Donald Trump s’est longtemps moqué de son ancien adversaire dans la course à l’élection présidentielle américaine, Joe Biden, en raison de son âge. Mais il semblerait, selon une enquête publiée dimanche 6 octobre par le quotidien américain The New York Times, que l’ancien président républicain soit aussi rattrapé par le sien – 78 ans. Ses propos parfois décousus lors de ses meetings, ses digressions, ses propos confus et tournés vers le passé montreraient une certaine forme de déclin cognitif, qu’il soit lié à l’âge ou à autre chose, relève le journal qui a réalisé une analyse statistique de ses derniers discours. Et si ce n’est pas la première fois que ses confusions soulèvent des questions, elles atteignent désormais de “nouveaux niveaux d’absurdité”, déplore The Guardian.Des signaux inquiétants par rapport à 2016D’après l’analyse informatique réalisée par le New York Times, les discours de Donald Trump lors de ses meetings se sont allongés, environ 82 minutes contre 45 minutes en 2016. Il utilise 13 % de plus de termes absolus (comme “toujours” et “jamais”) qu’il y a huit ans, ce que certains experts considèrent comme un signe de vieillissement, écrit l’auteur de l’article. Il utilise également 32 % de mots négatifs de plus que de mots positifs, contre 21 % en 2016, “ce qui peut être un autre indicateur de changement cognitif”, selon le quotidien, et 69 % de plus d’insultes qu’en 2016. Ce phénomène serait lié à de la désinhibition. Enfin, il se réfère de plus en plus souvent au passé dans ses discours, avec parfois des erreurs de référence (il a par exemple cité Hannibal Lecter du film “Silence of the Lip”, au lieu de Silence of the Lambs, le Silence des Agneaux en français.) Dernier signe de l’âge relevé par le New York Times : une certaine incompréhension de la technologie, lorsqu’il déclare devant ses partisans que “la plupart des gens n’ont aucune idée de ce qu’est une application pour smartphone”.Des discours incohérentsCes dernières semaines de campagne ont en outre été marquées par des récits très confus, d’anecdotes hors-sujet sur des attaques de requins et des bateaux électriques, ou de relais d’une théorie complotiste affirmant que des immigrés haïtiens mangent des chats et des chiens (une déclaration qui a rapidement été tournée en ridicule avant de devenir un meme et une chanson sur Internet). L’agence de presse américaine Associated Press relevait le 29 septembre, lors d’un meeting du candidat républicain dans le Wisconsin, que “M. Trump passe d’un sujet à l’autre si rapidement qu’il est parfois difficile de comprendre ce qu’il veut dire”, affirmant qu’il a fait des “apartés sur le changement climatique, sur le père de Mme Harris, sur le fait que son corps de plage était plus beau que celui du président Joe Biden et sur une mouche qui bourdonnait près de lui.”Le New York Times constate encore que Donald Trump a régulièrement mal prononcé des noms et des lieux lors de sa campagne, mentionnant “Charlottestown” au lieu de “Charlottesville”, “Minnianapolis” au lieu de “Minneapolis”, ou encore “Leon” Musk au lieu de “Elon Musk”.Trump says “Leon” Musk is going to have to send a rocket pic.twitter.com/Z4t8PsyJjt— Acyn (@Acyn) September 7, 2024Donald Trump rejette toute accusationRichard A. Friedman, professeur de psychiatrie clinique et directeur de la clinique de psychopharmacologie du Weill Cornell Medical College, a également récemment considéré dans le journal américain The Atlantic que Donald Trump aurait “échoué” si le débat présidentiel, qui l’opposait à la candidate démocrate Kamala Harris, le 10 septembre, avait été un “test cognitif”. Selon lui, après avoir examiné attentivement le débat à la télévision, “tout expert en santé mentale impartial serait très inquiet de la performance de Donald Trump”, avec un discours “répétitif non seulement dans la forme mais dans le fond”. “Si un patient se présentait à moi avec l’incohérence verbale, la pensée tangentielle et le discours répétitif dont Trump fait maintenant régulièrement preuve, je l’adresserais presque certainement à une évaluation neuropsychiatrique rigoureuse pour écarter la possibilité d’une maladie cognitive”, a-t-il également ajouté.Le candidat de 78 ans, qui serait donc le plus vieux président à prêter serment en cas de victoire (82 ans en fin de potentiel mandat, soit un an de plus que Joe Biden), a toujours rejeté ces accusations, assurant que sa santé mentale était parfaite et qu’il passait tous les tests cognitifs. “Je vous tiendrai au courant quand je perdrai les pédales, je pense vraiment que je serai capable de vous le dire”, a-t-il récemment lancé à ses supporters.
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Publish date : 2024-10-07 17:00:00
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