Chantal Akerman sera mise à l’honneur à l’occasion d’une rétrospective de 16 de ses films organisée par Capricci. Le premier cycle débutera le 25 septembre et se concentrera sur la période de 1974 à 1993 : on y trouvera, entre autres, Je, tu, il, elle, News From Home, Golden Eighties ou encore Histoires d’Amérique.
Puis, le 23 octobre, sera proposé un second cycle, allant de 1996 à 2015 : Un divan à New York, La Captive, ou son dernier long métrage, le magnifique No Home Movie.
Chantal Akerman, un regard à part
Cette cinéaste belge révolutionnaire réalise en 1975, à seulement 24 ans, Jeanne Dielman, 23, quai du commerce, 1080 Bruxelles – récemment élu (à très juste titre) plus grand film de tous les temps. On lui doit un renouvellement total des codes formels du cinéma. Elle et les thèmes de son œuvre (parmi eux, la mélancolie, le voyage, le rapport à la mère, ou encore le processus de création) constituent une source d’inspiration inépuisable pour les réalisateur·rices des générations suivantes, partout à travers le monde.
De Saute ma ville, son premier court métrage d’une fraîcheur jusque-là inédite, à son décès en 2015, Chantal Akerman laisse derrière elle une œuvre protéiforme, aussi bien au cinéma qu’en littérature (Ma mère rit) ou sous forme d’installation artistique. Voici notre sélection des films du premier cycle.
News From Home (1976)
En omettant ses réponses, Chantal Akerman transforme le dialogue épistolaire en un long monologue plaintif, une petite ritournelle qui se fond dans les bruits de la ville. Celle-ci suffit pourtant à jeter un voile sur les images, comme si l’ici et le maintenant étaient hantés par cet ailleurs, la retenant dans son statut d’étrangère perdue dans un décor démesuré.
La critique de Robin Vaz
Les Rendez-vous d’Anna (1978)
Entre Essen, Bruxelles et Paris, Chantal Akerman dessine une topographie européenne des gares et des chambres d’hôtel, lieux de passage par excellence. Les cadres fixes et les travellings véhiculaires se succèdent, sans que jamais rien ne s’installe. Anna parle peu. Elle écoute beaucoup les autres. Elle est souvent comme une chambre d’écho opaque. Elle est fondamentalement seule. Mais ses interlocuteurs et ses interlocutrices le sont également.
La critique de Thierry Jousse
Toute une nuit (1982)
Faut-il forcément raconter des histoires, ou est-ce qu’au cinéma, les seuls gestes peuvent suffire ? Toute une nuit de Chantal Akerman postule la seconde proposition, avec une radicalité, une certitude absolue du geste proprement akermaniennes. On sent la cinéaste procéder de sa propre vision avec la même fermeté, la même nécessité, le même entêtement qui avaient fait surgir Jeanne Dielman, autre film de voyante pareillement conçu selon un processus presque mécanique.
La critique de Théo Ribeton
Golden Eighties (1986)
L’amour dans Golden Eighties, c’est peut-être son grand enseignement, est mouvant, interchangeable comme une robe. C’est peut être le signe du changement, d’une époque, le symptôme du grand capital qui ne fait que peu de différence entre commerce et sentiments. C’est aussi l’expression d’une vision anti-romantique du monde, loin du mythe du prince charmant.
La critique de Marilou Duponchel
Rétrospective Chantal Akerman par Capricci : premier cycle (1974-1993) le 25 septembre, et deuxième cycle (1996-2015) le 23 octobre.
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Author : Manon Durand
Publish date : 2024-09-24 16:38:50
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