Le week-end dernier, le nouveau gouvernement a été annoncé et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’augure rien de bon pour les femmes. D’abord parce que le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, détenu jusqu’à la semaine dernière par Aurore Bergé, n’existe plus et devient, sous l’ère Barnier, un simple secrétariat d’État.
À la tête, Salima Saa, une femme certes mais dont la légitimité peut toutefois raisonnablement être discutée quand on sait qu’en 2012, elle avait déclaré à Slate trouver “ridicule” et “pas moderne” un ministère des Droits des femmes. Oups. Et puis, faudrait quand même pas trop pousser, Salima Saa est in fine sous la tutelle d’un homme, à savoir Paul Christophe, nouveau ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
Parité de façade
Pour la “grande cause nationale” déclarée par Macron en 2017 et supposée être la priorité de son mandat, on repassera. D’ailleurs, plus personne n’est dupe depuis un bout de temps et sans doute que les derniers espoirs ont été définitivement enterrés lorsque notre cher Président a défendu Gérard Depardieu alors mis en examen pour viols.
Et puis, malgré une parité arithmétique de façade, on est en droit de se demander où sont les femmes dans le nouveau gouvernement Barnier. Ne les cherchez pas aux postes régaliens – les véritables portes du pouvoir – puisque ces derniers sont exclusivement occupés par des hommes comme Bruno Retailleau, placé à l’Intérieur, qui, ne l’oublions pas, a voté contre l’inscription de l’IVG dans la Constitution au Sénat et contre l’interdiction des thérapies de conversion. Les femmes, elles, sont notamment reléguées aux portefeuilles du care comme la Santé ou l’Éducation nationale. Ça ressemble fort à un nouveau backlash à l’heure où le procès de Dominique Pelicot crée une onde de choc dans le pays et que, comme le rappellent plusieurs associations féministes dans un communiqué publié cette semaine, “chacun·e prend la mesure de la nécessité de lutter réellement contre la culture du viol”.
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Author : Julia Tissier
Publish date : 2024-09-27 11:39:11
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