Avec un marché en berne, après une année 2023 exceptionnelle, le secteur automobile s’installe Porte de Versailles à Paris (du 15 au 20 octobre). Dans ce contexte morose, les constructeurs doivent relever de nombreux défis : lancer de nouveaux modèles, faire face à l’implantation des concurrents étrangers en France, répondre au succès des véhicules électriques qui ne se dément pas, surtout au sein des flottes automobiles, inventer des transports alternatifs avec la multiplication incontestable des voitures sans permis pour le marché des particuliers ou encore d’adapter à l’explosion des enseignes en faveur du vélotaf. Les professionnels de l’automobile doivent s’adapter à de nouveaux modes de mobilité.C’est une pratique encore peu répandue et pourtant source d’économies importantes. La réparation plutôt que le remplacement par du neuf et le recours à des organes mécaniques reconditionnés contribuent à limiter l’inflation qui n’épargne pas l’entretien des parcs automobiles. “Tous les prétextes sont bons pour augmenter les prix : le Covid, la guerre en Ukraine, les interruptions de fabrication. En 2022, les pièces enregistraient une hausse de 6,8 % et la main-d’œuvre de 4 %. En 2023, les augmentations s’élevaient respectivement à 13 % et à 10 %”, s’agace Franck Keller, fondateur d’Autogriff, spécialiste de la carrosserie.Fort d’une expérience de vingt ans en tant que réparateur agréé, le dirigeant a pu constater l’opacité des tarifs et les écarts pratiqués d’un garage à l’autre. Sans compter les délais pour obtenir un rendez-vous. L’idée d’une offre de service spécifique aux flottes d’entreprise germe alors : il crée le premier e-carrossier. Via l’application Autogriff, le gestionnaire du parc réalise avec son smartphone une vidéo des véhicules à remettre en état avant restitution aux loueurs. En quatre heures, il reçoit le compte rendu de l’expertise et un devis. Un gain considérable en termes de temps et de charge administrative. De même pour un collaborateur qui aurait un accident à plusieurs centaines de kilomètres du siège social. Il se trouve alors dirigé vers l’un des 1 000 carrossiers minutieusement sélectionnés pour que le maillage du territoire lui permette d’en trouver un dans un rayon de vingt kilomètres.”Nous privilégions la réfection. Nous évitons ainsi de subir le montant imposé par le constructeur, l’éventuelle rupture de stock, le coût de transport et les délais de livraison. Si bien que nous sommes en mesure de proposer des forfaits 57 % moins chers, assure Franck Keller. Il vaut mieux débosseler un toit après une chute de grêlons que de le remplacer et payer 3 000 euros, ou encore redresser une aile pour 450 euros au lieu de la changer à 1 500 euros.” Pour l’artisan partenaire, le bénéfice réside dans la garantie d’un volume d’affaires et d’une rétribution supérieure à celle pratiquée par les assurances.Les pièces d’occasion constituent d’excellentes alternativesLa réparation fait aussi partie du leitmotiv de Fatec. Ce gestionnaire de flottes indépendant, qui assure la maintenance de 170 000 quatre-roues thermiques, vélos ou engins de chantier pour ses clients, recourt autant que possible à la récupération et aux éléments recyclés. “Ils sont deux fois moins chers, et leur impact carbone est aussi divisé par deux”, relève son président Théophane Courau.Un rétroviseur acheté dans une casse coûte 75 % de moins que celui d’un concessionnaire. “Tant qu’il ne s’agit pas d’organes de sécurité, comme les plaquettes de frein, les pièces d’occasion constituent d’excellentes alternatives. Elles sont usées mais encore très robustes. Elles proviennent essentiellement de modèles âgés d’une dizaine d’années”, précise Théophane Courtau.Prolonger le durée de vie des véhiculesAutre solution : l’échange. Lorsque le compteur affiche 120 000 kilomètres, le remplacement par un nouveau moteur revient plus cher que la valeur résiduelle du véhicule, tandis qu’une version reconditionnée à 60 000 kilomètres offre une réduction de 50 %, dispose d’une garantie et prolonge la durée de vie de l’automobile. Quant à l’échange standard, il pousse à la remise en état comme neuve et représente une économie d’un tiers.Il existe désormais 1 600 centres spécialisés dans le recyclage des véhicules hors d’usage en France. Une manne ! Et un essor de l’économie circulaire bon pour le portefeuille des responsables de flottes et pour les rapports RSE de leurs entreprises.
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Publish date : 2024-10-15 09:00:00
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