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L’impact de Saint Laurent, nouvelle vague belge et surréalisme : Quoi de neuf à la Paris Fashion Week ?


Le style Saint Laurent déjà dans la rue

Comment reconnaît-on une bonne collection ? Le Media Impact Value ? Les critiques du New York Times ? Peut-être faut-il tout simplement observer si les silhouettes sont reprises une fois les lumières des défilés éteintes. Costumes aux larges épaules, vestes croisées, chemises fermées par des cravates et pantalons amples : ce combo, hommage au propre vestiaire de Monsieur Saint Laurent, évoque les ensembles des yuppies tueurs de Bret Easton Ellis et compose la dernière collection d’Anthony Vaccarello pour la maison Saint Laurent, où il officie depuis 2016.

Dès le lendemain, rédactrices, stylistes et influenceur·euses ont enfilé de larges blazers, cravates vintage et chemises à col marqué, reproduisant le look qui, dès le soir, s’imposait sur les comptes Instagram mode, annonçant le succès immédiat de cette collection. Au-delà des costumes, la dernière partie de la collection présentait des vestes en brocart de soie avec de gros boutons dorés, dentelle et volants parfaitement équilibrés. Si la précédente collection, tout en transparence et composée principalement de collants, associait le sexy à l’idée de dévoilement, Vaccarello signe un coup de maître cette saison, en proposant une image différente du sexy, mais tout aussi désirable.

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La relève belge

La saison dernière, Dries Van Noten, l’un des célèbres “Six d’Anvers”, dévoilait sa dernière collection pour sa maison avec un défilé époustouflant. Cette saison, il était pour la première fois assis dans le public, assistant au premier défilé réalisé par son studio. Les associations d’imprimés hors normes et les combinaisons de couleurs, qui font la spécificité de la maison, ont été chaleureusement applaudies. Meryll Rogge a présenté une collection inspirée de son mariage. Attention, ici les codes du mariage sont détournés : pas de froufrous, sauf s’ils sont accumulés sur un pull en laine. Un ensemble blanc en jean upcyclé trouvé sur Vinted, mais aussi des pièces composées de gilets techniques contrebalancent des robes en satin.

Pour poursuivre la généalogie belge, il faut évoquer la brillante proposition de Julie Kegels sur les codes du surf, les silhouettes en jean déconstruit de Façon Jacmin, ainsi que la quatrième collection de Marie Adam-Leenaerdt, un exercice de style autour du t-shirt normcore, présenté à la brasserie Le Terminus face à la Gare du Nord.

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Les inspirations surréalistes

Jusqu’au 13 janvier 2025, le centre Pompidou accueille une grande exposition surréaliste. Un événement qui semble avoir inspiré plus d’un·e jeune créateur·ice. On la devine dans les manteaux-peignoirs, les t-shirts-écrans et les boucles d’oreilles clé USB d’Alphonse Maitrepierre, fidèle à son questionnement sur les technologies et le quotidien. On le retrouve les influences surréalistes dans les détournements de fermoirs de Hodakova, qui transforme des séries de fermetures éclair en jupes argentées ou des robes de soirée composées de porte-ardillons, ces petites boucles de tissu au niveau de la fermeture du pantalon. Des trompe-l’œil se glissent chez Balmain, mais aussi dans la nouvelle collection d’Ester Manas. La styliste poursuit sa réflexion sur un vestiaire inclusif avec de nouvelles techniques : des vestes courtes jouant sur les épaules et le dos, ainsi que des imprimés trompe-l’œil.

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Les processions entre ombre et lumière

En juin dernier, Rick Owens présentait une procession poétique composée de 250 étudiant·es vêtu·es de blanc, appelant à l’union et à la paix dans une période hostile. Trois mois plus tard, il revient avec une nouvelle procession plus composite : les silhouettes alternent noir et doré, extravagance et simplicité. Plusieurs codes de la maison apparaissent transformés : les parures “donuts” sont en dentelle, et les bottes de la dernière saison se dégonflent. Le tout se déroule sous une pluie de pétales de roses blanches, au son du Prélude de Tristan et Isolde de Wagner. Comment ne pas penser à la fin du monde de Lars Von Trier dans Melancholia ?
Une autre réflexion sur le temps et sa dimension cyclique était également présente chez Courrèges, où Nicolas Di Felice proposait des silhouettes alternant entre blanc, tons clairs et noir, tournant continuellement autour d’un point d’eau.

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Author : Manon Renault

Publish date : 2024-09-27 11:09:15

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