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Beyoncé, Johnny Marr, Neil Young… : treize artistes farouchement opposé·es à l’utilisation de leur musique par Donald Trump

Beyoncé, Johnny Marr,  Neil Young… : treize artistes farouchement opposé·es à l’utilisation de leur musique par Donald Trump



Lorsque l’extrême droite s‘accapare la musique d’un artiste dans ses griffes mortifères, son auteur·ice ne tarde (généralement) pas à riposter. On tient l‘exemple idoine outre-Atlantique, où Donald Trump semble prendre un malin plaisir à utiliser les morceaux de musicien·nes visiblement hostiles à sa politique (et donc plus que frileux·ses à l‘idée que leur nom soit associé au camp républicain), sans jamais demander leur accord. Conséquence de cet excès de confiance : une myriade d‘objections et de plaintes déposées à son encontre, de 2015 à aujourd‘hui.

Eddy Grant

En 2020, Donald Trump utilise sans vergogne Electric Avenue d‘Eddy Grant, lors de la campagne pour sa deuxième élection. Dans une vidéo de 40 secondes postée sur le compte Twitter personnel du politicien et visant à tourner en dérision son adversaire démocrate, on peut voir ce dernier voyager dans un wagon qui avance avec lenteur, tandis qu‘un train à grande vitesse aux couleurs du duo Trump-Pence s‘élance à toute berzingue au son de ladite chanson. Des images visionnées plus de 13,7 millions de fois avant d‘être supprimées : Grant a immédiatement envoyé une lettre de mise en demeure, puis a fini par porter plainte le 1er septembre. Une bataille juridique que le musicien vient d‘ailleurs de remporter.

Jack White des White Stripes

On vous en faisait déjà état le mois dernier : Jack White des White Stripes s‘est montré inflexible face à l‘outrecuidance de Donald Trump à l’égard de sa musique. Ce dernier a utilisé le mythique Seven Nation Army dans une vidéo partagée par Margo Martin, porte-parole de la campagne, dans laquelle on voit le candidat républicain à bord d’un avion. Réaction immédiate du principal intéressé : Jack White porte plainte contre Trump pour violation de droits d’auteur et se rend sur Instagram pour vider son sac. “N’envisagez même pas d’utiliser ma musique, bande de fascistes”, a-t-il cinglé, “mes avocats intentent une action en justice à ce sujet (pour ajouter à vos 5 000 autres)”. La vidéo a été supprimée dans la foulée.

Beyoncé

Cet été, tandis que Beyoncé donnait son feu vert à Kamala Harris pour que son morceau Freedom soit utilisé dans l’un des clips ouvrant sa campagne, Donald Trump a décidé de s’inspirer des choix musicaux de sa rivale démocrate. À ceci près que lui n’a reçu ni l’accord de la musicienne ni son soutien électoral. Si bien que lorsque le politicien a utilisé son album Lemonade pour illustrer des images où il descendait d‘un avion, Beyoncé – épaulée de son label – lui aurait tout de suite envoyé une mise en demeure.

Céline Dion

My Heart Will Go On pour accompagner un meeting de Donald Trump, on ne l’avait pas vu venir. Et pourtant, c’est bien ce titre que le républicain a utilisé lors de l’un de ses meetings. Ce qui n’a pas été du goût de Céline Dion, qui s’est empressée de réagir : “Vraiment, CETTE chanson ?”, a-t-elle fustigé sur les réseaux sociaux, le 9 août dernier. Une réaction qui s’est poursuivi par une déclaration de son équipe, publiée le 10 août. “Céline Dion n’approuve pas cette utilisation ni aucune utilisation similaire”, pouvait-on y lire. Les proches du compositeur du morceau – James Horner, décédé en 2015 – ont renchéri. “La famille Horner ne cautionne ni ne soutient la campagne Trump/Vance, ni l’utilisation de la chanson lors de ses événements. La campagne ne reflète pas les croyances et les valeurs de James Horner ou de sa famille. Il est important pour elle que sa musique ne soit pas utilisée par ceux qui cherchent à tirer un profit inapproprié de son travail après sa mort”, était-il inscrit dans le communiqué.

