ne parvient pas toujours à trouver un équilibre entre les genres qu’elle frôle, de l’aventure pure à la romance, si elle n’assume pas non plus sa dimension de fable politique au service des opprimé·es, on aime qu’elle finisse par trouver sa voie dans un territoire de purs sentiments. Zorro se révèle autrement que comme une série familiale aux sourires forcés (même si elle l’est aussi) et c’est une bonne nouvelle.
Zorro de Benjamin Charbit et Noé Debré, avec Jean Dujardin, Audrey Dana, André Dussollier. Sur Paramount+, à partir du 6 septembre.



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Author : Olivier Joyard

Publish date : 2024-09-02 07:00:00

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Tags :Les Inrocks

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