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14 films pour (re)découvrir Alice Guy, la pionnière du cinéma

14 films pour (re)découvrir Alice Guy, la pionnière du cinéma



Si des débats d’historien·nes remettent en question la maternité du premier film de fiction, l’importance d’Alice Guy dans l’histoire du cinéma, elle, est indéniable.

Née en 1873, elle entre à 21 ans comme secrétaire de direction au Comptoir général de la photographie, où est employé un certain Léon Gaumont. Léon finit par racheter la société et la tourner vers le cinématographe dont les débuts sont imminents.

Alice Guy, pionnière du cinéma

C’est dans ce contexte qu’elle produit son premier film, La Fée aux choux. Entre 1900 et 1920, elle réalise plusieurs centaines de films, d’abord en France, puis aux États-Unis, où elle crée Solax, sa propre boîte de production.

Parmi eux, on compte Madame a des envies (1906), dans lequel elle filme de manière novatrice – en gros plans – les envies délirantes d’une femme enceinte. On lui doit aussi Fallen leaves (1912), où l’on suit l’aventure d’une petite fille souhaitant sauver sa sœur malade. Bien que sa filmographie soit très diverse, des points importants sont à en dégager : d’abord, la prééminence de personnages féminins actifs et pluriels, le tout dans un imaginaire sexuel libéré par l’humour (du moins sur sa période française) ; mais aussi la mise en place de ce qui seront les bases de la narration de fiction par identification, en faisant de certains de ses personnages, souvent des femmes ou des enfants, “des personnages point de vue”.

Une œuvre éclectique

Longtemps invisibilisée, Alice Guy et son héritage sont remis en avant depuis une vingtaine d’années. À partir du 18 septembre, une rétrospective en salle propose de (re)découvrir la grande diversité de l’œuvre d’Alice Guy.

Chez Gaumont, elle s’illustre d’abord par son talent pour la mise en scène comique. Dans Le Matelas alcoolique (1906), une matelassière quitte un instant son ouvrage ; à son retour, un ivrogne titubant s’est endormi dans le matelas, que l’artisane recoud. Mais Alice Guy se prête également à l’exercice d’autres genres cinématographiques : le film historique avec Sur la barricade (1907), qui se déroule pendant la Commune de Paris ; le drame familial avec La Marâtre (1906) ; le film de danse (L’Hiver : danse de la neige, 1900) ; même une sorte de “clip” appelé phonoscène, ancêtre du cinéma sonore, avec Questions indiscrètes (1906), où un comédien interprète les paroles d’une chanson en playback. Des scénettes à un plan côtoient des récits plus élaborés comme celui du Fils du garde-chasse (1906), avec une intrigue digne d’une nouvelle à chute de Maupassant.

Bizarreries visuelles et innovations techniques

La variété de l’œuvre d’Alice Guy est aussi visuelle. Certains de ses films témoignent d’un goût prononcé pour un univers fantastique qui nécessite un important travail de construction de décor et de trucage. Dans Faust et Méphistophélès (1903), les personnages apparaissent et disparaissent à une vitesse ahurissante dans des nuages de fumée dans un des décors des studios Gaumont. Décor qui sert aussi au film Chirurgie fin de siècle (1900) dans lequel des médecins bouchers charcutent un patient figuré par un mannequin en mousse. Dans La Fée aux choux, elle mêle prises de vue dans un jardin et choux disproportionnés en carton peint. Cet alliage innovant est aussi présent dans Chapellerie et charcuterie mécaniques (1900), une minute de cinéma aussi étonnante et dérangeante que drôle. 14 films, et autant (si ce n’est plus) de raisons de (re)découvrir le cinéma d’Alice Guy.

14 courts-métrages d’Alice Guy, à partir du 18 septembre en salle.

– Faust et Méphistophélès (1903)

– Le Matelas alcoolique (1906)

– La Marâtre (1906)

– Questions indiscrètes (1906)

– Le Fils du garde-chasse (1906)

– Chirurgie fin de siècle (1900)

– La Fée aux choux (1900)

– Sur la barricade (1907)

– L’Hiver : danse de la neige (1900)

– Coucher d’une parisienne (1900)

– Les Chiens savants (1902)

– Chien jouant à la balle (1905)

– Chapellerie et charcuterie mécaniques (1900)

– Chez le photographe (1900)

– Bonsoir (1910)

Alice Guy, première femme réalisatrice – En salle le 18 septembre



Source link : https://www.lesinrocks.com/cinema/14-films-pour-redecouvrir-alice-guy-la-pionniere-du-cinema-629302-17-09-2024/

Author : Mathi Adjinsoff

Publish date : 2024-09-17 15:24:31

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Tags :Les Inrocks

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