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Gisèle Pelicot : l’héroïne, le vent de sororité et l’espoir du changement, l’édito de Julia Tissier



Cette semaine, des dizaines de femmes sont venues s’asseoir sur les bancs de la cour criminelle du Vaucluse pour soutenir Gisèle Pelicot, droguée durant quasiment 10 ans par son mari pour la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur des sites de rencontres. 

“En tant que femme et féministe, je trouvais ça vital d’être là, dit l’une d’entre elles interviewée sur BFM TV, c’est un procès, je pense, historique contre le patriarcat aussi, contre les violences faites aux femmes. J’invite tout le monde à venir voir, même si c’est une heure.” En quelques jours, Gisèle Pelicot, 71 ans, qui a refusé que ce procès, qui se tiendra jusqu’en décembre à Avignon, se déroule à huis clos, est devenue un symbole de la lutte féministe contre les violences sexuelles. 

“Révéler au grand jour la violence patriarcale”

Dans le journal belge Le Soir, la philosophe Camille Froidevaux-Metterie nous parle du “don inouï qu’elle fait à toutes les autres victimes”, celui de “révéler au grand jour la violence patriarcale dans son évidence et toute sa banalité”. Sur les réseaux sociaux, c’est une vague de sororité qui déferle pour venir en soutien à celle qui est décrite partout comme une héroïne dont on salue la force, la bravoure et la dignité. Un mouvement qui ne s’arrête pas aux frontières françaises mais gagne petit à petit le monde entier puisque les médias internationaux sont également présents au procès des viols de Mazan. 

Gisèle Pelicot représente d’un coup l’espoir, l’espoir que ce procès marque définitivement les consciences, que la honte change de camp, que plus personne ne puisse ignorer que les violeurs ne sont pas des monstres mais des hommes terriblement ordinaires.

Mazan : une défense ignoble

“Il y a viol et viol, a dit cette semaine l’un des avocats de la défense. Sans intention de le commettre, il n’y a pas viol.” Au-delà de l’ignominie des propos qui ont provoqué la colère des parties civiles et des militantes féministes, cet axe de la défense pose en creux la question du consentement, celle-là même au cœur du problème législatif majeur posé par la définition légale du viol en France qui ne le mentionne pas. Plusieurs pays européens à l’image de l’Espagne ont déjà intégré la notion de consentement dans leur loi. Les violeurs ne pourraient alors plus “ne pas savoir”. 

Ce samedi 14 septembre, plusieurs rassemblements organisés par des militantes et associations féministes en soutien à Gisèle Pelicot et aux victimes de violences sexuelles sont prévus partout en France. Ce sera l’occasion d’aller crier dans les rues, comme nos sœurs espagnoles l’ont fait avant nous, que “seul un oui est un oui”.

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Source link : https://www.lesinrocks.com/cheek/gisele-pelicot-lheroine-le-vent-de-sororite-et-lespoir-du-changement-ledito-de-julia-tissier-628991-13-09-2024/

Author : Julia Tissier

Publish date : 2024-09-13 11:06:03

Copyright for syndicated content belongs to the linked Source.

Gisèle Pelicot : l’héroïne, le vent de sororité et l’espoir du changement, l’édito de Julia Tissier



Cette semaine, des dizaines de femmes sont venues s’asseoir sur les bancs de la cour criminelle du Vaucluse pour soutenir Gisèle Pelicot, droguée durant quasiment 10 ans par son mari pour la violer et la faire violer par des dizaines d’hommes recrutés sur des sites de rencontres. 

“En tant que femme et féministe, je trouvais ça vital d’être là, dit l’une d’entre elles interviewée sur BFM TV, c’est un procès, je pense, historique contre le patriarcat aussi, contre les violences faites aux femmes. J’invite tout le monde à venir voir, même si c’est une heure.” En quelques jours, Gisèle Pelicot, 71 ans, qui a refusé que ce procès, qui se tiendra jusqu’en décembre à Avignon, se déroule à huis clos, est devenue un symbole de la lutte féministe contre les violences sexuelles. 

“Révéler au grand jour la violence patriarcale”

Dans le journal belge Le Soir, la philosophe Camille Froidevaux-Metterie nous parle du “don inouï qu’elle fait à toutes les autres victimes”, celui de “révéler au grand jour la violence patriarcale dans son évidence et toute sa banalité”. Sur les réseaux sociaux, c’est une vague de sororité qui déferle pour venir en soutien à celle qui est décrite partout comme une héroïne dont on salue la force, la bravoure et la dignité. Un mouvement qui ne s’arrête pas aux frontières françaises mais gagne petit à petit le monde entier puisque les médias internationaux sont également présents au procès des viols de Mazan. 

Gisèle Pelicot représente d’un coup l’espoir, l’espoir que ce procès marque définitivement les consciences, que la honte change de camp, que plus personne ne puisse ignorer que les violeurs ne sont pas des monstres mais des hommes terriblement ordinaires.

Mazan : une défense ignoble

“Il y a viol et viol, a dit cette semaine l’un des avocats de la défense. Sans intention de le commettre, il n’y a pas viol.” Au-delà de l’ignominie des propos qui ont provoqué la colère des parties civiles et des militantes féministes, cet axe de la défense pose en creux la question du consentement, celle-là même au cœur du problème législatif majeur posé par la définition légale du viol en France qui ne le mentionne pas. Plusieurs pays européens à l’image de l’Espagne ont déjà intégré la notion de consentement dans leur loi. Les violeurs ne pourraient alors plus “ne pas savoir”. 

Ce samedi 14 septembre, plusieurs rassemblements organisés par des militantes et associations féministes en soutien à Gisèle Pelicot et aux victimes de violences sexuelles sont prévus partout en France. Ce sera l’occasion d’aller crier dans les rues, comme nos sœurs espagnoles l’ont fait avant nous, que “seul un oui est un oui”.

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Author : Julia Tissier

Publish date : 2024-09-13 11:06:03

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