La famille de Sinéad O‘Connor

Donald Trump s’est également attiré les foudres des proches de Sinéad O’Connor, cette année. Et ce, après que ces dernier·ères ont eu vent que Donald Trump avait diffusé son titre Nothing Compares 2 U lors de ses meetings dans le Maryland et en Caroline du Nord. “Il n’est pas exagéré de dire que Sinéad aurait été dégoûtée, blessée et insultée de voir son travail déformé de cette manière par quelqu’un qu’elle-même qualifiait de ‘diable biblique’”, martelaient ses héritier·ères auprès de Variety. Et d‘ajouter : “En tant que gardiens de son héritage, nous exigeons que Donald Trump et ses associés cessent immédiatement d’utiliser sa musique”.

Foo Fighters

Histoire similaire du côté des Foo Fighters, dont le titre My Hero a rythmé un meeting de Donald Trump en Arizona, en août dernier. Un morceau qui a été diffusé au moment précis où Robert F. Kennedy Jr. a rejoint le républicain sur scène pour annoncer son retrait de la course à la Maison-Blanche au profit de ce dernier, qu’il annonçait soutenir dorénavant. Le groupe emmené par Dave Grohl – ancien membre de Nirvana – s‘est ensuite vu interrogé sur les réseaux sociaux à ce propos. Un internaute leur a demandé s’ils avaient autorisé le candidat à utiliser leur chanson – les musiciens de Foo Fighters ont simplement répondu “Non”. Avant de reposter une capture d’écran de cet échange, accompagné de ces mots : “Que l’on soit bien clairs”. C’est plutôt clair, en effet.

Let us be clear. pic.twitter.com/gexHWjPMYh— Foo Fighters (@foofighters) August 24, 2024

Johnny Marr de The Smiths

Au début de l’année 2024, pour une raison que l’on ignore, le morceau Please, Please, Please, Let Me Get What I Want des Smiths a commencé à gagner en popularité auprès des partisan·es du camp “MAGA” – Make America Great Again. Sur des vidéos relayées sur les réseaux sociaux par des journalistes, on pouvait ainsi entendre la fameuse chanson du groupe britannique résonner lors de meetings de Donald Trump (et même timidement entonnée ?). Johnny Marr, guitariste des Smiths, est tombé sur l’une d’entre elles et a aussitôt réagi sur X : “Ahh… d’accord… Ok. Je n’aurais jamais pensé que cela pourrait arriver. Considérez cette connerie comme finie immédiatement.”

Ahh…right…OK. I never in a million years would’ve thought this could come to pass. Consider this shit shut right down right now. https://t.co/M6eYROedOy— Johnny Marr (@Johnny_Marr) January 23, 2024

ABBA

Dancing Queen, The Winner Takes it All, Money, Money, Money… Des titres d’ABBA devenus mythiques, et qui ont retenti le 27 juillet dernier lors d’un rassemblement politique organisé par le camp Trump à St. Cloud, dans le Minnesota. Et ce, sans récolter l’accord de leurs auteur·ices – évidemment. Universal Music, le label du groupe, a donc tapé du poing sur la table, exigeant que les images de l’événement soient “immédiatement retirées et supprimées ». Un porte-parole des musicien·nes est également intervenu : “Avec les membres d’ABBA, nous avons découvert des vidéos dans lesquelles la musique/les vidéos d’ABBA ont été utilisées lors d’événements organisés par Trump.” Images qu’il souhaite voir “immédiatement supprimées”.

