Nobody Wants This, c’est le titre du podcast que Joanne (Kristen Bell) et sa sœur Morgan (Justine Lupe), jeunes quarantenaires papillonnant de relations éphémères en rendez-vous ratés, consacre aux déboires de la vie amoureuse et sexuelle à l’heure de la dating fatigue. Depuis leur canapé, les deux sœurs décortiquent leur intimité sans fard ni pudeur.
Mais lorsque Joanne, de nature butée et un brin insolente, fait la rencontre de Noah (Adam Brody), un rabbin progressiste fraîchement séparé, qui dispense à ses fidèles des sermons poignants sur le sens de l’existence, sa vie sentimentale s’affole.
Une romcom bien faite
Inévitablement, leur histoire d’amour, pourtant passionnée, se heurte à des impasses. Noah brigue la position de grand rabbin au sein de son temple, Joanne cause masturbation et vibromasseurs au micro de son podcast. Lui vient d’une famille rompue aux traditions, avec l’incontournable mère juive en figure de proue, possessive et revêche ; elle affiche la panoplie de la parfaite shiska (femme non juive) : blonde, athée, et dévergondée.
En s’inspirant de sa propre histoire, et de sa conversion au judaïsme, la créatrice Erin Foster (notamment connue pour son mockumentary Barely Famous, qui parodiait une émission de téléréalité) signe une romcom fort bien troussée, qui s’attache les services de réalisateur·ices chevronné·es (Greg Mottola notamment), et de scénaristes à la plume acérée (les dialogues sont souvent très bons). Mais aussi de deux stars de la télévision des années 2000 : Kristen Bell (Veronica Mars) et Adam Brody (Newport Beach), impeccables dans la peau de ce couple que presque tout oppose, mais qu’un impondérable amour ligote.
Nobody Wants This : binge tv
Les 10 épisodes d’une trentaine de minutes de Nobody Wants This se bingent gloutonnement, et la série parvient assez brillamment à régénérer l’esprit léger, teinté de questionnements existentiels, qui caractérise les bonnes rom-com (devenues une denrée rare).
Faisant feu de tout bois, et jouant avec les clichés plutôt que de les contourner pudiquement, elle aborde plutôt finement (avec ce mélange de tendresse et d’acrimonie) le sujet qui l’occupe profondément : le poids de la religion et des traditions sur une histoire d’amour pourtant moderne, le rapport à la foi forcément divergent de ses deux amoureux·euses dépareillé·es, et la méfiance circonspecte que porte sur leur couple leur entourage respectif.
Un sujet hautement casse-gueule
Dommage que la série soit moins aventureuse, voire coupablement traditionaliste, dans sa manière d’ausculter, justement, le couple moderne. La série s’encombre de motifs éculés pour créer du récit, comme la jalousie maladive de Joanne envers l’ex de Noah, qu’oppose la probité morale de ce dernier (il est rabbin après tout).
Passé son sujet hautement casse-gueule et pourtant bien traité (la religion comme embûche de l’amour), Nobody Wants This manque sans doute d’un peu de modernité dans sa conception du couple et de l’amour pour véritablement renouveler le genre éprouvé de la comédie romantique, mais peut néanmoins compter sur le talent d’acteur·ices au diapason et de scénaristes en verve pour attirer votre attention.
Nobody Wants This par Erin Foster avec Kristen Bell, Adam Brody – disponible sur Netflix
Source link : https://www.lesinrocks.com/series/que-vaut-nobody-wants-this-la-nouvelle-serie-rom-com-signee-netflix-630418-27-09-2024/
Author : Léo Moser
Publish date : 2024-09-27 13:56:02
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