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On a vu “La Maison”, le soap mode qui évite les fashion faux pas

On a vu “La Maison”, le soap mode qui évite les fashion faux pas



Depuis quinze ans que la France a fini par produire régulièrement de bonnes séries, avec une touche contemporaine, une chose est devenue de plus en plus claire : nous sommes resté·es au stade du prototype. L’industrialisation, la reproduction quasi mécanique des mêmes motifs, ce qu’on appelait la “méthode américaine”, n’a pas réussi à prendre ici, sinon au détriment de la qualité.
L’artisanat est resté une boussole, autant faire avec. La Maison, créée par José Caltagirone et Valentine Milville, d’après une idée originale d’Alex Berger (l’un des producteurs du Bureau des légendes), a parfaitement saisi la question.
Une métaphore du travail bien fait
Alors même qu’elle vise un public large, la série fait de l’artisanat sa base de travail et son étendard. Nous voilà dans une entreprise de mode, un géant du luxe à la française, où règne la religion du geste juste et de la pièce unique, faite main.
La fictive Ledu est un mélange de grandes marques made in France, où la tradition de l’atelier de couture persiste, avec sa “première” méticuleuse, son ambiance studieuse, son goût des matières nobles. Une métaphore du travail bien fait.
Un créateur mythique “annulé” confronté à une jeune styliste en vogue
Le résultat final mérite-t-il autant d’heures et de sueur ? En dix épisodes, La Maison raconte comment un créateur mythique, Vincent Ledu (Lambert Wilson), éprouve sa date de péremption après avoir été “annulé” à la suite de propos racistes.
Une jeune styliste en vogue, Paloma Castel (Zita Hanrot), est appelée à reprendre le flambeau avec des idées neuves. Autour de ce duo s’ébrouent les membres plus ou moins frustré·es d’une famille dysfonctionnelle comme on les aime, pièces rapportées comprises, ainsi qu’un clan rival très remonté.
Au-delà de la mode et du passéisme
Assez vite, la mode n’est pas tout à fait le sujet. C’est tant mieux, car la série fait suite à plusieurs tentatives arrivées en tir groupé cette année, de la très mauvaise The New Look à la trop plate Cristóbal Balenciaga, jusqu’à la plus attrayante Becoming Karl Lagerfeld.
Si elle se démarque en étant la seule qui embrasse l’époque actuelle, influenceur·ses compris·es, La Maison n’évite pas les autoroutes sur le milieu de la mode, forcément workaholic et superficiel. Le plus simple reste de prendre la série pour ce qu’elle est : une tentative plutôt rare dans nos contrées de soap pour adultes, l’équivalent parisien de Dynastie, Dallas ou Revenge.
La série joue sans hésitation avec les codes tragiques
Observer les renversements d’alliance, les coups bas, les jalousies un peu folles des privilégié·es, tout cela fait partie de l’histoire des séries, et La Maison n’en a jamais honte. On y retrouve un goût prononcé pour une forme d’outrance, le drame poussé à bout – peut-être pas toujours assez, d’ailleurs, ce qui limite la portée émotionnelle de la série –, le tout soutenu par une écriture assez alerte et un travail de réalisation confié au Québécois Podz et à l’élégant Fabrice Gobert, qui n’hésite pas à jouer avec les codes tragiques dans l’épisode 6, l’un des plus réussis.
Avec en plus un casting de haut vol, porté par Antoine Reinartz, Amira Casar, Carole Bouquet, Pierre Deladonchamps ou encore Florence Loiret Caille et Anne Consigny, cette Maison, à défaut de nous éblouir, repose sur de solides fondations.
La Maison de José Caltagirone et Valentine Milville, avec Lambert Wilson, Carole Bouquet, Zita Hanrot. Sur Apple TV+, un épisode par semaine depuis le 20 septembre.



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Author : Olivier Joyard

Publish date : 2024-09-19 07:00:00

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