Village People

À de multiples reprises, Donald Trump et son équipe ont jugé bon de diffuser quelques morceaux des Village People lors des meetings du camp républicain, à commencer par YMCA et Macho Man (un titre qui lui va si bien, d’ailleurs). Démarche à laquelle les membres du groupe français ont fini par mettre un terme. En mai 2023, ces derniers ont fait parvenir une lettre de cessation et d’abstention à Trump après la diffusion d’une vidéo dans laquelle l’ancien président se dandinait au son de Macho Man à Mar-a-Lago, aux côtés de musiciens déguisés en Village People. Victor Willis – membre fondateur du groupe, le vrai – avait alors dénoncé une performance “non autorisée” et ajouté que “de nombreux fans, et le grand public également, [croyaient] à tort” que son groupe s’était réellement produit avec Donald Trump.

Neil Young

Tout a commencé en 2015. Immédiatement après avoir annoncé son intention de se lancer dans la course à la Maison Blanche, Donald Trump fait résonner Rockin’ in the Free World de Neil Young au cœur de la Trump Tower, où se tenait l’un de ses premiers meetings. Dans la foulée, l’équipe du musicien partage un communiqué affirmant que “Donald Trump n’était pas autorisé à utiliser ‘Rockin’ In The Free World’ pour l’annonce de sa candidature à la présidence” et que “Neil Young, citoyen canadien, soutient Bernie Sanders pour la présidence des États-Unis”. L’artiste ne s’est pas arrêté là puisqu’en 2020, face à l’usage récurrent de sa musique par le républicain, il a fini par s’en remettre à la justice auprès du tribunal fédéral de New York. Dans le texte de la plainte en question, il est indiqué que Neil Young “ne peut, en son âme et conscience, permettre que sa musique serve de support à une campagne d’ignorance et de haine, conflictuelle et anti-américaine”. Un refus on ne peut plus clair.

The Rolling Stones

You Can’t Always Get What You Want, un des titres légendaires des Rolling Stones (qui porte bien son nom). En juin 2020, Donald Trump l’a diffusé dans l’un des rassemblements organisés autour de sa campagne – à Tulsa, en Oklahoma. Par la voix du BMI – l’organisme de protection des droits musicaux – les musiciens ont prévenu que l’usage de n’importe quel morceau de la discographie des Rolling Stones de la part du camp républicain était strictement interdit. “Le BMI a informé l’équipe de campagne de Trump au nom des Stones que l’utilisation non autorisée de leurs chansons constituerait une violation de son accord de licence”, est-il inscrit dans un communiqué. Et l‘organisme de poursuivre : “Si Donald Trump n’en tient pas compte et persiste, il serait alors poursuivi en justice pour avoir brisé l’embargo et avoir joué de la musique non autorisée.”

Pharrell Wiliams

Le 27 octobre 2018, une attaque terroriste survient dans une synagogue de Pittsburgh, en Pennsylvanie – causant la mort de onze personnes. Une poignée d’heures seulement après la tuerie, Donald Trump ne trouve rien de mieux que de diffuser Happy de Pharrell Williams, lors d’un meeting dans l’Indiana. Face à un tel sens du timing, l’artiste s’est empressé de faire appel à un avocat, lequel a fait parvenir une lettre au candidat républicain. “La tragédie que vient de connaître notre pays n’a rien d’“heureux‘”, peut-on lire dans le courrier, “aucune autorisation n’a été accordée pour que vous utilisiez cette chanson dans ce contexte”. Il a ensuite été demandé à Trump de ne pas diffuser cette chanson, sous peine de poursuites judiciaires.

R.E.M

Aux prémices de sa carrière politique, lors d’un rassemblement au Capitole en 2015, Donald Trump diffuse le titre It’s the End of the World as We Know It de R.E.M. Réaction immédiate (et quasi épidermique) de l’un des auteurs du titre, qui fait savoir son mécontentement. “Allez vous faire foutre, vous tous, vous êtes des petits hommes tristes, affamés d’attention et de pouvoir. N’utilisez pas notre musique ou ma voix pour votre campagne électorale débile”, a fustigé Michael Stipe, le chanteur. On n’aurait pas dit mieux.



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Author : Louise Lucas

Publish date : 2024-09-20 12:45:51

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