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Stephen Malkmus et son supergroupe The Hard Quartet sortent un premier (super) album

Stephen Malkmus et son supergroupe The Hard Quartet sortent un premier (super) album



La tentation du “super-groupe” : maladie presque commune touchant les musicien·nes qui, arrivé·es à un certain stade de leur carrière, éprouvent le besoin d’aller s’amuser avec leurs pairs pour, au choix, dissoudre un ego devenu encombrant, ou au contraire jouer à qui aura la plus grosse influence sur les autres.

Avec pour modèle plus ou moins canonique l’aventure des Traveling Wilburys (Bob Dylan, George Harrison, Tom Petty, Jeff Lynne et Roy Orbison), le phénomène peut se déclarer à tout âge et à tout degré d’avancement dans le parcours artistique – avec, spoiler alert, parfois de très aimables résultats mais rarement de fondamentales réinventions.

Le flegme de Stephen Malkmus

The Hard Quartet réunit bien quatre personnalités indie mais n’a de hard qu’une poignée de guitares un tantinet plus électrifiées, disséminées avec parcimonie, et une batterie qui s’emballe par intermittence. Car pour l’essentiel, tout le (vrai) charme de cet album réside dans son versant le plus cool – ce terme justement aussi désuet que la notion de super-groupe elle-même. Ce cool, donc, est ici presque tout entier incarné par le chant éternellement juvénile et génialement aquaboniste de Stephen Malkmus, qu’on se permettra de considérer comme le leader de la quadrilatère formation, tant son flegme infuse même les moments où il ne chante pas.

Autour du leader de Pavement, Jim White de Dirty Three fait figure de doyen, Emmet Kelly apporte son expérience au sein entre autres du Cairo Gang, et Matt Sweeney complète le casting en second couteau de luxe aux multiples collaborations – les deux derniers ayant été plusieurs fois aperçus dans l’orbite de Bonnie “Prince” Billy.

15 titres

Passée l’entrée en matière faussement énervée (fuzz et cavalcade rythmique de Chrome Mess), c’est progressivement la veine Paul McCartney de Malkmus qui vient donner une couleur scintillante au nuancier indé de l’album – cette veine qui irriguait des splendeurs comme Shady Lane sur le trop longtemps sous-estimé Brighten The Corners (1997) de Pavement. Comme par capillarité, on retrouve cette même délicatesse avec le très Cairo Gang Our Hometown Boy, merveille mélodique qui synthétise les belles qualités de cet alliage pop. Au premier rang desquelles une façon laid-back de distendre rythmes et structures pour laisser s’installer d’aguicheuses dynamiques, jouer à chat avec les canevas trop faciles, ravir sans lasser.

C’est la douceur lumineuse de Jacked Existence, ou l’humble réussite de titres qui comptent parmi les meilleurs du Malkmus post-Pavement, The Jicks compris. Ni crade ni clinquante, la production un peu terne n’abîme en rien quelques belles idées comme ces chœurs doo-wop sublimes sur Thug Dynasty, placés comme il se doit au premier degré et demi, avant cette façon très particulière qu’a le disque de prendre congé avec Gripping the Riptide. Parfois, les super-groupes, c’est super bien.

The Hard Quartet (Matador/Wagram). Sortie le 4 octobre.



Source link : https://www.lesinrocks.com/musique/stephen-malkmus-et-son-supergroupe-the-hard-quartet-sortent-un-premier-super-album-630595-01-10-2024/

Author : Rémi Boiteux

Publish date : 2024-10-01 10:35:22

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Tags :Les Inrocks

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