Donald Trump est particulièrement exposé. Au cours des derniers mois, le candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre a été la cible de deux tentatives d’assassinat présumées. Mi-juillet 2024, il a été visé par des tirs et blessé à l’oreille droite lors d’un meeting de campagne en Pennsylvanie. Le 15 septembre 2024, un homme de 58 ans, Ryan Routh, a été arrêté après avoir été mis en fuite par les agents du Secret Service qui l’avaient repéré avec une arme à proximité du parcours de golf sur lequel jouait Donald Trump.Dans un livre auto-édité publié en février 2023, sur la guerre en Ukraine, Ryan Routh, inculpé mardi 24 septembre de tentative d’assassinat, évoquait un projet “d’assassiner Donald Trump”, ont indiqué les procureurs. Dans cet écrit, le suspect déclarait à l’attention de l’Iran : “Vous êtes libre d’assassiner Donald Trump.” Les menaces de Téhéran à l’égard de l’ancien président semblent réelles, selon l’équipe de campagne de l’ancien président.Des menaces “concrètes” d’assassinatL’équipe de campagne de Donald Trump a en effet indiqué mardi 24 septembre avoir été informée par les renseignements américains de menaces “concrètes” d’assassinat contre le candidat républicain, émanant de l’Iran. “Le président Trump a été informé plus tôt dans la journée par le bureau de la directrice du renseignement de menaces réelles et concrètes de l’Iran visant à l’assassiner”, a affirmé son porte-parole Steven Cheung dans un communiqué. Selon ce responsable de campagne, citant les renseignements américains, ces “attaques continues et coordonnées” se sont intensifiées “au cours des derniers mois”.Le ministère américain de la Justice n’a pas donné plus de détails sur ces allégations et il n’a pas été immédiatement précisé si les menaces auxquelles il faisait référence étaient nouvelles ou si elles avaient déjà été signalées, relève la BBC.Des menaces évoquées dès cet étéEn juillet dernier, peu après la première tentative d’assassinat de Donald Trump, la chaîne CNN rapportait que les autorités américaines avaient reçu des renseignements d’une “source humaine” concernant un plan fomenté par Téhéran afin d’éliminer le candidat républicain.Le Conseil de sécurité nationale américain avait réagi à ces informations en affirmant qu’il suivait “depuis des années les menaces de l’Iran contre l’ancienne administration de Donald Trump”. Téhéran ne cache en effet pas sa volonté de revanche après la mort de Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué par une attaque de drone américaine en janvier 2020 à Bagdad. C’est Donald Trump, alors à la Maison-Blanche, qui avait ordonné l’élimination de Qassem Soleimani.Le 6 août dernier, les Etats-Unis avaient annoncé avoir déjoué l’assassinat sur leur sol de responsables gouvernementaux fomenté par Asif Merchant, un Pakistanais lié selon eux à l’Iran, pour venger la mort de Qassem Soleimani. “Depuis des années, le ministère de la Justice travaille sans relâche pour contrer les tentatives de l’Iran de riposter contre des responsables américains à l’assassinat du général iranien Soleimani”, avait déclaré le ministre Merrick Garland. “Le ministère de la Justice a instruit nombre d’affaires contre des individus agissant pour le compte du gouvernement iranien visant à tuer des Américains aux Etats-Unis”, avait indiqué Merrick Garland, avant de prévenir : “Ces menaces devraient continuer et cette affaire n’est pas la dernière.”Des tentatives de piratage informatiqueMi-août 2024, les Etats-Unis avaient pointé du doigt la responsabilité de l’Iran à propos cette fois de plusieurs tentatives de piratage informatique contre les campagnes présidentielles de Donald Trump et Kamala Harris. L’une d’entre elles a été révélée le 10 août par l’équipe du candidat républicain. Selon les autorités américaines, des pirates iraniens ont envoyé à l’équipe de campagne de Joe Biden, qui s’est depuis retiré de la course à la Maison Blanche, des documents “volés” à l’équipe du milliardaire républicain.Les réactions de Trump et de l’IranDonald Trump a réagi à ces risques ce mercredi. “L’Iran fait peser de grandes menaces sur ma vie. L’ensemble de l’armée américaine observe et attend”, a écrit l’ex-président sur son réseau social Truth Social. “L’Iran a déjà pris des mesures qui n’ont pas fonctionné, mais ils vont réessayer. […] Je suis entouré de plus d’hommes, de fusils et d’armes que je n’en ai jamais vu auparavant.” Pour le porte-parole de Donald Trump, ces “menaces” illustrent le fait que “le régime terroriste en Iran aime la faiblesse de Kamala Harris et est terrifié par la puissance et la détermination du président Trump.”L’Iran avait rejeté cet été des accusations d’une même nature et les avait qualifiées de “malveillantes” par la voix d’un porte-parole du Représentant permanent de la République islamique d’Iran auprès des Nations unies. “De notre point de vue, Donald Trump est un criminel qui doit être poursuivi et puni devant un tribunal pour avoir ordonné l’assassinat du général Soleimani. L’Iran a choisi la voie juridique”, avait-il commenté auprès de CNN.Il y a deux ans, Téhéran avait déjà qualifié de “ridicules” des accusations de la justice américaine selon lesquelles un membre des Gardiens de la Révolution avait comploté pour tuer John Bolton lorsqu’il était conseiller à la sécurité nationale du président d’alors, Donald Trump. Le 10 août 2022, le ministère américain de la Justice avait déclaré que cet Iranien, Shahram Poursafi, avait été inculpé en son absence pour avoir offert de verser 300 000 dollars à des individus aux Etats-Unis afin de tuer John Bolton.
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Publish date : 2024-09-25 07:30:08
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