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Michel Barnier va-t-il augmenter les impôts ? Ce sujet sensible qui divise les partis

Le Premier ministre Michel Barnier (c) en visite au siège du SAMU de Paris, le 7 septembre 2024 à Paris




Aux grands maux, les grands remèdes. Même lorsque ceux-ci ont un goût amer. Face à la situation “très grave” des deniers publics, Michel Barnier envisagerait “d’augmenter les impôts”. C’est en tout cas une option que le nouveau locataire de Matignon distille au fil de ses conversations avec différents interlocuteurs, apprend-on dans les colonnes du Parisien. Des rumeurs qui auraient été confirmées par Gérald Darmanin ce mardi 17 septembre en réunion de groupe Ensemble pour la République (EPR).Le nouveau Premier ministre a fait part au premier flic de France de son souhait d’une “plus grande justice fiscale”, a précisé Gérald Darmanin sur France 2 ce mercredi 18 septembre. Et de railler : “Plus grande justice sociale signifie l’augmentation des impôts”. Une ligne rouge pour le ministre démissionnaire, qui assure vouloir “redevenir député”, et qui juge “hors de question” d'”entrer” dans un gouvernement qui augmente les impôts, ou même de le “soutenir” à l’Assemblée nationale.La fiscalité, point de crispation au sein de la MacronieUne position en droite ligne avec le reste de l’ancienne majorité présidentielle, assure Gérald Darmanin. Et qui fait écho à celle du prédécesseur de Michel Barnier à Matignon, désormais chef de file du groupe EPR au Palais Bourbon. Lors de la campagne des élections législatives anticipées, Gabriel Attal avait érigé en “règle d’or budgétaire” la promesse de ne pas gonfler la fiscalité. Reste qu’au sein du camp macroniste, la question divise, notamment entre l’aile droite et l’aile gauche.Ancien membre de la Maison rose, le député Renaissance Sacha Houlié a salué sur X la volonté de Michel Barnier. “Il existe de nombreuses raisons de s’opposer au projet politique de M. Barnier […] mais la meilleure contribution des plus aisés […] est doublement nécessaire”, a-t-il appuyé. Et celui qui s’est illustré comme le plus grand détracteur au sein du camp présidentiel de la loi Immigration de préciser : “Pour la justice fiscale d’abord, pour la contribution à la réduction de la dette publique par ailleurs”.La gauche, timorée mais favorableUne petite musique qui n’est pas sans rappeler celle jouée par le Nouveau Front populaire (NFP) lors des élections législatives anticipées. Ainsi, si ses cadres ne sont pas précipités pour saluer l’initiative du nouveau Premier ministre, la cohérence voudrait que la coalition de gauche soutienne des mesures allant dans le sens d’une plus “grande justice fiscale”. Seule formation politique à avoir accepté de rencontrer Michel Barnier, le Parti communiste (PCF) a notamment salué mardi l’engagement du locataire de Matignon.Et pour cause, la formule pourrait se traduire par la reprise de certaines mesures contenues dans le contrat de législature de la coalition de gauche. Parmi lesquelles, le rétablissement de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), ou encore une refonte de l’impôt sur les successions. “Des mesures de justice fiscales”, fait valoir Carole Delga, dans le sillage de l’ancien ministre de François Hollande Stéphane Le Foll. Celui qui aurait décliné une offre au sein du prochain gouvernement, selon ses affirmations, perçoit également comme nécessaire l’augmentation des impôts.LR et le RN maintiennent l’ambiguïtéPlusieurs obstacles jalonnent toutefois le chemin vers une hausse des impôts. Primo, l’idée pourrait rebuter la famille politique de Michel Barnier, alors même que l’appui des Républicains demeure crucial pour le prochain gouvernement. Laurent Wauquiez n’avait-il lui-même pas fait du gel des impôts une promesse phare de son pacte législatif ? Deusio, ces dernières semaines, le Rassemblement national (RN) a fait de l’augmentation des impôts “une ligne rouge”, comme le rappelait mardi soir Julien Odoul, député frontiste et porte-parole du parti à la flamme.Reste qu’au fil de ces dernières vingt-quatre heures, les LR et dans une moindre mesure, le RN, semblent avoir assoupli leur position, laissant entendre que la fameuse “ligne rouge” pourrait être déplacée. “Si cela veut dire soulager ceux qui travaillent et créent de la richesse pour rapprocher le salaire net du salaire brut, c’est une très bonne nouvelle”, a par exemple salué Vincent Jeanbrun, porte-parole du groupe LR à la chambre basse.De son côté, l’élu frontiste Jean-Philippe Tanguy a indiqué ce mercredi au micro de RMC que son parti ne s’opposerait pas à une augmentation des impôts “des plus riches” si celle-ci était couplée à une baisse de la pression fiscale “des classes populaire et moyennes”. Entre ceux qui ne veulent pas en entendre parler et ceux qui conditionnent leur soutien à un florilège de paramètres, Michel Barnier, s’il souhaite survivre à une motion de censure, n’a pas fini de jouer aux équilibristes.



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Author : Ambre Xerri

Publish date : 2024-09-18 11:58:15

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Tags :L’Express

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